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* Dans l'article "ÉVITER,, verbe."
ÉVITER, verbe.
A.− Emploi trans.
1. Éviter qqc.
a) Parer, esquiver. Éviter un coup. Tatius, qui voit venir le coup [de Romulus dans les Sabines de David], se baisse pour l'éviter (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 7):
1. Et voici qu'avec une effroyable clameur du ciel et des eaux une montagne d'une blancheur éblouissante, haute de trois cents pieds, s'avance vers la cuve de pierre. Maël gouverne pour l'éviter; la barre se brise dans ses mains. France, Île ping.,1908, p. 35.
b) Se soustraire à, échapper à (une contrainte, une obligation). Éviter le service militaire, les rapports directs. La représentation commençait et j'eus de la peine à l'éviter (Giraudoux, Siegfried et Limous.,1922, p. 279).
Rem. 1. Cette construction peut être complétée par la prép. à + nom de pers. Éviter qqc. à qqn. Permettre à quelqu'un d'échapper à. Ce tour est auj. complètement passé dans la lang. Je serai encore disposée à lui éviter [au nouvel archevêque] de ces embarras dont il n'y a qu'une femme qui puisse se bien tirer (Mmede Chateaubriand, Mém. et lettres, 1847, p. 273). 2. La construction pronom. à sens réfl. se rencontre. S'éviter qqc. L'éviter à soi-même. Tous deux auraient voulu redescendre, s'éviter le malaise d'une promenade plus longue (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1386).
c) S'écarter de; ne pas fréquenter. Éviter les mauvais lieux. Elle [Félicité] ne sortait guère, afin d'éviter la boutique du brocanteur, où s'étalaient quelques-uns des anciens meubles (Flaub., Cœur simple,1877, p. 66).
d) Faire que quelque chose n'ait pas lieu.
[Le compl. d'obj. dir. est un subst.] Éviter la guerre, la faillite, telle rencontre, etc. Les Alliés sont partout sur la défensive. En Russie et en Lybie, les renforts arriveront-ils à temps pour éviter un désastre? (Green, Journal,1942, p. 229):
2. Les fusils seront au nombre de six à dix fusils au maximum sur une ligne à peu près rectiligne (pour éviter les accidents), dissimulés soit derrière une haie, une ligne d'arbres, soit dans une dépression de terrain, un fossé. Vidron, Chasse,1945, p. 27.
Éviter l'erreur. Ne pas tomber dans l'erreur :
3. Régler sa vie conformément à la raison, éviter l'erreur, ne point s'engager dans des entreprises inexécutables, se procurer une existence douce et assurée, reconnaître la simplicité des lois de l'univers et arriver à quelques vues de théologie naturelle, voilà pour les Anglais qui pensent le but souverain de la science. Renan, Avenir sc.,1890, p. 22.
[Le compl. d'obj. dir. est un inf. ou une complétive] Ils n'avaient pu éviter de s'asseoir l'un vis-à-vis de l'autre (Martin du G., Thib.,Belle saison, 1923, p. 1044):
4. Pour plus de précautions, l'ensemble du réacteur et de ses circuits annexes est enfermé dans une sphère en acier de soixante mètres de diamètre en légère dépression, de façon à éviter que des poussières ou des gaz radioactifs puissent s'échapper dans la campagne environnante en cas d'accident. Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 212.
Emploi pronom. à sens passif. Une oppression accélérante qui ne s'évite pas (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1903, p. 398).
Rem. Éviter + subst. déterminé + de suivi d'un subst. Dans cet énoncé, éviter n'a qu'une valeur négative. Le contenu verbal est tiré du subst. déterminé. Éviter l'emploi de = « ne pas employer de »; éviter un abus excessif de tabac = « ne pas abuser excessivement de tabac. » En ce qui concerne les joints pour les tuyauteries ou leur raccordement, éviter l'emploi d'amiante ou de caoutchouc (Ambroise, Monteur mécan., 1949, p. 48).
2. Éviter qqc. ou qqn.Passer à côté, ne pas toucher. Éviter un piéton, un véhicule à l'arrêt. Coudoyés, évitant un étalage, un réverbère, ou le dos considérable d'une marchande des quatre saisons, ils rient tout seuls aux boutades du citoyen Pataud (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 26).
3. Éviter qqn.Faire en sorte de ne pas rencontrer quelqu'un. Gérard pensa qu'il avait mal agi en évitant son ami depuis deux mois; mais à tout prix, il ne voulait plus entendre parler de Mariette (Champfl., Avent. de MlleMariette,1853, p. 292).
Emploi pronom. réciproque. Se détourner l'un de l'autre. Quand on voyait l'un, on était sûr de découvrir bientôt l'autre. Pourtant ils ne se recherchaient point, ils s'évitaient plutôt (France, Vie littér.,1890, p. 69).
B.− Emploi intrans. MAR. [Pour un navire] Changer de cap au mouillage sous l'effet du vent ou de la marée. Le Formose évite sur son ancre et nous virons imperceptiblement de bord (Cendrars, Du monde entier,1957, p. 203).
Rem. On rencontre dans la docum. a) Évité, ée, part. passé adj., mus. Le mouvement de l'accord de septième de dominante, montant d'une quarte ou descendant d'une quinte sur un autre accord de septième de dominante, constitue la cadence évitée (F. Bazin, Harm., 1857, p. 82). b) Éviteur, subst. masc. Éviteurs de pavés (Musset, Le Temps, 1831, p. 42).
Prononc. et Orth. : [evite], (j')évite [evit]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1324 « se garder de » (Les Métiers et corporations de la ville de Paris, III, 327 ds Quem. DDL t. 3 : et eviter et obvier à toutes malefaçons); 2. 1459 trans. « fuir quelque chose » (A.N. J.J. 188, fo65 vods Gdf. Compl. : Pour eviter debat en faveur de son dit cousin). Empr. au lat. class. evitare « éviter, fuir ». Fréq. abs. littér. : 5 469. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 960, b) 7 251; xxes. : a) 7 448, b) 8 950.
DÉR.
Évitable, adj.Qui peut être évité. a) Qui peut ne pas avoir lieu. Je crois la guerre peu évitable maintenant, soit que le gouvernement la veuille, soit qu'il y soit entraîné par l'opinion publique (Tocqueville, Corresp.[avec Reeve], 1840, p. 61).b) À quoi l'on peut échapper. Dites-moi par exemple si vous croyez que l'amour est supportable − et comment; ou évitable − et comment; ou désirable enfin (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1891, p. 54). [evitabl̥]. Ds Ac. 1694-1932. 1reattest. 1440-42 (Lefranc, Champ. des Dam., Ars. 3121 1481 fo45b); du rad. de éviter, suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 29.
BBG. − Arveiller (R.). Fr. mod. 1974, t. 42, p. 276. − Gohin 1903, p. 307 (s.v. évitable).Grevisse (M.). Quelle prép.? Paris-Gembloux 1977, p. 45. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, pp. 297-298. − Thérive 1929, t. 1, p. 102.