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ÉLOIGNEMENT, subst. masc.
Action d'éloigner ou de s'éloigner, résultat de cette action, fait d'être éloigné.
A.− [Dans l'espace]
1. Action de mettre une chose loin ou plus loin, de faire aller ou d'aller loin ou plus loin; état qui en résulte. Quand on ne se comprend pas plus l'éloignement est un bien car des rapprochements donnent un supplice atroce (Balzac, Corresp.,1829, p. 378).Il ne vit plus que les bons côtés de sa réclusion, l'oisiveté, l'absence de contrôle, l'éloignement des siens (Martin du G., Thib.,Pénitenc., 1922, p. 715):
1. On peut considérer le mouvement à son départ, ou à son terme, selon qu'il va ou vient. Mais purement et en soi, il est d'abord un déplacement, l'éloignement d'un corps du point premièrement tenu. Claudel, Art poétique,1907, p. 136.
Fait d'exclure, de mettre à l'écart (d'un milieu, d'une activité, etc.). Il voulut bien ajouter (...) que mon éloignement de ces hautes fonctions « compromettrait » l'unité d'action dont on m'était redevable (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 430).
2. Distance séparant deux choses. Si au lieu d'une moindre distance, c'est un éloignement plus grand qu'une force extérieure amène entre deux molécules (Renouvier, Essais crit. gén.,1864, p. 58).
[Sans adj.] Distance importante ou considérable entre deux choses, deux lieux. L'idée des grandes distances, de l'éloignement, de l'immensité, exalte mes foibles facultés (Crèvecœur, Voyage,t. 1, 1801, p. 204).
Loc. Dans l'éloignement. Dans le lointain. Les roues de bois et de fer de la voiture à cheval roulaient encore dans l'éloignement (Camus, Peste,1947, p. 1453).
Rare, p. méton., au plur. Lieux écartés, reculés. Le fleuret tendu vers les éloignements ténébreux de la cave (Courteline, Ronds-de-Cuir,1893, 5etabl., III, p. 199).
B.− P. anal. Fait d'être situé à une grande distance dans le temps. L'éloignement même des temps qu'il racontait lui permettait une sorte de sérénité (Guéhenno, Jean-Jacques,1952, p. 216).
C.− Au fig.
1. Fait de se détourner, de se tenir à l'écart d'une chose d'ordre intellectuel ou moral. Cet éloignement des préjugés (Michelet, Mémor.,1822, p. 187).L'éloignement du péché, l'acquisition de la vertu, c'était l'œuvre de la vie entière (Ozanam, Philos. Dante,1838, p. 251).
2. Absence d'intimité, de familiarité, de sympathie à l'égard de quelqu'un; absence de goût pour quelque chose. Ce sentiment qui est comme la frontière de la haine et qu'exprime si bien le mot éloignement (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 49).Baudelaire qui a tant d'éloignement pour les mots dictés par l'habitude (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 174):
2. ... il avait pour la chasse une aversion qu'il n'osait pas exprimer, par crainte du ridicule; peut-être n'osait-il pas en convenir avec lui-même, mais cette répulsion était la cause secrète de l'éloignement qu'il éprouvait pour certains hommes : ... Rolland, Jean-Christophe,Le Buisson ardent, 1911, p. 1411.
Prononc. et Orth. : [elwaɳ(ə)mɑ ̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1155 au propre esluinement (Wace, Brut, éd. J. Arnold, 13303); 2. 1585 au fig. eloignemens et traverses qui se font aux proces (N. du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, Œuvres facétieuses, t. 1, p. 209). Dér. de éloigner*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 862. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 853, b) 1 119; xxes. : a) 812, b) 995.