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ÉTOURDISSEMENT, subst. masc.
A.− MÉD. et usuel. Trouble provoqué par un choc moral ou physique et parfois caractérisé par une perte de conscience momentanée. Synon. défaillance, éblouissement, évanouissement, faiblesse.La colique, la nausée, la faim, la soif, le mal d'estomac, le mal de tête, les étourdissements (...) sont bien aussi des sensations (Destutt de Tr., Idéol.,1801, p. 36).Ce n'est qu'un étourdissement, tout au plus. Je n'ai pas perdu connaissance une seconde (Bernanos, Imposture,1927, p. 501):
1. Je me plaisais à d'excessives frugalités, mangeant si peu que ma tête en était légère et que toute sensation me devenait une sorte d'ivresse. J'ai bu de bien des vins depuis, mais aucun ne donnait, je sais, cet étourdissement du jeûne, au grand matin ce vacillement de la plaine, avant que, le soleil venu, je ne dorme au creux d'une meule. Gide, Nourrit. terr.,1897, p. 187.
P. métaph. :
2. Un souvenir confus, une pâle mémoire lui restait d'espaces, d'étendues, de lieux vagues, de ces mondes et de ces limbes où les malades s'en vont pendant les dernières nuits qui les détachent de la terre, et dont ils sortent tout étonnés, avec l'étourdissement et la stupeur de l'infini, comme si dans leur rêve oublié avaient battu les premiers coups d'ailes de la mort! Goncourt, Mauperin,1864, p. 323.
B.− P. ext. Fatigue provoquée par un bruit, des paroles lassantes. Elle tombait seulement dans une rêverie, sous l'étourdissement des paroles intarissables du jeune homme (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 172).Me suis réveillé dans l'étourdissement du bourdonnement des abeilles (Gide, Journal,1906, p. 217).
C.− Au fig. Fait de s'étourdir; état de griserie, d'ivresse qui en résulte. Une telle ivresse des sens et un si voluptueux étourdissement de la pensée que je ne puis y songer sans émotion (Lamart., Confid.,1849, p. 94).Il vivait au milieu d'un tel étourdissement sensuel, qu'en dehors du besoin de la posséder, il n'éprouvait rien de bien net (Zola, Nana,1880, p. 1260):
3. Ce qui me tente, c'est le voyage, c'est l'étourdissement, c'est l'oubli. L'instinct de m'échapper à moi-même renaît toujours. L'impossibilité d'être content de moi me rejette dans la dispersion effrénée. Et pourtant, à quoi bon? Amiel, Journal,1866, p. 379.
Prononc. et Orth. : [etuʀdismɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1213 « perte momentanée de conscience » (Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 318, 15 : Quant il furent venu de l'estordissement arriere en lor sens); 2. 1553 « état de grand trouble moral » (La Bible, Impr. Jean Gérard); 3. 1685 « action de s'étourdir, de s'étourdir, de se distraire » (Boss., Ann. de Gonz. ds Littré). 4. av. 1799 « griserie, vertige » (Marmontel, Mém., XI, ibid.). Dér. du rad. du part. prés. de étourdir*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 290. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 338, b) 643; xxes. : a) 445, b) 331.