PIED, subst. masc. Étymol. et Hist. I. A. 1. a) 2 emoitié  xes. «partie extrême de la jambe de l'homme» ( St Léger, éd. J. Linskill, 165); 1550  pied plat ( Paré,  OEuvres, éd. J. F. Malgaigne, 1, 308);  b) ca 1240  a sec piet ( J. de Thuin,  Jules César, 35, 17 ds T.-L.);  ca 1480  a pié sec la mer passèrent ( Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 42999);  c) 1579  pieds nus ( R. Garnier,  La Troade, éd. W. Foerster, II, 101); 1937 subst. masc. plur. «sandales» ( Tarif-Album-Manufrance, p.222 ds  Quem. DDL t.16);  d) 1611  ne pas se moucher du pied ( Cotgr.);  e) 1606  trouver chaussure à son pied «trouver ce qui convient» ( Nicot, p.21);  f) 1660  avoir le pied dans la fosse ( Oudin); 1845  avoir le pied dans la tombe ( Besch.);  g) 1808  mettre les pieds dans le plat «ne plus garder de mesure» ( Hautel); 1903  id. «commettre une grosse bévue»  (Nouv. Lar. ill.); 2. a) ca 1100  descendre a pied «descendre de cheval» ( Roland, éd. J. Bédier, 120);  ca 1200  il a mis pié a terre «id.» ( Chevalier cygne, 184 ds T.-L.);  b) 1216  metre pié (quelque part) ( G. Le Clerc,  Fergus, 140, 13,  ibid.); 1538  mettre le pied (quelque part) ( Est.);  c) 1548  toujours le pié en l'air «changer sans cesse de place, être vif» ( Noël Du Fail,  Baliverneries, éd. J. Assézat, 174);  d) 1450-65  partir les pieds devant ( La Farce de Maistre Pathelin, éd. Holbroock, 595); 1623  sortir les pieds devant ( Sorel,  Francion, éd. A. Colombey, 310);  e) 1452  tenir pied ferme «rester fidèle à ses alliés» ( Jean De Bueil,  Le Jouvencel, éd. L. Lecestre, 2, 113); 1587  de pied ferme ( F. De Lanoue, 324 ds  Littré);  f) ca 1460  à pied levé «à l'improviste» ( G. Chastellain,  Chroniques, éd. K. de Lettenhove, II, 184, 9); 1549  au pied levé ( Est.); 1572  prendre qqn au pied levé (19 nov.,  Lettr. miss. de Henri IV, I, 46 ds  Gdf. Compl.);  g) ca 1480  ne scay de quel pié dancer ( Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 22624); 1611  ne pas savoir sur quel pied danser ( Cotgr.);  h) 1611  planté sur le pied gauche «placé dans une mauvaise situation»  (ibid.); 1962  se lever du pied gauche ( Rob.);  i) 1640  tomber sur ses pieds ( Oudin); 1685 fig.  retomber sur ses pieds ( Fur.);  j) 1869  ne pas se donner de coup de pied «se vanter complaisamment» ( Littré);  3. a) ca 1100  a pied «en marchant» ( Roland, éd. J. Bédier, 2138);  ca 1160  genz de pié «la piétaille» ( Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 6682); 1174-76  metre a pié «réduire dans une situation fâcheuse» ( Guernes de Pont Ste-Maxence,  St Thomas, éd. E. Walberg, 6132); 1685  mettre qqn à pied «lui faire vendre son équipage» ( Fur.); 1869  être à pied «être sans travail» ( Littré); 1898  mettre à pied (un salarié) ( Guérin);  b) ca 1100  en piez «debout» ( Roland, éd. J. Bédier, 195); 1771  en pied (portrait, statue)  (Trév.); c) 1551  mettre le pied sur la gorge ( Du Villars,  Mémoires, II ds  Gdf. Compl.);  d) 1554  sus les pieds (être) «debout, rétabli» ( Tahureau,  Dial., p.91 ds  La Curne); 1685  être sur pied «guéri, rétabli» (M mede Sévigné,  Lettres, éd. M. Monmerqué, t.7, 411); 1660  mettre sur pied «guérir un malade» ( Oudin);  e) 1668  remettre sur pied «rétablir dans ses affaires» ( Molière,  L'Avare, II, 6); 1687  établir qqn sur un bon pied «lui procurer de grands avantages» (M mede Maintenon,  Lettre à Mr de Villette ds  Littré);  4. a) 1306  prendre pié «aborder sur la terre ferme» ( Joinville,  St Louis, éd. N. de Wailly, 142 f); 1580  prendre pied «s'établir d'une coutume» ( Montaigne,  Essais, éd. P. Villey, I, 173);  b) 1616  lâcher le pied «reculer, s'enfuir» ( D'Aubigné,  Hist., I, 22 ds  Littré); 1656-57  lâcher pied «céder, montrer de la faiblesse» ( Pascal,  Provinciales, éd. Brunschvicg, IV, 261);  c) 1671  avoir pied ( Pomey);  5. a) 1527  avoir bon pied, bon oeil «se porter bien» ( Chevalet,  Myst. S. Christ., D II ds  Gdf. Compl.);  b) 1616  avoir le pied marin ( D'Aubigné,  Hist., II, 293 ds  Littré); 1671  avoir le pied léger ( Pomey);  6. ca 1195  pié a pié «pas à pas» ( Ambroise,  Guerre sainte, 10892 ds T.