ÂPRE, adj.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1130-50 fig.
aspre « (d'une chose) pénible » (
Couronnement Louis, éd. E. Langlois, Paris, 1961, 329 : Si vienent doi message, Qui li aportent unes noveles
aspres); 1155 « violent » (
Wace,
Brut, 7784 ds
Keller,
Etude sur le voc. de Wace, p. 272 : Es vus bataille de rechief,
Aspre mellee e estur grief);
b) 1130-50 « (d'une pers.) violent, ardent » (
Couronnement Louis, éd. E. Langlois, Paris 1961, 401); 1453 « qui se porte avec trop d'ardeur à qqc., avide, cupide » (
Monstrelet,
Chron. II, 205 ds
Gdf. Compl. :
Aspres au pillage);
2. a) 1164 « qui présente des aspérités, rude au toucher » (
Chr. de Troyes,
Erec et Enide, éd. W. Foerster, Amsterdam 1965, 6668-72 : mantiaus [...] Listez d'orfrois roides et
aspres);
b) 1200-1210 « qui cause une sensation désagréable » (
J. Renart,
G. de Dole, éd. Servois, 2326 ds T.-L. :
vin [...]
aspre; 1751 gramm.
esprit âpre « esprit rude »
(Encyclop.)).
Empr. au lat.
asper « rugueux, dur », au sens 2 a (
Ennius,
Trag. 309 ds
TLL s.v., 808, 7); au sens 2 b « âpre au goût (d'un vin) » (
Caton,
Agr., 109,
ibid., 810, 5); au sens 1 a « dur, pénible » (
Plaute,
Capt. 497,
ibid., 811, 1); d'une bataille (
Salluste,
Iug., 48, 1,
ibid., 811, 66); au sens 1 b « dur, violent » (
Lucilius, 1009,
ibid., 813, 16).