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VIVIFIER, verbe trans.
I.
A. −
1. Vieilli. Donner la vie, l'énergie vitale à; conserver, entretenir la vie, l'énergie vitale de. On peut reconnoître que l'organisation très-simple de ces corps vivans [algues, champignons] n'offre qu'un tissu cellulaire, dans lequel les fluides qui le vivifient se meuvent avec lenteur (Lamarck, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 49).Là où elle manque [la couche de limon], et où l'apparition de l'eau ne vient pas vivifier la surface, le pays est un désert (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 144).
Empl. pronom. passif. Être régénéré. Chez ces êtres, comme chez l'homme, le sang va sans cesse à la rencontre de l'air pour s'y vivifier (Michelet, Insecte, 1857, p. 54).
2. THÉOL. Donner, insuffler la vie spirituelle (à l'homme). La grâce vivifie (Ac.). Or, quoiqu'il [le Christ] soit au Ciel jusqu'à ce qu'il vienne pour juger tout le monde, toutefois nous croyons que par la vertu secrète et incompréhensible de son Esprit il nous nourrit et vivifie de la substance de son corps et de son sang (Philos., Relig., 1957, p. 50-9).
B. − P. ext.
1. Donner de la vitalité, une vigueur accrue à. Synon. revigorer, stimuler, tonifier.Ce climat vivifie les enfants et les convalescents (Dub.1980).
Au part. passé. Consuelo se sentit ranimée et vivifiée de toute la puissance de cet homme extraordinaire (Sand, Consuelo, t. 3, 1842-43, p. 115).
Empl. pronom. réfl. [Dans un cont. métaph.] Dans tous les pays d'Europe, les musées d'ethnographie et d'art provincial auraient intérêt pour se rajeunir et se vivifier, à suivre l'exemple scandinave et à secouer la poussière des galeries où ils se confinent pour s'égailler dans la verdure (Réau, Archives, bibl., musées, 1909, p. 5).
P. anal. Donner du dynamisme, du mouvement, de l'activité à (une région, une ville, un secteur économique, etc.). La majeure partie des dépenses [de la restauration du château] avait consisté en transports, en exploitations et en salaires. Ainsi l'argent était resté dans le bourg et l'avait vivifié (Balzac, Curé vill., 1839, p. 135).Nous nous contenterons d'observer qu'aux plus belles années de la paix romaine, une activité intense vivifiait l'immense pays (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 46).
2. Donner un aspect vivant à quelque chose. La conception du tableau par teintes plates, incite également à la richesse ornementale, non seulement pour distraire l'œil, qui trouverait ces surfaces monotones, mais pour en exciter, en vivifier la couleur (Arts et litt., 1935, p. 30-10).
Au part. passé. Une suite de pièces étroites, hautes et fraîches, vivifiées de faïences sur de vieux meubles et de reflets sur des espagnolettes, s'éclairaient de couleurs fauves et brunes (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 69).
C. − Au fig.
1. Donner une impulsion intellectuelle, artistique, morale à quelqu'un. Tous les élèves se penchent, obéissent à un rythme et, en un instant, une totale harmonie possède la classe. « Écoutez bien comment le petit Gaston a été puni pour n'avoir pas obéi à sa maman... » C'est la grande œuvre! Le récit familier, c'est la source où rafraîchir et vivifier cette fragile humanité (Frapié, Maternelle, 1904, p. 109).
Empl. pronom. réfl. Jamais je n'ai eu si naturelle confiance en moi et en l'avenir que durant cet inoubliable hiver de 1914, où j'ai pu, chaque soir, m'épurer, me vivifier et m'instruire dans l'atmosphère stimulante que Copeau, cette année-là, créait spontanément autour de lui (Martin du G., Souv. autobiogr., 1955, p. LXXV).
2.
a) Donner du dynamisme, de la force à (une idée, une activité, un phénomène artistique, intellectuel, etc.). Vivifier l'économie. Celui qui rejette tout le passé, sans en rien garder de ce qui peut servir à vivifier la révolution, celui-là se condamne à ne trouver de justification que dans l'avenir et, en attendant, charge la police de justifier le provisoire (Camus, Homme rév., 1951, p. 200).
Empl. pronom. réfl. La littérature romantique est la seule qui soit susceptible encore d'être perfectionnée, parce qu'ayant ses racines dans notre propre sol, elle est la seule qui puisse croître et se vivifier de nouveau (Staël, Allemagne, t. 2, 1810, p. 139).
b) Redonner vie à quelque chose. Synon. ranimer.L'histoire vivifie le passé. Ce dernier livre (...) n'a essayé qu'à vivifier des souvenirs (Genevoix, Éparges, 1923, p. 7).Sans doute ouvrent-elles [les jeunes sciences] les chemins de l'avenir et vivifient-elles notre vieille botanique (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 773).
II. − MÉTALL. Vivifier le plomb. Couvrir de cendre et de braise le plomb en fusion pour le protéger de l'oxydation à l'air. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [vivifje], (il) vivifie [-fi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Mil. xiies. « donner la vie » (Psautier d'Oxford, XL, 2, éd. Fr. Michel, p. 54: Li Sire le purguart et vivifit lui); 2. mil. xiies. théol. « donner la vie de l'âme » (Psautier de Cambridge, LXXIX, 18, éd. Fr. Michel, p. 148); 1316-28 (Ovide Moralisé, XIII, 2142, éd. C. de Boer, t. 4, p. 418: La letre ocist cel qui s'i fie, Mes li misteres vivifie, Que sainte Yglise garde et tient); 1553 (Bible, Impr. Gérard, I Cor 15, 45: le premier homme Adam a esté fait en ame vivante; et le dernier Adam en esprit vivifiant); 3. a) ca 1200 « rendre plus animé » (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, p. 149); b) fin xve-déb. xvies. se vivifier « (en parlant du mercure) revenir à son état originel » (Petit traicté d'alchymie, 258 ds Rose, éd. Méon, t. 4, p. 215); c) 1872 vivifier le plomb (Littré); d) 1755 écon. (Mirabeau, L'Ami des hommes, p. 30: le commerce vivifie l'agriculture). Empr. au b. lat.vivificare terme empl. par les aut. chrét. au sens propre « donner la vie » et au sens théol. « donner la vie de l'âme; ressusciter » (v. Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 331. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 572, b) 435; xxes.: a) 501, b) 382.