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ÉCONDUIRE, verbe trans.
A.− Vx ou vieilli. [Souvent avec compl. second. désignant un lieu] Conduire hors de, éloigner. Il ne les avait pas chassés, mais éconduits de leurs domaines (Tocqueville, Anc. Rég. et Révol.,1856, p. 129).Je vous apporte le meilleur des prétextes à lui fournir pour éconduire Fernand de chez lui (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 190).
P. métaph. Le péché mortel est éconduit, est mené à la porte de la ville à grands coups de tambour (...) mais la sensualité revient tout doucement, se glisse par une poterne (Green, Journal,1955-58, p. 284).
Rem. Littré, Lar. 19eSuppl. 1878, Nouv. Lar. ill. et Lar. 20eattestent le sens ,,conduire au dehors`` en parlant de l'eau. L'eau qui aura servi dans la turbine [servant à épuiser les caves inondées] sera éconduite, bien entendu, par l'égout (H. de Parville, Journ. offic., 11 mai 1876, p. 3208, 1recol. ds Littré).
B.− Se débarrasser de (quelqu'un) avec plus ou moins de ménagement, sans satisfaire à ses demandes. Éconduire un créancier, un solliciteur, un visiteur; se faire éconduire. Pour les directeurs de théâtre qui cherchent de quoi éconduire un auteur importun (Musset, Le Temps,1831, p. 140).Un chemineau, éconduit à la nuit tombante par notre cuisinière (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 43):
Un soir, comme ma salle d'attente était presque vide, un prêtre entra pour me parler. Je ne le connaissais pas ce prêtre, j'ai failli l'éconduire. Je n'aimais pas les curés, j'avais mes raisons... Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 415.
[Le compl. d'obj. désigne ce que l'on ne satisfait pas] S'il [l'enfant qui demeure en nous], interroge, nous éconduisons sa curiosité que nous traitons de puérile (Valéry, Variété V,1944, p. 16).
En partic. [À propos de sentiments amoureux] Repousser les demandes, les avances de (quelqu'un). Éconduire un amant, un amoureux, un soupirant. Nulle ne sait mieux éconduire un galant par une politesse exacte et glacée qui ne laisse pas d'espoir (Gautier, Fracasse,1863, p. 200).
[Le compl. d'obj. désigne les avances faites par quelqu'un] Elle avait éconduit les hommages du plus haut parage (Stendhal, Amour,1822, p. 53).
Rem. Pour ce dernier emploi, la docum. atteste l'emploi adj du part. passé. Amant heureux ou éconduit. Voisins jaloux, rivales éconduites, parents même venaient-ils à connaître quelque intrigue, vite une lettre partait pour la Gestapo (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 204).
Prononc. et Orth. : [ekɔ ̃dɥi:ʀ], (j')éconduis [ekɔ ̃dɥi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Ca 1485 « se débarrasser avec plus ou moins de ménagement, d'une personne, d'une demande » (Myst. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 18732). B. 1876, 11 mai (H. de Parville, Journ. offic., p. 3208, 1recol. : L'eau [...] sera éconduite ... par l'égout). A altération sous l'infl. de conduire* de l'a. fr. escondire, ca 1050 pronom. « s'excuser » (Alexis, éd. Chr. Storey, 321), ca 1170 trans. « repousser, refuser » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 81) encore en m. fr., du b. lat. (se) excondicere (av. 882 « s'excuser », 873 « réfuter une accusation » ds Nierm.) composé du lat. condicere « convenir de ». B dér. de conduire*; préf. é-*. Fréq. abs. littér. : 109. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 131.