BALLADE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Mil.
xiiies.
barade « chanson à danser, petit poème chanté (
cf. b) » (
Wibert Caukesel, B.N. fr. 12615, Chansonnier de Noailles dans
Romania, t. 19, p. 30 : A ma dame,
barade, presenter Te voil; di li par moi sans celer, Ke de sa cose empirier et grever); apr. 1288
balade (
Jeu du Pélerin, éd. E. Langlois, p. 93); et plus précisément
b) xives. « petit poème (encore chanté au
xives.) composé de stances égales suivies d'un envoi et d'un refrain dont la forme est fixée à l'époque de G. [de] Machaut » (
G. de Machaut,
Remède de fortune, [1911], p. 106 : Quant elle ot finé sa
balade, Qui moult me fu plaisant et sade Dedens le cuer et a l'oïe, Pour ce qu'onques mais armonie Si très douce n'avoie oy, Moult durement m'en esjoy);
2. 1767 « poème populaire de thème légendaire » (
O. Goldsmith,
Le Ministre de Wakefield, vol. I, p. 67 dans
Mack., pp. 174-175 : Les Anglois les appellent
Ballades. Ce sont ordinairement des histoires tragiques en vers, entremêlées de réflexions, ou terminées par une conclusion morale, qui se chantent dans les rues);
3. 1911 mus. « composition instrumentale » (
Mathis-Lussy,
Le Rythme musical, p. 23 : Dans la 2
eBallade op. 36, mesure 87, Chopin fait l'ablation... de la note finale du membre précédent).
Empr. à l'a. prov.
ballada (
Romania, t. 19, pp. 29-32) attesté au sens 1 a à la fin du
xiies. (
Pons de Capdueil,
Per joi d'amor ds
Rayn. : Dona N'Auda, balladas ni chansons No vuelh faire que no y parle de vos) dér. de
ballar « danser » (ds
Rayn.), v.
baller1; suff.
-ade*;
ballade a remplacé l'a.fr.
ballete « chanson à danser »
Ms. Bibl. Bodléienne Oxford Douce 308, éd. G. Steffens dans T.-L. :
balletes); sens 2 empr. à l'angl.
ballad (
Mack., p. 174, 175, 204) attesté au même sens dep. Milton et Addison
(NED s.v.).