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ÉTAIN, subst. masc.
A.− CHIM., MINÉR. Métal gris blanc, ductile, malléable, le plus fusible de tous les métaux usuels, qui s'effrite aux très basses températures. Symbole Sn. Minerai d'étain; mine, filon d'étain. L'étain se rencontre généralement à l'état d'oxyde stannique (cassitérite) (Wurtz, Dict. chim.,t. 1, 2evol. 1870, p. 1284):
1. ... j'ai couru (...) jusqu'à l'île sombre des Bretons, dont je suis revenu (...) riche de l'étain que les Égyptiens (...) m'achetèrent au poids de l'or. France, Jard. Épicure,1895, p. 178.
SYNT. Étain en lingots, en chapeaux, en grains, en poudre, en feuilles; extraire l'étain du minerai; fondre, affiner, laminer l'étain; métallurgie de l'étain; alliage de l'étain et du cuivre (cf. bronze); amalgame d'étain (cf. tain).
B.− Usuel
1. Ce métal (quelquefois allié au plomb) servant à la fabrication d'objets d'usage courant ou d'objets d'art. Vaisselle d'étain; soldat d'étain; graver des plats d'étain. L'étain du comptoir très haut avait des dessins repoussés sur le bord (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 61):
2. L'étain est tout à fait triomphant, et je crois que son emploi va avoir une action sur la sculpture et forcer le marbre, la pierre, le bronze à lutter avec le flou de cette matière. Goncourt, Journal,1894, p. 590.
3. Vous ne m'en voulez point, n'est-ce pas? de vous avoir emmenée dans ma pauvre cabane, de vous avoir fait manger dans de l'étain... Dumas père, L. Bernard,1843, V, 12, p. 293.
[Comme compl. déterminatif]
En étain. Un de ces petits miroirs ronds, en étain, que tous les employés cachent dans leur tiroir (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Héritage, 1884, p. 504).
D'étain. [Le] dressoir, où brillaient, comme de l'acier fin, ses grands plats d'étain, polis chaque samedi par ses servantes (Lamart., Cours litt.,1859, p. 244).Ces papiers d'étain qui enveloppent les tablettes de chocolat (Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 61):
4. ... j'imaginai pour me distraire de faire fondre une assiette d'étain et de la précipiter, toute liquide et brûlante, dans un seau d'eau. Il en résulta une sorte de bloc tourmenté, qui était d'une belle couleur d'argent clair... Loti, Rom. enf.,1890, p. 276.
SYNT. Couvert(s) d'étain; cruche, cuiller, écuelle, gobelet, pichet d'étain; toit d'étain; potier d'étain (fabricant d'objets en étain).
P. plaisant. Le tonton (...) n'avait été qu'une manière d'officier, plutôt commis aux vivres, et qu'on appelait vaisselle-d'étain, parce qu'il n'allait pas au feu (Pourrat, Gaspard,1930, p. 118).
2. P. méton. Objet en étain, vaisselle d'étain. Étains ciselés, gravés, Ses collections d'objets d'art niés encore des bourgeois, ses meubles, ses grès, ses étains (Zola, Fécondité,1899, p. 43).Une de ces savoureuses et fraîches cuisines hollandaises aux dressoirs de faïence où étincelaient les étains et les cuivres (Maeterlinck, Vie abeilles,1901, p. 14).
C.− P. compar. ou p. métaph. [En parlant de ce qui peut prendre la couleur, l'aspect de l'étain : gris, terne (comme l'étain oxydé), presque blanc et brillant (comme l'étain pur et frais)] La mer est là, plane et brillante, légèrement plombée, absolument semblable à de l'étain fraîchement étamé (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 72).Le Nil tout gris. De l'étain fondu qu'on agiterait (Fromentin, Voy. Égypte,1869, p. 56).
[Comme compl. déterminatif prenant valeur de loc. adj.] D'étain. La vieille lune couleur d'étain, commence à pâlir devant ce soleil qui surgit en face (Loti, Pèl. Angkor,1912, p. 38).Le ciel lui-même semblait glacé, un grand ciel d'étain sombre, tout piqué d'or (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 245).Ils aperçoivent l'eau noire de la rivière sur laquelle luisent de sourds reflets d'étain (Duhamel, Nuit St-Jean,1935, p. 160):
5. Le ciel était bas, l'atmosphère trouble, nébuleuse, les nuées de plomb chargées d'éclairs de chaleur, l'eau d'étain. Cendrars, Lotiss. ciel,1949, p. 246.
L'étain de + subst.L'étain en fusion du fleuve ensoleillé (Lorrain, Âmes automne,1898, p. 92).L'étain neuf de la rosée gelée pesait à la pointe des herbes (Giono, Chant monde,1934, p. 24).
Prononc. et Orth. : [etε ̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1220 estains (G. de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 98 ds T.-L.). Du b. lat. stagnum (stannum) « étain » (à l'époque impériale « alliage d'argent et de plomb »), peut-être emprunt au gaul., mais d'orig. incertaine (v. Ern.-Meillet, s.v. stagnum). Fréq. abs. littér. : 301. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 294, b) 666; xxes. : a) 459, b) 395. Bbg. Pamart (P.). De l'alchim. à la chim. Vie Lang. 1969, p. 138.