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AHAN, subst. masc.
Étymol. ET HIST. A.− Subst. 1. a) Mil. xes. « peine, tourment » (Vie de S. Léger, 9, 10, éd. A. Henry, Chrestomathie, p. 9 : Aprés ditrai vos dels aanz Que li suos corps susting si granz); xies. « fatigue, peine » (Alexis, 46, éd. Paris-Pannier : Por toe amor en soferrai l'ahan); d'où début xives. suer d'ahan, « faire une chose très pénible physiquement, se fatiguer extraordinairement » (G. Guiart, ms. fol. 130, Rods La Curne t. 1 1875 : Tyois qui de grant hahan suent Le cheval sous Guillaume tuent); b) début xiiies. « travail, labeur » (Vie de Ste Juliane, éd. Feilitzen, 737 ds T.-L. : Aleir t'estuet a ton ahan, Dont tu dois vivre trestot l'an). − xvies.; d'où 2. 2emoitié xiiies. « terre labourable, champ » (Gauthier Le Long, La Veuve, v. 431-433 ds Trouv. Belges, I, p. 239 : Voir je devroi estre banie, Cant je lessai por vos Jehan, Ki a sa terre et son ahan); ca 1390 « labour, semailles » (Bout., Somme rur., 2epart., fo35a, éd. 1486 ds Gdf. : On le mettroit [un vivier] a ahan et a semence). − 1845, Besch.; fin xives. « récolte, produit d'une terre mise en labour » (Eust. Desch., Poés., Richel., 840, fo422 a, ibid. : Je pense de cueillir l'ahan Des moissons ou vous aurez part); ces 2 dernières accept. se retrouvent dans les dial. du Nord (cf. FEW t. 1, s.v. *afannare). B.− Interj. Fin xiies. Invite à l'effort (Ren., 3346, éd. Méon ds T.-L. : amis, ahan, ahan, Sachiez bien les cordes, sachiez). Du lat. *afannare, non attesté mais postulé par les formes fr. et l'a. prov. afanar (xiies., Rayn.). Fouché t. 3 1961, p. 612, explique ainsi l'évolution phonét. : le f entre 2 a non accentués s'est ouvert en [-w-] qui se serait amui. *Afannare demeure d'orig. obsc. : une dérivation du lat. afannae « faux-fuyants, balivernes » (Bl.-W.5, Cor. t. 1 1954, s.v. afanar) fait difficulté sur le plan sém. L'ital. affannare est un empr. soit à l'a. prov. (G. Devoto, Dizionario etimologico, 1968, s.v.) soit au fr. (DEI) accompagné de croisement avec le préf. ital. a(d); l'esp. afanar est soit directement issu du lat., soit emprunté à l'a. prov. (Cor., loc. cit.). L'hyp. de EW FS2déjà formulée ds Gam. Rom.1, p. 252 (à la suite de Brüch ds Z. fr. Spr. Lit., t. 40, p. 103), qui considère *affannare comme une romanisation de l'a. nord. *af-annan, de l'a. nord. qnn « effort » fait difficulté sur le plan phonét. et surtout du point de vue géogr.; 2 est peut-être le déverbal de ahan.