BATTRE2, verbe. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Mil. xies. « frapper qqc. à coups répétés » ( Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 85d dans T.-L. : Batant ses palmes, cridant, eschevelede); d'où emploi techn. a) ca 1100 a or batue ( Roland, éd. Bédier, 1331); ca 1190 mounoie batue ( A. de Bernay, Alexandre, éd. H. Michelant, 253, 16 dans T.-L.); 2 emoitié du xiiies. batre le fer ( Rutebeuf,
Œuvres, éd. A. Jubinal, I, 399, ibid.); b) apr. 1260 batre le blé ( Ph. de Novare, Quatre Ages, éd. M. de Fréville, 74, ibid.); c) 1160 vén. batre les buissons ( Enéas, éd. Salverda de Grave, 6903, ibid.); 2. 1165-70 « frapper qqn à coups répétés dans une intention hostile » ( Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. W. Foerster, 4392, ibid. : Et corgiees andui tenoient, De quoi si vilmant le batoient Que ja li avoient del dos La char ronpue jusqu'as os); d'où 1606 se battre « lutter » ( Nicot); p. ext. 1606 battre qqn « infliger une défaite à qqn » (Ibid.); 3. ca 1165-70 « (d'une chose) heurter à coups répétés » ( B. de Ste Maure, Troie, éd. L. Constans, 2481 dans T.-L. : Ot ... en sa lance grant enseigne; Les lengues l'en batent as poinz); 4. ca 1165 « (d'une chose) produire, éprouver des mouvements répétés, ici en parlant du cœur » ( M. de France, Guigemar, éd. K. Warnke, 301, ibid. : le quer ... Qui suz les costes li bateit).
Empr. au lat. battĕre forme pop. (dep. iies., Fronton dans Naber, t. 7, p. 55 dans TLL s.v., 1789, 47; fréq. ensuite, ibid., 1789, 13); de battuĕre, dep. Plaute, Casina, 496, ibid., 1789, 27, au sens de « frapper le visage de qqn » d'où 1 et 2; verbe peu fréq. jusqu'au vies., seulement techn.; 1 a, viie- viiies. ( Compositiones Lucenses ad tingenda musiva, I, 14 dans Mittellat. W. s.v., 1395, 68); b mil. ives, ( Donati Comment. Terenti in Eunuch., 381 dans TLL s.v., 1789. 20); 4 n'est pas attesté en lat.; s'est développé à partir de 3.
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