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ACCABLER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. I.− 1329 « abattre, renverser à terre (des arbres) » (Actes Norm. ds Delisle, p. 12 ds M. Roques ds Mélanges Duraffour, p. 4 : Jehan Pinel pour II arpens versez et accablez en la forest de Brotonne); xvie-xves. « id. » inf. subst. (Cout. norm. ds Delb., Rec. ds DG : Abateure à terre que l'en appelle accabler); 1423 « abattre (qqn) à terre en le frappant, blesser » (Lit. Remiss. [Arch. nat.] ex Reg. [série JJ] 172, ch. 444 ds Du Cange s.v. cabulus : Raoulin vint au suppliant... l'achaabla et tira à terre); 1583 au fig. « précipiter vers le bas » (Desportes, Bergeries, Discours ds Hug. : O champs plaisans et doux! ô vie heureuse et sainte! Où francs de tout soucy, nous n'avons point de crainte D'estre accablez en bas, quand plus ambitieux Et d'honneurs et de biens, nous voisinons les cieux!). II.− 1. 1ertiers xives. « faire succomber (qqn) sous le poids, l'assommer (suj. animé) » (Dame à la Lycorne, éd. Gennrich, 4967 : Se fors bras sur euls tant deploie Tous les acchaable et desront); 1542-59 « écraser sous un poids par une chute (suj. inanimé) » (Amyot, Vies, Cimon, 29 ds Gdf. Compl. : Le comble de la galerie les accabla tous); av. 1699 « id. » (Rac., Not. hist., 26 ds DG : Neuf hommes... ont été accablés de la terre qui s'est éboulée); d'où : av. 1619 pronom. « succomber sous le poids » (O. de Serres, p. 192 ds Gdf. Compl. : Des arbres qui aient suffisante force pour soutenir la vigne sans s'accabler eux mesmes); 2. a) « faire succomber sous le poids » emploi fig. xiiie-xives. (?) (Ms. Montp. 350, fo24 rods Gdf. Compl. : ... Que la novele lei vendroit Qi la vieille acaableroit); b) 1580 : « faire succomber à force de maux » (Mont., 1, 2, ibid. : Lorsque les accidents nous accablent); 1669 « id. » (Rac., Brit., 7 ds Littré : Le coup qu'on m'a prédit va tomber sur ma tête; Il vous accablera vous-mêmes à votre tour); 1651 « id. (d'injures) » (Corn., Nic., III, 4, ibid. : Et plus vous la pouvez accabler d'infamie); d'où par affaiblissement : av. 1699 « excéder, fatiguer » (Rac., Bér., I, 3, ibid. : Et sans doute elle attend le moment favorable pour disparaître aux yeux d'une cour qui l'accable); c) 1611 intrans. « succomber sous le poids de qqc. (en bonne part) » emploi fig. (Larivey, Les Tromperies, V, 3 ds Hug. : J'accable soubs ceste grand faveur que vous me faites... je suis si debile, que je ne puis soustenir le grand faix de l'esperance que me donnez); 1643 « charger (en bonne part) » trans. (Corn., Cinna, III, 3 ds Littré : Il me comble d'honneurs, il m'accable de biens). Dér. (préf. a-*) du m. fr. chabler, 1386-87 (départ. du Cher) « gauler (les noix) » ds Gdf.; a. norm. cabler « abattre (du vent) » : part. passé adjectivé 1251 bosc cablé « bois abattu par le vent » ds Moisy, s.v. cablé (cf. xiiies. chaable, « bois abattu par le vent », Cart. norm., ds Gdf.; xives. caable « id. », Fécamp, ibid.; ca 1260, a. fr. chable « meurtrissure, blessure » ds Gdf., xiiies. (?) a. norm. cable « id. » Just. aux barons de Norm., ibid.). La forme norm. accabler l'a emporté sur achabler pour des raisons qui demeurent obsc. Chabler, cabler, dér. de l'a. fr. cadable, caable « catapulte » (Rol., éd. Bédier, 98 et 237), du gr. κ α τ α ϐ ο λ η ́ < κ α τ α ϐ α ́ λ λ ω « abattre, renverser », voir aussi chablis.