-L.); 1580  pied à pied «peu à peu, graduellement» (1 erjuin,  Lettr. miss. Henri IV, I, 304 ds  Gdf. Compl.);  7. 1873  à pied de bas (marcher) «sans chaussures» ( Gazette Tribunaux, 14 mars, p.250, 1 recol. ds  Littré Suppl. 1877).  B. 1. Ca 1200  piet (d'un cheval) ( Elie de St Gille, 1894 ds T.-L.); 1678 «sabot qui protège l'extrémité de la région digitée chez le cheval» ( Guillet);  2. 1793  faire feu des quatre pieds ( Hébert,  Le père Duchesne, n o325, 2  in G. Walter,  Hébert et le père Duchesne, Lexique de la langue d'Hébert ds  Quem. DDL t.15);  3. 1608  faire le pied de grue ( M. Régnier,  Satyre III, éd. G. Raibaud, p.32);  4. 1585  petits pieds «petits oiseaux qui se mangeaient rôtis» ( Noël Du Fail,  Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, 2).  II. 1 a) Ca 1140  piet de la tor ( Pélerinage Charlemagne, éd. G. Favati, 611); 1155  al pie del munt ( Wace,  Brut, éd. I. Arnold, 13749);  b) 1694  réduire qqn au pied du mur «ôter toute échappatoire à»  (Ac.); 1718  mettre qqn au pied du mur (ibid.); 1898  à pied d'oeuvre (DG); 2) a) ca 1230 «partie la plus basse d'un arbre» ( G. Leclerc,  Trois mots, 237 ds T.-L.); 1563  cent mille pieds d'arbres «plants» ( B. Palissy,  Récepte, 116);  b) 1460-66 fig.  elle séchoit sur le pie ( Martial d'Auvergne,  Arrêts d'amour, éd. J. Rychner, XXIX, 137); 1690  sécher sur pied ( Fur.);  3. ca 1200  pied (d'un meuble) ( Poème moral, 389c ds T.-L.);  id. un hennap d'argent a piet (ds  Doc. concern. l'hist. de l'art dans les Flandres..., éd. C. Dehaisnes, I, 44);  4. 1685 «largeur d'une base» ( Fur.); 1690 «penchant qu'on donne à des ouvrages pour les soutenir»  (ibid.). III. 1. a) Ca 1100 «unité de mesure» ( Roland, éd. J. Bédier, 2400);  b) 1648 (avoir)  un pied de «une couche épaisse de» ( Scarron,  Virgile travesty, L. IV, p.307);  c) id. faire un pied de nez «être mortifié» ( Id.,  ibid., L. III, p.236); 1898  faire un pied de nez à qqn (DG); d) 1808  vouloir être à cent pieds sous terre ( Hautel);  2. a) 1585  au petit pied «en raccourci, en petit» ( Noël Du Fail,  Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, 67);  b) 1609  il réforme à son pied ( M. Regnier,  Satyre XI, éd. G. Raibaud, p.141);  c) 1611  au pied de la lettre ( Cotgr.); 1671  prendre la chose un peu trop au pied de la lettre ( Pomey);  d) 1753  sur un pied d'égalité (négocier) ( Voltaire,  Ann. empr. Leopold ds  Littré);  e) 1754-57  être sur un grand pied «mener grande vie» ( St Foix,  Ess. Paris, OEuvres, t. IV, 287 ds  Pougens ds  Littré); 1869  vivre sur un grand pied «id.» ( Littré);  3. 1538  petit pied «instrument de mesure du charpentier» ( Est.); 1771 «instrument en forme de petite règle»  (Trév.); 1903  pied à coulisse (Nouv. Lar. ill.); 4. 1899  pied «plaisir» (ds  Esn.); 1926  prendre son pied «éprouver un très vif plaisir à» (Fr.  Carco,  L'Amour vénal, p.179 ds  Cellard- Rey 1980).  IV 1. Ca 1380 «syllabe dans le vers français» ( Jean Lefevre,  Trad. La Vieille, 10 ds T.-L.);  2. 1549 «dans le vers grec ou latin, groupe de syllabes constituant la mesure élémentaire du vers» ( Du Bellay,  Deffense langue francoyse, éd. H. Chamard, 262).  Du lat.  pedem, acc. de  pes, pedis «pied des hommes et des animaux», «pied (mesure)», «pied (métrique), mètre, vers», «tige de fruit, de plante».    
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