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VERT(-)DE(-)GRIS,(VERT DE GRIS, VERT-DE-GRIS) subst. masc. inv. et adj. inv.
A. − Subst. masc. inv.
1. Dépôt vert grisâtre d'hydrocarbonate de cuivre qui se forme sur le cuivre, le bronze, au contact de l'humidité, et qui présente une certaine toxicité. La préparation du savon a eu lieu (...) dans des vases de cuivre altérés par du vert-de-gris (...). Le cuivre se fait apercevoir par une couleur verdâtre (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 651).Plaqués de lichen jaune et marquetés de mousse, Ils [les arbres] rappellent (...) Les vieux bronzes romains, de vert-de-gris rongés (Pommier, Colifichets, 1860, p. 349).
Au fig. Ce qui attaque, corrode, dénature. Chaque note attaquait immédiatement une fibre, et cette musique de vert-de-gris, ces mélodies pleines d'arsenic, introduisirent violemment dans mon âme toutes les rêveries de Jean-Paul (Balzac, Œuvres div., t. 2, 1832, p. 458).
2. TECHNOL. Vert-de-gris (artificiel/du commerce). Synon. de verdet (v. ce mot II A 2).L'acétate de cuivre est connu dans le commerce sous le nom de verdet ou vert-de-gris. On s'en sert pour la teinture (Favier, Perfect. art teint., 1806, p. 12).
B. −
1. Couleur, ton, etc. de vert-de-gris. Couleur analogue à celle de cette matière. Le haut feuillage des artichauts découpés dans du bronze et couleur de vert de gris (Noailles, Nouv. espér., 1903, p. 295).Le bois entier nous apparaît souillé d'une couleur neutre, un brun terne, mêlé de roux et de nuance malsaine de vert-de-gris (Genevoix, Nuits de guerre, 1917, p. 227).
2. Subst. masc. inv.
a) Matière colorante qui présente ce ton. Quant aux verts connus sous le nom de vert anglais foncé, (...) vert de gris, ils s'obtiennent de la même manière que les jaunes en y ajoutant plus ou moins de bleu (Manuel du fabricant de couleurs, t. 2, 1884, p. 42).
b) Couleur d'une chose qui rappelle ce ton. Les murailles sont recouvertes D'un lamentable papier gris Où l'ombre des persiennes vertes Met des taches de vert-de-gris (Rollinat, Névroses, 1883, p. 266).
3. Adj. inv. [En parlant d'un aspect de la nature ou d'une pers.] D'un vert pâle tirant sur le gris. Feuillage vert-de-gris. La nature est plutôt vert-de-gris que verte (Renard, Journal, 1905, p. 967).Vous aimiez les yeux bleus (...). Les siens étaient, ce jour-là, vert-de-gris et tels qu'une eau dormante (Toulet, Comme une fantaisie, 1918, p. 126).
Rem. Parfois considéré comme variable: Joncs verts de gris (Morand, Air indien, 1932, p. 116).
Uniforme vert-de-gris. Uniforme des soldats allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Il avait toujours su que Josette était capable de s'être donnée à des Allemands. (...) il ne supportait pas d'imaginer sur ce fauteuil un uniforme vert-de-gris et l'homme couché avec elle (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 475).
P. méton., subst. masc. (gén. variable). Soldat allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Les soldats habillés de kaki, mais dont on voyait sur l'épaule l'insigne tricolore, poussaient devant eux des « vert-de-gris » hagards, débraillés, les mains en l'air (Vialar, Hte-mort, 1951, p. 290).
Prononc. et Orth.: [vε ʀdəgʀi]. Ac. 1694-1740: verd-de-gris; dep. 1762: vert-. Étymol. et Hist. 1. 1314 subst. vert de Grice « rouille du cuivre obtenue par des procédés chimiques » (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos,839); ca 1390 [ms. xves.] vert de gris (Evrart de Conty, Probl. d'Arist., B.N. 210, fo33 vods Gdf. Compl., s.v. pulverisable); 2. 1611 vert-de-gris « rouille naturelle du cuivre » (Cotgr.); 3. 1835 adj. désignant la couleur (Töpffer, Mélanges, Du progrès dans ses rapports avec le petit bourgeois, p. 157 ds Quem. DDL t. 20). Altér. d'apr. gris* de ver de Grece « verdet » xives. (Livre des métiers, éd. J. Gessler, fo8, p. 18a), comp. de vert*, de la prép. de* et de Grèce nom géographique. Fréq. abs. littér.: 47.
