Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
TUMULTUAIRE, adj.
A. − Vieilli. Qui a le caractère d'un soulèvement populaire; qui est fait contre les formes de la loi. Assemblée, guerres, masses, milice tumultuaire(s); contestation(s), délibération, élection, résolution tumultuaire(s). La disette, même au sein de l'abondance, et les mouvements tumultuaires qu'elle occasionne [est due] aux manœuvres les plus coupables (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 376).[Les chefs des syndicats] se sont servis de l'arme [la grève] qu'on mettait entre leurs mains avec un rare bonheur. Ils s'efforcent d'intimider les préfets par des démonstrations populaires (...) et ils préconisent une action tumultuaire comme étant le moyen le plus efficace d'obtenir des concessions (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 95).
[P. méton.] Rappelez-vous le Siège, la Commune, les engouements irraisonnés, les haines tumultuaires et sans cause, toute la démence d'une populace mal nourrie, trop désaltérée et en armes! (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 231).
HIST. ROMAINE. Qui se rapporte au tumulte chez les Romains. (Dict. xixeet xxes.).
B. − Au fig. Désordonné; agité. Pascal recommence (...) à résumer, à entre-choquer (...) la misère de l'homme, son ennui perpétuel, son effroi du repos, sa distraction insensée, cette vaine et tumultuaire fuite de lui-même (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 365).Marchenoir (...) lisait mal (...). Houleux et tumultuaire, ce vaticinateur déchaîné était plein de sanglots (...) et de huées (Bloy, Désesp., 1886, p. 288).
Rare. [En parlant d'une pers. dans son aspect phys.] La physionomie de l'homme, très jeune encore, est tumultuaire autant que ses œuvres. Jamais un artiste n'a pu porter plus que lui son art sur chacun des traits de son visage (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 147).
Prononc. et Orth.: [tymyltɥ ε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1355 bataille tumultuaire (Bersuire, Tit.-Liv., ms Ste-Genev., fo355dds Gdf. Compl.); 2. id. « fait à la hâte, improvisé » (Id., ibid., fo109a, ibid.); 3. 1590 « agité, désordonné » (Montaigne, Essais, I, 21, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 103). Empr. au lat.tumultuarius (surtout att. chez Tite-Live) « enrôlé précipitamment; armé en hâte (en parlant de soldats) », au fig. « fait précipitamment, à la hâte », dér. de tumultus (v. tumulte).
DÉR.
Tumultuairement, adv.,vieilli. a) [Corresp. à supra A] D'une manière tumultuaire. Suleau ne se faisait pas d'illusion sur le sort qui lui était réservé et il écrivait: « Serai-je tumultuairement déchiré par la rage d'une multitude? » (L. Daudet, Lys sangl., 1938, p. 174).b) [Corresp. à supra B] En désordre; avec précipitation. Nous errâmes (...) quelque temps au hasard et tumultuairement (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 157).Ces cohortes faméliques courent tumultuairement aux magasins comme une insurrection de spectres; on les repousse; on se bat: les tués restent dans les rues, les femmes, les enfants, les mourants sur les charrettes (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 454). [tymyltɥ ε ʀmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1resattest. a) 1527 « en désordre » (Seyssel, tr. Thucydide, VII, 7, 229 vods Hug.), b) 1588 « avec précipitation » (Montaigne, Essais, I, 56, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 321); de tumultuaire (cf. le lat. tardif tumultuarie « avec précipitation » adv.), suff. -ment2*.