DEGRÉ, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. a) Ca 1050 « escalier » (
Alexis, éd. Chr. Storey, 218); 
b) ca 1100 « marche d'escalier » (
Roland, éd. J. Bédier, 2840). 
B. 1. Ca 1120 « niveau intermédiaire dans l'échelle sociale, professionnelle, des honneurs » (
Ph. de Thaon, 
Bestiaire, éd. E. Walberg, 173); 
2. ca 1220 « degré de parenté » (
G. Le Clerc, 
Tobie, 1415 ds T.-L.); 
3. 1379 « niveau » (
J. de Brie, 
Le bon berger, éd. P. Lacroix [Jacob], p. 13 : 
degré de science); 
4. entre 1496 et 1507 enseign. « grade, diplôme » (
J. Molinet, 
Recollection de merveilleuses advenues, 92 ds 
Faictz et Dictz, éd. N. Dupire, t. 1, p. 288); 
5. 1549 dr. « place d'un tribunal dans la hiérarchie des juridictions » (
Est.); 
6. 1771 
degré de noblesse (Trév.); 7. 1792 enseign. « division dans l'enseignement » (
Condorcet, 
Organ. Instr. publ. ds 
               Œuvres, t. 7, p. 453 : nous avons distingué cinq 
degrés d'instruction). 
C. 1. a) Ca 1265 géom. astron. (
B. Latini, 
Li livres dou tresor, I, 112, éd. F. J. Carmody, p. 98); 
b) 1585 géogr. (
Noël Du Fail, 
Contes et discours d'Eutrapel ds 
               Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. 2, p. 52); 
2. [1624 (
J. Leuréchon, 
Récréation mathématique, 99 ds 
NED, s.v. thermometer : Thermomètre ou instrument pour mésurer les 
degrez de chalour ou de froidure qui sont en l'air)]; 1685 métrol. « division d'un thermomètre ou d'un baromètre » (
Fur.); 
3. 1694 mus. (
Corneille); 
4. 1814 distill. (
Nysten, 
s.v. alcool). 
D. 1. xives. gramm. (Ms. Paris Bibl. Maz. 578 f
o41 v
ods 
Thurot, p. 168); 
2. 1580 « force, intensité (d'une qualité, d'un sentiment) » (
Montaigne, 
Essais, éd. A. Thibaudet, livre II, chap. XIII, p. 687 : 
degré de fermeté); 
3. 1691 alg. (
Ozanam, 
Dict. math. ds 
Quem. Fichier); 
4. 1800 méd. « phase d'une maladie » (
Geoffroy, 
Méd. prat., p. 280); 
5. 1823 méd. « gravité d'une brûlure » ([
L. Jacques], 
Dict. des termes de méd., chir., etc., Paris, 
s.v. brûlure [6 degrés de gravité selon G. Dupuytren]).  Composé du lat. 
gradus avec préf. 
dé-*, peut-être d'apr. 
degradare (dégrader*
). Cette forme préfixée, qui était répandue dans le centre et l'ouest de la France, s'est imposée aux dépens de 
gré (répandu de la Wallonie jusqu'en fr.-prov.), prob. en raison de la rencontre phonét. de ce dernier avec 
gré* (< 
gratus)
; (
FEW t. 4, p. 207 b, 
s.v. gradus). 
Gradus avait en lat. class. les sens « pas, marche (d'un escalier); hiérarchie, degré dans les magistratures, degré de considération; degré dans l'échelle des sons »; en b. lat. : « degré d'une circonférence (astron.); degré de parenté, degré de signification (gramm.) »; en lat. médiév. « degré universitaire » (1254, 
Chart. Univ. Paris., I, 259, n
o231 ds 
Nierm.).