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ÉVANOUISSEMENT, subst. masc.
A.−
1. Action, fait de s'évanouir, de disparaître. L'évanouissement d'une brume errante (Nodier, Trilby,1822, p. 161).Le soir n'avait été qu'un lent évanouissement de la lumière (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 161):
1. Évanouissement et dispersion lente de la fumée au fond du ciel doux, par les fins d'après-midi, lorsque le vent la violente, elle déjà si faible et qui meurt sans effort... Rodenbach, Règne silence,1891, p. 88.
2. P. ext. Fait de cesser d'être perceptible. Maintenant que le soir vient (...) je vais assister à l'évanouissement des choses : une à une, je vais voir les formes disparaître (Estaunié, Choses voient,1913, p. 150):
2. On aperçut la pointe du mât (...) Cette pointe erra au haut des roches, et sembla s'y enfoncer. On ne la vit plus (...) L'enfant regarda cet évanouissement. Hugo, Homme qui rit,t. 1, 1869, p. 47.
Spéc., RADIO. ,,Affaiblissement variable de la puissance des ondes reçues par un récepteur`` (Radio 1972). Synon. fading.Dès 1927, Mogel constatait des évanouissements brusques dans la propagation des ondes courtes et signalait leur lien avec les perturbations magnétiques (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 530).
3. Au fig. Fait de cesser d'être, d'exister. Tout ce que fait l'homme passe de l'être au néant avec une triste rapidité. Mais cet évanouissement de nos œuvres ne détruit pas leur réalité (Lacord., Conf. N.-D.,1848, p. 73).L'évanouissement progressif de certains « tabous », d'où résulterait déjà une plus grande tolérance vis-à-vis des libertés sexuelles (Martin du G., Notes A. Gide,1951, p. 1420):
3. Je donnai à peine un regard à ces immenses plantations qui n'étaient plus qu'une mer de flammes (...) je n'avais qu'une pensée, et l'évanouissement de tant de richesses (...) ne pouvait m'en distraire... Hugo, Bug-Jargal,1826, p. 81.
Évanouissement en.Une étrange suspension de la douleur et de la joie, ou le lent évanouissement de l'une et de l'autre en un sentiment unique, indéfinissable, où semblaient se fondre la tendresse, la confiance (Bernanos, Joie,1929, p. 559).
En partic. [En parlant d'une pers.] Quelque chose d'énorme resta longtemps vide par l'évanouissement de Napoléon (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 426):
4. Adieu, mon frère, lui dit-il, et puisses-tu conserver jusqu'à l'évanouissement final les trésors de ta foi, de ta haine et de ton amour! France, Thaïs,1890, p. 24.
Spéc., ALG. Fait de devenir nul. Évanouissement d'une inconnue, d'une quantité, d'un dénominateur (Ac.1878-1932).L'évanouissement du radical (Lagrange, Fonctions analyt.,1797, p. 33).L'évanouissement de certaines grandeurs dans le passage du positif au négatif (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 289).
B.− Fait de perdre conscience.
1. Cour. Perte de connaissance. Avoir un évanouissement, se réveiller d'un évanouissement. Synon. syncope, pâmoison.MmeBouland (...) venait de tirer Louise de son évanouissement, en lui donnant à respirer un flacon d'éther (Zola, Joie de vivre,1884, p. 1098).Ces expériences où la conscience, prise de vertige, s'aveugle et s'éteint : (...) l'évanouissement est une « absence », et le sommeil, une extinction de la conscience de veille (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 430):
5. Les yeux du pauvre homme furent tout à coup couverts d'un voile noir, il fut pris par une faiblesse et tomba sur le parquet. Cet évanouissement fut si complet, que Pons resta là pendant deux heures... Balzac, Cous. Pons,1847, p. 234.
2. Rare. Fait de n'être plus présent à soi-même ou de perdre conscience plus ou moins du monde extérieur. Elle [Germinie] buvait jusqu'à de l'absinthe pure pour tomber dans une léthargie plus inerte, et faire plus complet son évanouissement à toutes choses (Goncourt, G. Lacerteux,1864, p. 155):
6. L'hostie touchait ses lèvres. La vie semblait l'abandonner. Son corps, elle ne le sentait plus. Elle n'était plus qu'amour, extase, lumière, émotion, esprit pur... Délice de retrouver tout cela! Communion, recueillement, évanouissement de tout l'être, c'était ce qu'elle avait senti hier. Tharaud, Bien-aimées,1932, p. 206.
Prononc. et Orth. : [evanwismɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xiiies. esvanuïscement « perte de connaissance » (Elucidation, éd. A. W. Thompson, 335); 2. 1456-67 « fait de disparaître » (Cent nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, XI, 42; p. 86). Dér. du rad. du part. prés. de évanouir (s')*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 324. Fréq. rel. littér. : xixes., a) 448, b) 722; xxes. : a) 487, b) 314.