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ASSIETTE2, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. A.− 1. 1260 dr. « fait d'assigner une rente sur un fonds de terre » (Cart. St Evroul, Richel. 1. 11056, fo193 vods Gdf. : Combien que plusours des membres d'icelle aient esté et soient comprisez es assietes fectez par le roy nostre dit seigneur en temps passé a plusours princes, et que iceulx princes aient eu et aient encore lours juridicions surs iceulx membres); 1694 id. assiette de rente « fonds sur lequel une rente est assignée » (Corneille); 2. a) 1270-85 « répartition des impôts » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. Beugnot, 25, 17 ds T.-L. : l'assiete des coz qui sont fet por le commun porfit, doit estre assize par le serement de bone gent); 1482 « fixation de l'impôt » (Lettres de Louis XI, éd. Von Vaësen et Charavay, V, 269 ds Soc. de l'hist. de France d'apr. Bartzsch, p. 100 : L'assiette desdiz impostz n'estoit pas egalle); 1690 (Fur. : Assiette. On dit en termes des Eaux & Forests, Faire l'assiette des ventes, quand les Officiers vont marquer aux Marchands les bois dont on leur a vendu la couppe); b) 1394 synon. de taille (Cart. de Flines, DCCXXIV, Hautcœur ds Gdf. : Payer leurs portions de certaine ayde, taille et assiete), d'où 1474 « impôt » (Lettres de Louis XI, éd. Von Vaësen et Charavay, V, 269 d'apr. Bartzsch, p. 91 : L'assiette et impost mis sus pour le paiement des gens d'armes). B.− 1. xives. « position topographique d'une ville » (Bercheure, fo11 vods Littré : Pour ce qua la cité estoit moult fort de murs et de asiete); 1513 « situation » (Lemaire de Belges, Illustr. III, 1 ds Hug.); d'où 1630 « point d'appui, manière de placer une chose pesante sur une autre pour la rendre ferme et solide » (D'Aubigné, Œuvres, éd. Réaume et De Caussade, III, 426); 2. 1580 man. « situation du cavalier sur la selle » (Montaigne, Essais, I, 48 ds Rob. : Je ne démonte pas volontiers quand je suis à cheval, car c'est l'assiette en laquelle je me trouve le mieux); 1694 mar. (Corneille); 3. 1580 fig. « état, disposition d'esprit » (Mont. liv. I, ch. XLIII, p. 173 ds Gdf. Compl. : Remuant son jugement, tantost en cette assiette tantost en cette la); 4. 1809 « position sociale ». C.− 1. 1378 « service dans un repas » (Chron. S. Denis, t. VI, p. 385 ds Gdf. Compl. : Et combien que le roy eust ordené 4 assiettes de 40 paires de mes) − xvies. ds Hug.; 1393 « place, rang occupé à table » (Ménagier, II, 4 ds Gdf. Compl. : Deux maistres d'hostel pour faire lever et ardener l'assiette des personnes); 2. 1507 « vaisselle large et plate sur laquelle on place les mets » (N. de Lachesnaye, Condamn. de Bancquet, p. 289, ibid. : Apportez l'assiette, apportez). Prob. issu de assĕdita, part. passé fém. substantivé de adsĕdere, fait sur sedeo; assĕdita tiré du part. passé pop. seditum pour sessum, le suff. -itum étant très employé pour former les part. passés; cf. vendo, venditum, vendita, vente; *seditus est supposé par l'existence en lat. médiév. de sediturus, pour sessurus (Vita B. Augusti novelli tome 4, Maii, p. 622 ds Du Cange); le [è] de adsĕdita s'est diphtongué avant la chute de la voyelle post-tonique, c.-à-d. avant la constitution de l'entrave et la voyelle post-tonique est à son tour tombée avant la sonorisation du -t, qui a pu aussi se maintenir; l'hyp. avancée par DG selon laquelle assiette serait le subst. verbal de asseoir (tiré de la 3epers. du sing. du prés. ind. en a. fr. assiet) est peu vraisemblable; les subst. verbaux tirés du prés. ind. sont en effet gén. masc., surtout s'ils ne sont pas terminés par -e; on comprend mal comment ce masc. assiet serait devenu le fém. assiette (v. Meunier, Étymol. du mot assiette ds R. Ling. rom., 1927, pp. 313-317).