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ÉTAPE, subst. fém.
A.− Domaine concr.
1. [En tant que halte temporaire dans un parcours donné]
a) ARM. Halte de repos (pour y passer la nuit) d'une troupe en déplacement. Gîte d'étape. Adressez vos lettres au citoyen Pigalle, administrateur général des étapes et transports militaires (Courier, Lettres Fr. et It.,1798, p. 656).Voici ses lieux d'étape et son itinéraire (Péguy, Ève,1913, p. 934).La grand'halte se transforma, sur un ordre reçu dans l'après-midi, en cantonnement d'étape (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 107).
Vieilli. Ligne d'étapes. Parcours sur lequel sont établis les gîtes d'étape. Cette tâche si difficile de suivre l'armée pour assurer (...) sa ligne d'étapes (Jaurès, Armée nouv.,1911, p. 127).
Zone des étapes. [De la première à la seconde guerre mondiale] Zone des armées en campagne, située derrière la zone des combats, où sont échelonnés les différents services. Chant de la zone des étapes (Aragon, Crève-cœur,1941, p. 21).
Rem. La plupart des dict. du xixeet xxes. attestent étapier, subst. masc., vx. Celui qui est chargé d'assurer à l'étape le ravitaillement des troupes.
b) P. ext. [Dans le cadre d'un voyage] Lieu où l'on s'arrête pour se reposer (au moins une nuit). Arriver à l'étape, les étapes d'un voyage. Cet endroit (...) doit vraisemblablement servir d'étape à une foule d'escrocs irlandais (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 397).Le soleil touche ici une branche, là le bord d'une feuille comme pour marquer les étapes d'une mystérieuse promenade (Green, Journal,1941, p. 145):
1. À Florence déjà, mécontents des hôtels, nous avions loué pour trois mois une exquise villa sur le Viale dei Colli. Un autre y aurait souhaité toujours vivre... Nous n'y restâmes pas vingt jours. À chaque nouvelle étape pourtant, j'avais soin d'aménager tout comme si nous ne devions plus repartir. Gide, L'Immoraliste,1902, p. 459.
Locutions.
,,Faire étape. S'arrêter`` (Ac. 1932).
Brûler l'étape, les étapes. Ne pas s'arrêter à l'endroit, aux endroits prévu(s). Je m'assure au surplus d'une double équipe, de manière que l'on puisse brûler les étapes et ne pas arrêter la nuit (Gide, Retour Tchad,1928, p. 890).Au fig. Brûler les étapes (v. brûler I A 1 b). La nature économique, chez Marx, ne fait pas de sauts, et il ne faut pas lui faire brûler les étapes (Camus, Homme rév.,1951, p. 255).
Spéc., SP. (automob., cyclisme). Ville-étape ou abs. étape. Ville où les concurrents se reposent entre deux épreuves successives. Chaque ville-étape prend, du soir au matin, l'aspect d'une foire joyeuse durant laquelle la publicité a le champ libre (Jeux et sp.,1967, p. 1518).
2. [En tant que parcours entre deux haltes temporaires] Parcours sans arrêt pour atteindre la halte. Une longue, une courte étape; à, par petites étapes; faire, doubler une étape. Il se livre à la marche comme un soldat qui fait son étape (Balzac, Théor. démarche,1833, p. 635).De là, en une étape, on gagna la sauvage Pointe du Raz par la baie des Trépassés (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Fils, 1882, p. 317):
2. De Contreuve à la vallée de l'Aisne, les plaines recommençaient, se dénudaient encore; la route, en approchant de Vouziers, tournait parmi des terres grises, des mamelons désolés, sans un arbre, sans une maison, d'une mélancolie de désert; et l'étape, si courte, fut franchie d'un pas de fatigue et d'ennui, qui sembla l'allonger terriblement. Zola, Débâcle,1892, p. 98.
Spéc., SP. (automob., cyclisme). Classement par étapes; course, épreuve par étapes; étape contre la montre :
3. Devant Le Matin, des jeunes gens, des hommes, la salive leur coulant de la bouche, ou quasiment, d'excitation, interrogeaient des tableaux où étaient affichés les résultats de l'étape du tour de France, et marquaient des noms sur des carnets graisseux. Montherl., Célibataires,1934, p. 836.
P. méton. Itinéraire suivi pour atteindre la halte. Vous voulez voir sur la carte l'étape de demain? (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 219).
B.− Au fig.
1. [Dans une évolution] Jalon, point notable, marqué par un fait important. Étape capitale, importante; passer par des étapes; procéder par étapes; marquer une étape. Elle serait demeurée indéfiniment à cette étape de la tendresse, elle, mais il voulait aller plus loin, lui (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, MmeParisse, 1886, p. 731).Notre bourgeoisie dirigeante a conduit d'étape en étape la France jusqu'au bord du grand reniement (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 252).
2. Période dans le cours d'une évolution, d'un événement. Je songe à cette nouvelle étape de la vie qui commence pour moi (Loti, Journal,1878-81, p. 233).Peut-être faut-il que l'humanité passe encore par cette étape de haine et de violence, avant d'inaugurer l'ère de la fraternité (Martin du G., Thib.,Été, 1936, p. 708):
4. Depuis le jour de son entrée, le jeune homme comptait sur ce mariage. Il avait passé par les différentes étapes, petit commis, vendeur appointé, admis enfin aux confidences et aux plaisirs de la famille, le tout patiemment, menant une vie d'horloge, regardant Geneviève comme une affaire excellente et honnête. Zola, Bonh. dames,1883, p. 400.
Prononc. et Orth. : [etap]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1272 estaple « place, entrepôt où les marchands doivent apporter leurs marchandises pour les mettre en vente » (Baude Fastoul, Congés, éd. P. Ruelle, 546); 1396 estappe (Coustumier de Dieppe ds Gdf.); 2. 1489-91 à propos de la ville de Calais (Ph. de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, t. 1, p. 210 : c'est l'estappe de leurs laynes); 3. a) 1546 « magasin de vivres destinés à l'armée » (Rabelais, Tiers Livre, LII, éd. M. A. Screech, p. 352) : b) 1636 « vivres que l'on fournit aux troupes en marche » (Monet); 4. a) 1768 « lieu où s'arrête un voyageur avant de reprendre sa route » (Rousseau, Confessions, VI, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, p. 260); b) 1768 d'une armée (Voltaire, Lettre ds Littré); 5. 1833 « distance parcourue entre deux étapes » (Balzac, loc. cit.). Empr. au m. néerl. stapel, attesté au sens 1 (Verdam). Fréq. abs. littér. : 1 048. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 159, b) 579; xxes. : a) 1 986, b) 2 816. Bbg. Rog. 1965, p. 96.