Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
VIBRION, subst. masc.
A. − BACTÉRIOL. Microorganisme mobile en forme de bâtonnet recourbé en virgule. Vibrion cholérique, septique. Je dois ajouter sans plus tarder que tous les vibrions ne sont pas anaérobies, que l'un des plus communs qu'on trouve fréquemment à la surface des infusions des matières organiques végétales exposées au contact de l'air, vibrion très flexueux et très rapide dans ses mouvements, est exclusivement aérobie (Pasteurds Travaux, 1878, p. 189).
B. − P. anal., péj.
1. Vieilli ou littér. Personne sans mérite, sans valeur. Il fut membre de cercle et sportman, il ravala son grand nom à des prouesses de jockey, à des hauts faits de maquignons; il fut de ces vibrions dont l'horizon est borné par une selle qu'on devrait leur mettre en bât (Péladan, Vice supr., 1884, p. 40).Il n'a aucunement la notion du prodigieux personnage que je suis et du microscopique vibrion qu'il figure (Proust, Sodome, 1922, p. 612).
Vibrion de qqc.Voulez-vous faire comme tous ces gamins de lettres qui se croient des gaillards parce qu'ils impriment des platitudes et des billevesées? (...) ils sont, pour le coup, les vibrions de la littérature, ceux-là! (Sand, Corresp., t. 6, 1876, p. 387).
2. Fam. Personne agitée. [Pierre] Gagnaire s'en va (...). Une halte d'un an chez Lucas Carton. Et puis le vibrion part à l'aventure dans le Nouveau Monde. Il parcourt les États-Unis, le Canada, le Mexique (Le Nouvel Observateur, 11-17 mars 1993, p. 98, col. 3).
REM. 1.
Vibrionesque, adj.,hapax. Six vierges dansèrent une danse qui était aussi supérieure à la cachucha et au Jaléo espagnol, que la musique sourde et tintinnulante des génies vibrionesques surpassait la divine musique de Berlioz (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1842, p. 469).
2.
Vibrionique, adj.,hapax. Son regard allait de la tombe à la tente et de la tente à la tombe, puis se posait, nostalgique et lassé, sur la vibrionique et poussiéreuse agitation dont il se glorifiait d'être responsable (Queneau, Pierrot, 1942, p. 112).
3.
Vibrionisme, subst. masc.Agitation frénétique. C'est après la guerre seulement que Berl prend de la hauteur. Grâce à la Libération, qui le met à l'abri du vibrionisme politique (Le Nouvel Observateur, 27 sept. 1976, p. 36, col. 3).
Prononc. et Orth.: [vibʀiɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1798 désigne un genre d'infusoires (Cuvier, Hist. nat., p. 661); 2. au fig. a) 1879 dans un cont. très péj. (Dumas fils, L'Étrangère, II, 1 ds Théâtre compl., Paris, Calmann-Lévy, t. 6, p. 271: les sociétés sont des corps comme les autres [...] qui produisent des vibrions à forme humaine [...] qui font inconsciemment tout ce qu'ils peuvent pour corrompre, dissoudre et détruire le reste du corps social); b) 1926 « personnage agité » (Aragon, Le Paysan de Paris, p. 41). Dér. de vibrer*; suff. (i)on1*. Fréq. abs. littér.: 16.
DÉR. 1.
Vibrionien, -ienne, adj.,bactériol. Qui est relatif, qui est propre aux vibrions. Cils vibrioniens. Cantacuzène et A. Marie ont rendu cholériques des cobayes par l'introduction dans l'estomac des cultures vibrioniennes (Ruffer, Crendiropoulo dsNouv. Traité Méd.fasc. 31927, p. 374). [vibʀiɔnjε ̃], fém. [-jεn]. 1reattest. 1846 (Dujardin, in Ch. d'Orbigny, Dict. univ. d'hist. nat., VIII, p. 35b ds Quem. DDL t. 8); de vibrion, suff. -ien*.
2.
Vibrionner, verbe intrans.,fam. S'agiter sans cesse. Arrête de vibrionner, tu m'agaces! (Rob. 1985). Vibrionnant de bonheur, Jack Lang avait immortalisé ce troc en déclarant faire « d'une pierre deux coups »: enrichir à peu de frais nos collections et, par la vente des « Noces », donner à Paris la première place du marché de l'art (Le Canard enchaîné, 29 nov. 1989, p. 4, col. 4). [vibʀiɔne], (il) vibrionne [-ɔn]. 1resattest. a) 1876 adj. (sang) vibrionné « où l'on trouve des vibrions » (E. Bouchut, Journ. offic., 9 mars, p. 1638, 1recol. ds Littré Suppl.), b) verbe intrans. α) 1934 « se propager (d'opinions, etc.); fermenter (d'une sédition) » (Harrap's), β) 1941 « s'agiter (d'une personne) » (L'Œuvre, 21 mars); de vibrion, dés. -er.
BBG.Quem. DDL t. 7 (s.v. vibrionner).