DÉR. 1.
Vert-de-grisé, -ée, adj.a) [En parlant d'un objet de cuivre, de bronze; corresp. à supra A 1] Qui est couvert de vert-de-gris. Cuivre vert-de-grisé; sous vert-de-grisés. Jugez de mon étonnement (...) en voyant les musiciens souffler (...) dans des clairons (...) ternes, oxydés, vert-de-grisés (Du Camp, Hollande, 1859, p. 81).Mystérieuse, elle [la porte de Damas] a pris aujourd'hui, sous le vernis de l'eau ruisselante, une intense couleur de vieux bronze vert-de-grisé (Loti, Jérusalem, 1895, p. 48).Au fig. Qui est corrodé par l'âge, les défauts, le mal. Quel Caliban que ce Balzac, association monstrueuse de génie et de grossièreté (...)! quel style vert-de-grisé! (Amiel, Journal, 1866, p. 319).b) α) Rare. [En parlant d'une couleur picturale] Qui rappelle la couleur du vert-de-gris. Wynants affectionne pour ses feuillages et ses gazons une certaine nuance vert-de-grisée, qui contraste heureusement avec l'ocre des terrains sablonneux (Gautier, Guide Louvre, 1872, p. 149).Empl. subst. masc. M. Tadéma (...) a (...) une facture captieuse se jouant avec (...) les vert-de-grisés, jetant dans la pâle et tendre assonance de ses teintes des carillons de magnifique rouge (Huysmans, Art mod., 1883, p. 210). β) [En parlant d'une chose, d'un aspect de la nature ou d'une pers.] D'un vert pâle tirant sur le gris. Synon. vert-de-gris (supra B 3).Elle s'enfonçait aux déserts du jardin, sous ces allées d'arbres de bronze (...): elle passait sous cette verdure vert-de-grisée, mêlant le poussiéreux de l'olivier à l'argenté du saule (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 187).Des visages blafards grouillant dans l'ombre, d'où par moments un reflet des étoupes faisait sortir quelque tête abominable, une face vert-de-grisée de petit rentier (Zola, E. Rougon, 1876, p. 183).V. chou A ex. de Gautier. [vε ʀdəgʀize]. 1resattest. a) 1829 verdegrisé « couvert de vert-de-gris » (Hugo, Le Dernier jour d'un condamné, p. XI-XII ds Rob. 1985), 1846 vert-de-grisé (Besch.), b) 1836 vert-de-grisé « qui a la couleur de vert-de-gris » (Gautier, Mllede Maupin, XI ds Rob. 1985); de vert-de-gris, suff. *. − Fréq. abs. littér.: 23.
2.
Vert-de-griser, verbe trans.a) [Corresp. à supra A 1] Couvrir de vert-de-gris. Les archiducs blonds Sont vêtus d'un airain que le Temps vert-de-grise (Rostand, Aiglon, 1900, p. 263).Empl. pronom. L'effigie du gros sou se vert-de-grise (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 512).Au fig. Synon. de abîmer, altérer, corroder, dénaturer.[La langue française] est apte à tous les rôles désormais, faite louche par le faussaire, vert-de-grisée par l'empoisonneur (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 193).b) Rare. [Corresp. à supra B 1] Donner la couleur du vert-de-gris. Des grandes lèvres vert-de-grisées de la plus affreuse chaude-pisse (Goncourt, Journal, 1891, p. 55). [vε ʀdə-gʀize], (il se) vert-de-grise [-gʀi:z]. Formes vertde-, verde- (Rob., Rob. 1985). 1reattest. 1862 (Hugo, Misér., t. 2, p. 193); de vert-de-gris, dés. -er.
BBG.Lew. 1968, p. 70. − Quem. DDL t. 16.