ASPÉRITÉ, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Fin
xiies. fig. « état de ce qui est rude, âpre », trad. (
Moralités sur Job, éd. W. Foerster, 306, 34 ds T.-L. : les plaies des deleiz devons nos terdre par l'
asperiteit de penitence) − début
xives. ds
Gdf.; repris dep.
Ac. 1762;
2. av. 1589 « état de ce qui est rude au toucher » (
Bernard Palissy,
Abus des Medecins ds
Dict. hist. Ac. fr. : Les medecins ordonnent les pierres sur l'estomac qui n'ont nulle
aspirité, odeur, saveur, ny force); av. 1788 « état de ce qui, dans sa surface, offre des aspérités » (cont. géogr.) (
Buffon,
Époques de la Nature, ibid. : Il y a de fort bons chevaux dans toutes les îles de l'Archipel : ceux de l'île de Crête étaient en grande réputation chez les anciens pour l'agilité et la vitesse, cependant aujourd'hui on s'en sert peu dans le pays même, à cause de la trop grande
aspérité du terrain, qui est presque partout fort inégal et fort montueux); d'où
3. 1726 « partie saillante d'une surface inégale » (cont. méd.) (
Mém. de Trévoux ds
Trév. 1752 :
Aspérité [...] On fut surpris de voir que le cœur du P. Marquet, Jésuite, avoit des adhérences extraordinaires à des inégalités très-dures & de différentes figures, & que ces inégalités étoient de petits os tout hérissés de pointes & d'
aspérités).
Empr. du lat.
asperitas attesté au sens 2 (cont. géogr.) dep.
Varron. Rust., 2, 10, 3 ds
TLL s.v., 821, 48 : callium difficultatem ac montium arduitatem atque asperitatem; « rudesse au toucher »,
Pline,
Nat., 27, 32,
ibid., 74 : asperitate... vestium tenaci; 1 fig.,
Cicéron,
De Orat., 1, 3,
ibid., 822, 47 : in eis vel asperitatibus rerum vel angustiis temporis; 3 « partie saillante »,
Cicéron,
Nat. deor., 2, 98,
ibid., 821, 50 : speluncarum... altitudines, saxorum asperitates.