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AUBERGE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1477 dr. féod. aulberge « droit de gîte » (Ordonnances des rois de France, éd. Pastoret, t. 18, p. 353, 356 cité ds Bartsch, p. 98 : notaireries ... aulberges ... amendes), attest. isolée; 2. 1606 « maison où l'on trouve le gîte et le couvert » (Nicot); 1606 fig. (Nicot : La mort tel cœur ne domine, Qui s'affine En telle flamme, & point ne vit Chez luy, mais en autre Auberge Il s'heberge. Et ailleurs est escondit); 1680 tenir auberge (Rich.) Empr. au prov. mod. aubergo, fr.-prov. (dauph.) aubergo « hôtellerie » (Mistral); le prov. mod. aubergo, anc. prov. alberga, alberja « campement, baraque », xiies. Fierabras, Gerard de Rossillon ds Rayn. et le fr.-prov. sont dérivés des verbes anc. prov. arbergar (Levy Prov.), albergar, forme dissimilée, « héberger » (xiies., Peire Vidal ds Rayn.) et fr.-prov. (Pays de Vaud) abèrdzi, (1213 ds Pat. Suisse rom.), corresp. à l'a. fr. arberjer « héberger, abriter » (xies. Passion), habergier (ca 1188, Florimont), abergier (fin xiies., Floovant ds T.-L.). Ces verbes sont empr. au germ. occ. *haribergôn (de même que l'anc. esp. albergar, xiiies. Berceo ds Al.; l'anc. cat. albergar, xies. ds Alc.-Moll.; l'anc. ital. albergare, début xiiies. Uguccione da Lodi ds Batt.), verbe prob. importé dans l'aire gallo-rom. par les mercenaires germ. antérieurement au ves., avec le sens étymol. de « loger une armée » (Brüch, p. 73). Étant donné que les subst. rom. corresp. à *haribergôn appartiennent aux genres masc. et fém., et que d'autre part, une forme masc. germ. ne peut être avancée, il faut supposer pour point de départ non pas le subst. germ., mais le verbe, emprunté par les langues rom. (Brüch, op. cit.); cf. aussi lat. médiév. arbergare « loger, héberger » 1056-1105 (Dipl. Heinr. IV, 170 ds Mittellat. W. s.v., 426, 41). Antérieurement à l'empr. du fr. auberge, la notion de « lieu où on loge » était rendue par des dér. du verbe en -erie ou en -age (a. fr. abergerie, xiies. ds T.-L.; anc. fribourgeois albergerie « hôtellerie », 1429 ds Pat. Suisse rom.). Selon Brüch, loc. cit., le type germ. *hari(bergôn) aurait, av. le ves., couvert l'aire gallo-rom. entière (d'où les formes en ar-, al-, a-, supra), puis reculé à l'époque franque devant le type *heri- qui se serait alors installé dans la partie septentrionale de l'aire gallo-rom. (v. héberger), le type *hari- s'étant restreint à la partie méridionale (prov., fr.-prov.).