PHILOSOPHIE1, subst. fém.
Étymol. et Hist.1. a) Ca 1175 «ensemble de disciplines spéculatives, comprenant la logique, la morale, la physique et la métaphysique, dont l'enseignement et l'étude, fondés sur les Auctores, succédaient à ceux des arts libéraux» (
Benoît de Ste-
Maure, 
Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 31216); 1370-72 
philosophie moral (
Oresme, 
Ethiques, éd. A. D. Menut, p.157); 1379 
philosophie naturelle (
J. de Brie, 
Bon Berger, 6 ds T.-L.); 1637 
philosophie spéculative, philosophie pratique (
Descartes, 
Discours de la méthode, sixième partie ds 
OEuvres, éd. F. Alquié, t.1, p.634); 1647 
philosophie première (
Descartes, 
Méditations métaphysiques touchant la première philosophie); 1765 
philosophie théorique (Encyclop.); b) 1553 
la philosophie «les spéculations et les raisonnements de la science humaine, par opposition à la foi» (
Bible, impr. J. Gérard, 
Coloisiens, 2, 8); 1580 «la science, sous son aspect supérieur et général, recherche de la vérité universelle des choses naturelles, humaines et divines» (
Montaigne, 
Essais, I, 26, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, t.1, p.160); 
c) ca 1756 
philosophie de l'histoire (
Voltaire, 
Mél. hist. Fragm. hist., X ds 
Littré); 
2. 1225-50 «sagesse profonde consistant dans l'amour de la vérité et la pratique de la vertu» (
H. d'Andeli, 
Lai d'Aristote, éd. H. Héron, 336); 1655 «haute sagesse, fondée sur le raisonnement et la méditation de la vie, et donnant une grande force d'âme dans les vicissitudes» (
La Rochefoucauld, 
Max. 22 
OEuvres, éd. A. Régnier, t.1, p.39); 
3. xve-
xvies. «nom donné à leur art par les alchimistes» (
Petit traité d'alchimie, éd. Méon, p.207); 1573 
philosophie chimique «nom donné aux opérations de l'alchimie» (
J. Liébault, 
Le livre des secrets de medecine et de la philosophie chimique); 1721 
philosophie hermétique (Trév., s.v. hermétique); 4. 1588 «manière particulière à telle époque, telle école, tel Maître, d'envisager les grands problèmes du monde et de l'âme» (
Montaigne, 
Essais, II, 12, éd. citée, t.1, p.578); 1588 «l'attitude intellectuelle particulière à laquelle quelqu'un se range, l'opinion qu'il professe quant aux problèmes de la philosophie» (
Montaigne, 
Essais, III, 5, 
op. cit., t.2, p.842); 
5. 1622 [date d'éd.] typogr. (
E. Binet, 
Merveilles de nature, p.299 ds 
Gdf. Compl.).  Empr. au lat.
 philosophia, lui-même empr. au gr. φ
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