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VIGUEUR, subst. fém.
A. −
1. [À propos de pers., d'animaux] Grande force physique, grande énergie disponible pour une action donnée. Belle, grande vigueur; vigueur surprenante; vigueur d'une bête de somme; plein de vigueur. L'ancien garde du corps avait encore la poigne solide; il retrouva sa vigueur d'autrefois et finit par clouer sur un fauteuil Gérard, qui perdait ses forces peu à peu (Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p. 183).L'homme se reprit à courir avec une vigueur nouvelle (G. Leroux, Myst. ch. jaune, 1907, p. 113).
[À propos d'une partie du corps] Robustesse, résistance. Vigueur des bras, des jambes. Si votre science en escrime répondait à la vigueur de votre poignet, je ne pense pas que mes pieds eussent pu me reconduire (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 94).Je me sens inférieure à tout ce qui m'entoure (...) effrayée de découvrir qu'un muscle perd sa vigueur, un désir sa force, une douleur la trempe affilée de son tranchant (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 5).
2. [À propos de plantes] Grande vitalité dans la croissance. Vigueur des vignes; reprendre vigueur; se développer avec vigueur. Cette petite propriété était vraiment un lieu enchanté; l'air pur de la rivière donnait à la végétation une admirable vigueur; la nature était riante et joyeuse (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 132).
B. − Au fig.
1. Dans le domaine intellectuel, architectural, artist.; notamment en litt. et en peint.Force, netteté. Vigueur de l'expression, de style, du trait. Cette couleur blanche, jaune, dorée, de la pierre, cette vigueur des contours, donnent au moindre édifice du Midi une fermeté et une netteté qui rassurent (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 74).Je constate, reprend M. Jaurès, que vous avez groupé contre nous l'unanimité enthousiaste de la Chambre, chaque fois qu'avec votre admirable vigueur de polémiste vous avez pris à partie le socialisme (Barrès, Cahiers, t. 5, 1906, p. 36).
Loc. adv. En vigueur. Avec force. Sur le fond clair, le vieil acajou s'enlevait en vigueur, d'un rouge intense (Zola, Dr Pascal, 1893, p. 43).
2. Dans le domaine des sentiments ou de l'action.Ardeur, impétuosité, passion. Clamer, rejeter, se défendre avec vigueur. Jaurès, instruit par l'histoire révolutionnaire, raisonne maintenant tout juste comme le jovial vicomte; il vante, par exemple, « la politique de vigueur et de sagesse » (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 158).Il n'a plus la vigueur de hurler furieusement son innocence, comme il le faisait dans la cour de l'école militaire (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 425).
3. Appétit, capacité sexuelle. Synon. puissance, tempérament, virilité.Le quotidien spectacle d'une beauté gourmande ranimant gaillardement, aux plantureuses bouchées noyées de longues rasades, sa jeune vigueur rompue par les travaux polissons (Milosz, Amour. init.1910, p. 80).
C. − Loc. adj. ou adv. En vigueur
1. Dont l'existence est effective. Coutume, maxime, procédé, usage en vigueur; remettre en vigueur un principe. Chez les Athéniens, il ne faut pas s'attendre à trouver cette vieille institution encore en vigueur au temps de Démosthènes (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 99).
2. Dans le domaine jur.En application au moment auquel on se rapporte. Décret, loi, règlement en vigueur; mettre en vigueur. Si l'on établit dans un pays le gouvernement de ces partis, il ne faut pas s'étonner que la constitution en vigueur fonctionne (Barrès, Cahiers, t. 3, 1903, p. 83).Ce fut au mois d'avril 1913 seulement que la nouvelle variante put entrer en vigueur. Elle nous permettait d'attendre dans de meilleures conditions la réfection totale du plan (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 166).
REM.
Vigorifier (se), verbe pronom.Trouver vigueur dans. Flaubert, c'est l'océan de génie et l'on doit s'y noyer (si l'on n'est bon nageur) ou s'y vigorifier (L. Daudet, Vers le roi, 1920, p. 167).
Prononc. et Orth.:[vigœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 vigur « (d'une personne) force, fermeté » (Roland, éd. J. Bédier, 1438); 1349 vigueur (Guillaume de Machault, Jugement du Roy de Navarre, 3588 ds Œuvres, éd. E. Hoepffner, t. 1, p. 260); b) fin xives. « effet » (Froissart, Chroniques, éd. S. Luce, t. 6, p. 46: Et volons que [...] nos presentes lettres et quanques compris est dedans, aient tant de vigheur, d'effect et fermeté comme aroient nos aultres lettres); c) 1547 « croissance (des végétaux) » (J. Martin, Archit. Vitruve, p. 26 vo: leurs pores (des bois) venans a changer de vigueur); 2. a) fin xives. se remettre en vigheur « reprendre de la force » (Froissart, op. cit., t. 11, p. 55); b) 1475 (Arch. Nord, B 1698, fo16: combien que les dictes lettres de reliefvement soient encores en lur vigur); c) 1547 (N. Du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat, t. 1, p. 47: Au moyen dequoy Jalousie n'estoit en vigueur); d) 1611 (Bertaut, Œuvres poét., p. 605: je maintiens et les loix et tout ordre en vigueur); 3. 1768 peindre avec vigueur, vigueur de couleur (Diderot, Salon de 1767, p. 184 et p. 128). Empr. au lat.vigor « énergie physique ou mentale, vie, vitalité » et dans le domaine jur. « force, validité » (de vigere « être bien vivant, être vigoureux »). Fréq. abs. littér.: 1 448. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 257, b) 2 183; xxes.: a) 1 809, b) 1 974. Bbg. Goug. Mots t. 1 1962, pp. 114-115.