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TRONQUER, verbe trans.
A. − [Le compl. désigne une chose concr.]
1. Retrancher une partie importante de l'extrémité. Synon. amputer, couper, écourter.Tronquer un arbre, une colonne, un pilier, une statue. Un coup de sabre avait tronqué son nez [du colonel] (Balzac, Pierrette, 1840, p. 52).Les scies (...) servent à tronquer les gros bras de vignes, à recéper les vignes (Brunet, Matér. vitic., 1909, p. 132).
Empl. pronom. La forme des montagnes changeait subitement: les cônes se tronquaient; les pics chancelants disparaissaient comme si quelque trappe s'entr'ouvrait sous leur base (Verne, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 117).
2. Diviser un espace, le réduire. Tronquer un potager. Le terrain sur lequel la maison était bâtie devait être tronqué, le mur mitoyen se terminait en trapèze à sa mansarde (Balzac, Z. Marcas, 1840, p. 412).
B. − [Le compl. désigne une chose abstr., une production intellectuelle, etc.] Retrancher en altérant. Synon. amputer, estropier, mutiler.Tronquer une citation, un écrit, une œuvre, un récit, un roman, un témoignage. Ces expérimentateurs observent mal; ils torturent les faits, les tronquent pour les faire cadrer avec leur théorie (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 220).Marc:(...) L'ignoble feuille dont tu parles est un égout d'empoisonnement public (...). On y falsifie les documents, on y tronque les textes (Zola, Vérité, 1902p. 100).
Empl. pronom. Quand on n'écrivait plus, quand on ignorait l'orthographe du mot (...) le mot s'est altéré, s'est déformé, s'est tronqué (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 3, 1858, p. 123).
MATH. Tronquer (un nombre). ,,Négliger volontairement les termes les moins significatifs d'une expression mathématique ou d'un nombre, sans qu'il en résulte de perte de précision`` (Le Garff 1975). Le nombre π= 3,14159265... est tronqué à 3,1415, lui-même arrondi à 3,1416 (Le Garff1975).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɔ ̃ke], (il) tronque [tʀ ɔ ̃:k]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1531 [éd.] « retrancher, couper » (J. de Vignay, Mir. historial, IX, 4 ds Delb. notes mss: tous deux sont truncquez par la teste); cf. 1538 (Est.); 1568 tronqué part. passé adj. « coupé » bras tronquez (Garnier, Porcie, 1533 ds Hug.); 2. 1607 fig. « altérer par des retranchements ou des omissions » (Hulsius); 1778 tronqué part. passé adj. « altéré par des omissions, des manques » copies tronquées et informes (Volt., Pol. et leg. Comm. Espr. des Lois, Loi salique ds Littré). Empr. au lat. d'époque impérialetruncare « tronquer, amputer », de truncus, v. tronc; en a. fr. forme pop. tronchier, dep. ca 1200 (Dialogue Grégoire, 183, 15 ds T.-L.), 1660 troncher « tronquer » (Oudin Esp.-Fr.), encore dans les dial. du Lyonnais, tronché au sens de « émonder, étêter » (FEW t. 132, p. 335a; Du Puitsp.). Fréq. abs. littér.: 25.