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TRUELLE, subst. fém.
A. − BÂT. Instrument formé d'une lame d'acier triangulaire ou trapézoïdale et d'un manche recourbé, dont se servent les maçons pour projeter ou lisser le mortier ou le plâtre et rejointoyer les parements. Manier la truelle. Enfin, il est bon de ne pas lisser les enduits à la truelle car il se produit des tensions superficielles qui ont pour résultat presque immédiat l'apparition des fentes toujours désagréables (Bourde, Trav. publ., 1928, p. 176).Lorsque la quantité de béton ou de mortier est faible (raccords, scellements, etc.), il est plus avantageux d'effectuer le mélange à la truelle dans une auge ou tout autre récipient (Bonnel-Tassan1966, p. 5).
Truelle brettée, à bretteler. ,,Truelle en fer à bord dentelé comme une lame de scie et dont on se sert pour gratter la surface d'un enduit avant de la nettoyer`` (Chabat 1881). Sceller au plâtre liquide, qu'on projettera avec une certaine vigueur pour qu'il pénètre dans les moindres recoins des tranchées. Égaliser avec la truelle à bretteler utilisée du côté dentelé d'abord, puis du côté lisse (Bonnel-Tassan1966, p. 50).
P. métaph. [Certains jeunes gens] sont toujours là; toujours prêts à gâcher les affaires publiques ou particulières, avec la plate truelle de la médiocrité (Balzac, Fille yeux d'or, 1835, p. 346).
[Symb. de l'art de bâtir] Mon père, Chérubin Beyle, était un homme passionné. À sa passion pour Bourdaloue ou Massillon avait succédé la passion de l'agriculture, qui (...) fut renversée par l'amour de la truelle (ou de la bâtisse) qu'il avait toujours eu (Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 104).
Dans la franc-maçonnerie. [Symb. de la maîtrise] Onésime (...) fonda la société secrète Truelle et Niveau, qui inquiéta par d'incessantes attaques et mit trois fois en péril le gouvernement de Juillet (A. France, P. Nozière, 1899, p. 139).Alors que tous les outils maçonniques sont associés par paire, la truelle, qui n'apparaît qu'au rite français à la fin de la cérémonie d'initiation au grade de compagnon, est seule. Elle symbolise la fin du travail des maçons. Grâce au ciment gâché, elle soude les pierres entre elles et égalise les aspérités (LangloisFr.-maçonn.1983).
B. − P. anal. (de forme)
1. ART DE LA TABLE. Cuillère en forme de spatule avec laquelle on découpe et on sert le poisson à table. MlleLatournure (...) annonçait sa résolution d'intimer à Clémence l'ordre immédiat d'aller retirer du Mont-de-Piété la louche et les six couverts d'argent, sans oublier la pince à sucre (...) et la truelle à poisson (Coppée, Vrais riches, 1891, p. 56).P. compar. Un Amorphophallus, une plante de Cochinchine, aux feuilles taillées en truelles à poissons, aux longues tiges noires couturées de balafres, pareilles à des membres endommagés de nègre (Huysmans, À rebours, 1884, p. 121).
2. . PEINT. (Travailler) à la truelle. (Procéder) par empâtements, au couteau. Enfin nous avons vu (...) les romantiques, par une réaction, d'ailleurs légitime, contre la manière lisse et émaillée des Guérin et des Girodet, affecter l'abondance de la pâte, jeter la couleur à la truelle (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 576).P. anal. Travaillant au bouloir et la truelle, l'auteur de Sotos [Djian] procède par empâtements successifs (L'Événement du Jeudi, 22 au 28 avr. 1993, p. 91, col. 2).
3. TYPOGR. Composteur. (Ds Chautard 1937).
REM. 1.
Truellage, subst. masc.a) Bât. Travail exécuté à la truelle. (Dict. xixeet xxes.). b) Peint. Peinture posée en épais empâtements (Dict. xixeet xxes.).
2.
Truellisation, subst. fém.,,Travail particulier à la truelle d'un enduit ou d'un crépi pour lui donner un aspect décoratif`` (Peyroux Techn. Métiers 1985).
Prononc. et Orth.: [tʀyεl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1285 bât. (Roques t. 1, Abavus, 2552: trulla: trieule); ca 1328 [ms.] truele (Choses qui faillent en menage, éd. U. Nyström, Poèmes sur les biens d'un ménage, 129); 2. 1783 « spatule pour servir le poisson à table » (in Inventaire de Pierre II Germain, orfèvre à Paris d'apr. Havard, col. 1462). Du b. lat. trŭella, class. trūlla « petite écumoire; truelle de maçon »; truelle [ü] est peut-être issu de *trūella, avec voy. prétonique d'apr. trūlla. La forme trouelle, relevée en wall. (FEW t. 13, 2, p. 329b), est soit issue de trŭella, soit également de trūella, la prétonique étant demeurée [] (ibid., p. 330b). Fréq. abs. littér.: 84.
DÉR. 1.
Truellée, subst. fém.,bât. Quantité (de plâtre gâché ou de mortier) qui peut tenir sur une truelle. Étaler, lisser une truellée de plâtre. Le premier [maçon], pliant le bras gauche devant sa figure, posait sa truellée de ciment et se sauvait les cils grillés (Hamp, Champagne, 1909, p. 97). [tʀyele], [-εle]. Att. ds Ac. dep. 1740. 1resattest. 1344 (d'apr. Bl.-W.1-5, s. réf.), 1549 truellee de plastre (Est.); de truelle, suff. -ée*.
2.
Trueller, verbe,peint. Peindre à pleine pâte, par couches épaisses. Il truelle avec un entêtement sombre des pivoines et des chrysanthèmes (F. Fénéon, Les Impressionnistes, 1886ds Plowert 1888). [tʀyele], [-εle], (il) truelle [-εl]. 1resattest. a) 1561 « étendre du mortier avec la truelle » (J. de Maumont, Hist. de Zonare, 751 ds Delb. Notes mss), b) 1843 peint. (Gautier, Tra los montes, p. 117); de truelle, dés. -er.
BBG.Hotier Cirque 1973 [1972], p. 130. − Quem. DDL t. 6.