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ÉBORGNER, verbe trans.
A.− [Correspond à borgne I; le compl. d'obj. désigne un animé] Éborgner (un être humain/un animal). Le priver de l'un de ses yeux, le rendre borgne. Quel est ce cri? Le Page. − C'est la gazelle que les faucons éborgnent (Giraudoux, Ondine,1939, II, 1, p. 94):
1. L'ours n'ayant pas compris ces paroles d'un sage, Le grand lion clément lui griffa le visage Et l'éborgna; si bien que l'ours, devant témoins, Eut la honte de plus avec un œil de moins. Hugo, L'Année terrible,1872, p. 161.
Emploi pronom. réfl. Il s'est éborgné en tombant (Ac.).Emploi pronom. réciproque. Se crever mutuellement un œil (cf. Lar. 19e, Littré et Rob.).
P. exagér., fam. Éborgner qqn.Lui donner un douloureux coup sur l'œil. On étendait les bras, au hasard d'éborgner les voisins (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 61).Un vieux a failli m'éborgner avec son parapluie (Rollinat, Névroses,1883, p. 302).
P. métaph., p. plaisant., fam. Une gamine qui s'est oubliée plus d'une fois sur mes genoux, quand elle était petite! Maintenant, ça vous a une poitrine qui vous éborgne (Zola, Fortune Rougon,1871, p. 79):
2. ... notre père, charpentier de son état, (...) a fait la sottise de vouloir que son fils entrât dans la magistrature. Ah! si notre chère mère Marianne pouvait revenir dans ce monde, elle croirait être éborgnée en voyant son fils fréquenter des marquis. Il faut laisser les nobles entre eux et les vilains entre eux; ... Champfleury, Les Bourgeois de Molinchart,1855, p. 147.
Emploi pronom. réfl. Vous êtes fou, mon cher! il fait nuit comme dans un four... Pour nous éborgner, non, ma foi! je tiens à ma figure, moi! (Dumas père, Halifax,1842, V, 8, p. 9).
3. Toutes les sincères ivresses de la joie luisaient aux grimaces de ce peuple gras et trapu, qu'il s'éborgnât pour conquérir les victuailles de la distribution royale, ou qu'il se plût (...) aux faux pas des commères, et aux incongruités des enfants... Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 388.
B.− P. anal. [Le compl. d'obj. désigne un inanimé]
1. [Correspond à borgne II A 1] Éborgner une maison. ,,Élever devant elle une autre construction qui lui enlève le jour`` (Ac. 1932).
2. [Correspond à borgne II B 3 b] HORTIC. Éborgner un arbre fruitier. L'amputer des yeux inutiles avant qu'ils ne se développent en bourgeons. Laisse donc les arbres tranquilles, tu auras demain le temps de les éborgner (Arène, Contes Paris,1887, p. 88).
Prononc. et Orth. : [ebɔ ʀ ɳe]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1564 esborgnez part. passé adj. (Liebault, p. 233 ds Gdf. Compl.); 2. 1690 « (d'une maison, d'une fenêtre) boucher les ouvertures; condamner » (Fur.); 3. 1796 hortic. (Encyclop. méthod. Art aratoire et jardinage). Dér. de borgne*; préf. é-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 33.
DÉR. 1.
Éborgnage, subst. masc.,hortic. [Correspond à éborgner B 2 a] Action d'éborgner. On pratique l'éborgnage, c'est-à-dire que (...) on supprime le bouton terminal de tous les rameaux latéraux (Du Breuil, Cult. arbres,1876, p. 621). [ebɔ ʀ ɳa:ʒ] 1resattest. 1844 (Maison rustique du XIXes., t. 5, p. 102 : On nomme ebourgeonnement à sec, et quelquefois eborgnage à sec, la suppression des yeux encore endormis, au commencement de février), cf. 1845 (Besch.); du rad. de éborgner étymol. 3; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 1.
2.
Éborgnement, subst. masc.,rare. a) [Correspond à éborgner A] Action d'éborgner; état qui en résulte. P. exagération, fam. Action de donner un douloureux coup sur l'œil. Depuis ce temps, Aristide poursuivit le malheureux Perrin dans tous les coins pour le magnétiser, et le tenant sous le péril constant d'un éborgnement (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 142).b) [Correspond à éborgner B 2] Hortic. Synon. de éborgnage (d'apr. Forest. 1946). [ebɔ ʀ ɳ əmɑ ̃]. 1resattest. 1605 éd. « état de celui qui devient borgne » (O. de Serres, Théâtre d'agric., VI, 15 ds Hug.); 1946 hortic. (Forest.); du rad. de éborgner, suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 1.