BLAFARD, ARDE, adj.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1342
blaffart « affaibli, amolli » (
Jean Bruyant,
Le Chemin de povreté et de richesse dans
Le Ménagier de Paris, t. 2, p. 6a) − 1559,
O. de Magny,
Les Odes, II, 74 dans
IGLF Litt.;
2. 1549
blaffard « pâle, de couleur atténuée » (
Est.).
Empr., avec assimilation régr. de la 1
revoyelle, au m.h.all.
bleichvar, adj. « pâle (en parlant d'une couleur) » (
Lexer), composé des adj.
bleich « pâle » et
var « coloré; qui ressemble à »; m.h.all.
varwe, all.
Farbe « couleur » (
Kluge20,
s.v. Farbe); la finale all. a été, en fr., assimilée au suff. péj.
-ard*. La reconstitution d'un a.h.all. *
bleih-faro (
Diez5, II
c,
s.v. blafard) et à plus forte raison encore l'hyp. d'un empr. à la forme frq. corresp. *
blaikvaro (
Gam. Rom.2, t. 1, p. 343) semblent inutiles. L'hyp. d'un dér. du m. fr.
blafe « pâle » (1576, J. Bodin) d'une racine onomatopéique exprimant l'inertie (L. Spitzer dans
Z. rom. Philol., t. 42, p. 196) n'est acceptable ni du point de vue chronol. (
blafe est un dér. régr. de
blafard) ni du point de vue sém. (le sens d'« affaibli » est la transposition du sens de « pâle » au domaine moral).