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AIMER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. Fin ixes. « avoir du goût (pour qqc.) » (Eulalie, éd. Förster et Koschwitz, 10 : La polle sempre n̄ amast lo dō menestrier); 1262-1268 aimer + inf. « se plaire à » (Brunet Latin, éd. Chabaille, 579 ds T.-L. : Li sages hom aime mieulx a estre sire que a sembler le); 2. mil. xies. « éprouver de l'amour (pour qqn, ici pour Dieu) » (Alexis, 50 e, éd. Paris : Plus aimet Deu que trestot son lignage); 3. 1160 « attacher du prix (à qqc.) » (Roman de Troie, éd. Constans, 11226 ds T.-L. : jusqu'à poi, s'il n'a aïe, Porra petit preisier [var. amer] sa vie); av. 1181 « estimer (à une valeur déterminée) » (Jehan Le Nevelon, La Vengeance d'Alex., éd. Schultz-Gora, 945, ibid. : Li mieudres n'ameroit son cors un seul denier), seulement en a. fr. Du lat. amare qui présente les acceptions 1 dep. Plaute (Poen. ds TLL s.v., 1954, 47 : damnum, quod Mercurius minime amat : namque edepol lucrum amare nullum amatorem addecet); amare + inf. (Hor., Carm., 1, 2, 50, ibid., 1956, 21 : hic ames dici pater atque princeps); 2 dep. Naveus, (Com., 37, ibid., 1951, 82 : nolo ego hanc adeo efflictim amare); avec notion d'estime dep. Ennius (Annal. frag., 269, ibid., 1952, 78 : spernitur orator bonus, horridus miles amatur). Mot de la lang. littér. remplacé dans les dial. par des loc. du type avoir chier, tenir chier. L'hyp. d'une collision entre aimer (succédant à amer par généralisation des formes fortes) et esmer (< lat. aestimare) qui aurait entraîné un glissement sur aimer des sens de esmer, amené ainsi à disparaître (Gilliéron, Généalogie des mots qui désignent l'abeille, Bibl. H. Études, CCXXVI, p. 267; hyp. reprise par J. Orr sur la base du m. fr. aimer chier ds Mél. Mario Roques, t. 1, 1951, pp. 217-227 et Three Studies in homonymics, Edinburgh, 1962), n'emporte pas pleinement la conviction, étant donné l'écart sém. notable entre aimer (même dans les cas précis où peut être notée une nuance d'estime, comme ds Rol., 306 et 635 et ceux où il est en relation avec prisier) et esmer, qui d'apr. les recensions ds Gdf. et T.-L. signifie avant tout « estimer » au sens matériel souvent suivi d'une indication numérique, jamais en relation avec le domaine des concepts, ni dans des syntagmes du type *esmer chier. (Meyer Lübke ds Lit. Blatt germ. rom. Philol., XI-XII, 382; C. A. Robson ds Fr. St., t. 8, pp. 57-58). Tout au plus 3 peut avoir subi l'infl. de l'a. fr. esmer (D. Griffin ds Language. Baltimore, t. 31, pp. 466-467).