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ÉPITHÈTE, subst. fém. et adj.
A.− Subst. fém. Terme ou expression servant à qualifier un être ou une chose.
1. Terme généralement de la classe des adjectifs, ou plus rarement, expression de valeur équivalente, placés auprès d'un substantif pour qualifier, caractériser l'être ou la chose nommés. Épithètes accumulées; choix d'épithètes; ajouter une épithète. Julien (...) appelle le soleil « le dieu aux sept rayons ». Où avoit-il pris cette singulière épithète? (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb.,t. 1, 1821, p. 100).Il passe pour avoir le tact fin, car il découvrira l'épithète heureuse, le trait saillant ou le mot hasardeux qui fait tache (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 265):
1. Vous me comblez quand vous louez mes épithètes, mais que dois-je dire alors devant vos « yeux sacrés », vos « cheveux tremblants », « fleurs humides », etc. C'est tout simplement beau, d'une beauté de rêve... Valéry, Lettres à qq.-uns,1945, p. 12.
a) En partic.
Épithète de nature. Celle qui exprime une qualité permanente, intrinsèque de l'être ou de la chose désignés, ou, spéc., littér., celle qui se rencontre abondamment dans certaines œuvres littéraires. L'épithète de nature (...) convient en toute circonstance à un objet [le ciel immense] (Mar.Lex.1933, p. 77).
Épithète de caractère, homérique. Épithète qui exprime une caractéristique individualisante, comme celles, invariables, qui, chez Homère, permettent par elles-mêmes d'identifier un personnage (cf. le Sage Nestor). L'obsession d'une épithète invariable, homérique, par une cadence, une alliance de syllabes inaltérablement accolées et fondues (Arnoux, Rêv. policier amat.,1945, p. 279).
Épithète de circonstance. Celle qui exprime une qualité actuelle, occasionnelle de l'être ou de la chose désignée. L'épithète de circonstance (...) n'est attribuée que dans un cas considéré [un joli visage] (Mar.Lex.1933, p. 77).
b) Spécialement
GRAMM. Cf. infra B.
Vx. [Dans les dict. de la lang. poétique dits gradus (ad Parnassum), pour aider l'élève à composer des vers lat.] J'ouvrais le « Gradus ad Parnassum », je lisais toutes les épithètes de la mouche : « volucris, acris, nigra » (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 150).
2. P. ext. Appellation, qualificatif laudatif ou dépréciatif donné à quelqu'un. Épithète flatteuse, louangeuse, injurieuse, malsonnante; accabler, flétrir qqn d'épithètes; lancer à qqn des épithètes. Il (...) appela madame Pignoux en la gratifiant des épithètes les plus grossières (Sand, Beaux MM. Bois-Doré,1858, p. 119).Oui, mon cher petit homme, répondit Cerise, employant avec son mari cette épithète amicale (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 166):
2. ... les fouaciers ne répondirent que par des injures, donnant aux bergers plusieurs épithètes diffamatoires, et les appelant rustres, brèche-dents et malotrus. France, Rabelais,1909, p. 53.
SYNT. Épithète rare, heureuse, singulière, bien choisie; entasser, trouver des épithètes.
B.− Subst. fém. et adj., GRAMM. (Fonction) épithète. Fonction d'un terme (adjectif ou équivalent d'adjectif, adverbe, locution, etc.) ou d'un membre de phrase (proposition relative ou comparative) quand ils sont constituants du groupe nominal (p. oppos. à la fonction attribut ou prédicative composante du groupe verbal).
1. [Appliqué à l'adj. qualificatif] Joint directement au substantif qu'il détermine, sans l'intermédiaire d'un verbe exprimé ou sous-entendu. Adjectif épithète; accord, place de l'épithète; épithète antéposée, postposée. L'épithète est un jugement, et le plus insinuant de tous, car il se glisse avec le mot (Joubert, Pensées,t. 1, 1824, p. 455).Certains adjectifs en fonction d'épithète changent de sens selon qu'ils sont antéposés ou postposés (Ling.1972).
2. [Appliqué à une prop. déterm.] Fonction d'épithète ou de complément déterminatif de l'antécédent. La proposition épithète est une proposition relative qui détermine l'antécédent du relatif à la manière d'un adjectif (G. Cayrou, P. Lavrent, M.-J. Lods, Le Fr. d'auj., Paris, Colin, 1949, p. 372)
Rem. On rencontre ds la docum. les dér. a) Épithéter, verbe trans., rare. Qualifier d'une épithète (cf. Goncourt, Journal, 1880, p. 85). b) Épithétisation, subst. fém., néol., ling. ,,Transformation qui enchâsse une phrase formée de la copule être et d'un adj. dans le syntagme nominal d'une autre phrase au moyen d'une relativisation, suivie d'un effacement du relatif et de la copule`` (Ling. 1972).
Prononc. et Orth. : [epitεt]. Enq. : /epitet/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1517 « ce qu'on adjoint à un nom, pronom pour le qualifier » (J. Bouchet, Chapelet des princes ds Delb. Rec. ds DG); 1901 adj. l'adjectif épithète (Nouv. Lar. ill.). Empr. au lat. impérial epitheton terme gramm. « id. », gr. τ ο ̀ ε ̓ π ι ́ θ ε τ ο ν « l'adjectif » neutre subst. de ε ̓ π ι ́ θ ε τ ο ς « ajouté ». Fréq. abs. littér. : 501. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 627, b) 777; xxes. : a) 862, b) 659. Bbg. Gir. 1834, p. 41. − Morawska (L.). Le Nom épithète dans la lang. des symbolistes. Kwart. neofilol. 1964, t. 11, pp. 71-73. − Pamart (P.). Écriture artiste et créations verbales. Vie Lang. 1970, p. 308 (s.v. épithéter).