BLOCUS, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. 1350 anc. wallon
blokehus d'apr.
FEW t. 15, 1,
s.v. blochus, sans ex. « maison de charpente »; 1397, 28 avr. pic.
blocus (A. Douai dans
Gdf. Compl.);
2. 1376 anc. wallon
blochus « fortin élevé par les assiégeants pour couper les communications d'une place investie » (
Regestes de la cité de Liège, I, 1933, p. 437 dans
Fr. mod., t. 17, p. 70); 1547 m. fr.
bloccus (
J. Martin, trad. de
Vitruve,
Architecture, 155a dans
Hug.);
3. 1663 « investissement par lequel tout accès à une ville, à un port, à un camp assiégé est ôté » (
Corn.,
Sophon. IV, 4 dans
Littré); d'où 1806
blocus continental (décret daté du 21 nov. d'apr.
Brunot t. 9, p. 1100).
Empr. au m. néerl.
blochuus « maison faite de madriers », « fortin »,
Verdam (composé de
bloc, v.
bloc, et de
huus « maison ») corresp. à l'all. mod.
Blockhaus, v.
blockhaus (
Valkh., p. 64;
Gesch., p. 23;
EWFS2;
FEW, t. 15, 1, p. 162); l'aire géogr. du mot fr. dans les régions limitrophes du territoire néerl., ainsi que les formes
blokehus, supra; bloxhus 1380,
Chart. S. Lamb.;
blocquehuys 1485, Mons;
blochuysse 1584,
Chart. S. Lamb. dans
Gdf. Compl. (ces 2 dernières formes reflétant le néerl. mod.
blokhuis) confirment cette hyp. et infirment celle d'un étymon m. h. all.
blokhūs (
DIEZ5;
REW3); le sens 3, non attesté en néerl. est une ext. propre au français.