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TROC, subst. masc.
A. − Échange direct de biens sans intervention de monnaie. Synon. vieilli change.Troc de marchandises, de livres; pratiquer le troc; proposer un troc à qqn; donner qqc. en troc. Si rudimentaire que soit une société, on y pratique le troc; et l'on ne peut le pratiquer sans s'être demandé si les deux objets échangés sont bien de même valeur, c'est-à-dire échangeables contre un même troisième (Bergson, Deux sources, 1932, p. 68).Chaque stalag devint une manière de soukh oriental, lieu d'élection des trocs les plus inattendus et des marchandages les plus sordides (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 165).
Loc. vieillie. Troc pour troc
Échange sans supplément. On ne peut pas supposer que les hommes en général consentent à donner, troc pour troc, ce qui leur est plus nécessaire pour avoir ce qui l'est moins (Say, Écon. pol., 1832, p. 420).
Échange donnant, donnant. P. plaisant. Dame! si vous pouvez me faire épouser Hermine dans huit jours, dans huit jours vous aurez la fleuriste. Troc pour troc, c'est mon système (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 334).
ÉCON. POL. Économie de troc et, p. ell., troc. Système économique primitif fondé sur l'échange direct de biens. Retour au troc en période d'inflation, de guerre. Cette organisation minutieuse et de plus en plus complexe du commerce caractérise les pays très avancés. Ailleurs, règne le troc, soit entre producteurs complémentaires, soit sous la forme des comptoirs de vente, fixes ou ambulants, qu'on trouve encore en Afrique et en Asie et où Levantins, Indiens et Chinois sont passés maîtres dans l'art d'échanger les denrées locales contre de la pacotille: tissus, quincaillerie, verroterie (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 385).
En partic. Accord de compensation passé par certains pays gros producteurs disposant d'un surplus de matières premières (notamment de produits agricoles) pouvant être exportées en échange de produits industriels importés. Le troc peut aussi se pratiquer entre deux pays, lorsque l'un d'eux veut faciliter l'exportation de ses produits excédentaires trouvant difficilement preneur sur le marché national du partenaire (Fén.1970).
B. − Au fig. Échange. L'avenir nous suggère un état émotif, mêlé d'appréhension et d'espérance. Ces éléments moraux sont représentés à la fois par des images et des mots, une sorte d'échange, de troc obscur et mystérieux s'opérant continuellement entre ces images et ces mots (L. Daudet, Rêve éveillé, 1926, p. 18).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɔk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1364 truke « échange direct d'un bien contre un autre » (Vintner's Co. Charter in Pat. Roll 38 Edw. III, m. 44 [P.R.O.] ds NED, s.v. truck: Si mettent pris sur les vins par Truke ou par eschaunges); 1453 [et non 1434 comme l'affirme FEW t. 13, 2, p. 317a] torche (Lettres de rémission ds Registre [JJ] 184, pièce 317 ds Du Cange, s.v. trocare: lesquelz compaignons parlerent de Trocher ou changer leur bonnez l'un à l'autre, par laquelle Torche ou eschange), graphie isolée; 1464 troc (Lettres patentes de Louis XI ds Ordonnances des Rois de France t. 16, p. 273 [d'apr. le Registre JJ 199, pièce 467 du Trésor des Chartes]: pour la vente, troc ou eschange d'icelles [denrées et marchandises]); 1474 troche (Mystère de l'Incarnation et nativité, éd. P. Le Verdier, 2ejournée, p. 364); 1520 troque (E. de La Roche, L'Arismethique, p. de titre ds Fonds Barbier: marchandises [...] qui se vendent a mesure, au poiz ou au nombre, en compaignies et en troques); b) 1550 expr. (Ronsard, Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 3, p. 33: troque pour troq'); 1559 (J. Grevin, Pastorale ds Théâtre complet, éd. L. Pinvert, p. 219: troc pour troc); c) 1935 écon. système de troc (Van der Meersch, Invas. 14, p. 322); 1936 troc (Valéry, Variété III, p. 196); 1958 économie de troc (Romeuf); 2. ca 1590 fig. (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 444: entrast en troque de l'un pour l'autre). Déverbal de troquer*. Fréq. abs. littér.: 44. Bbg. Baldinger (K.). Z. rom. Philol. 1984, t. 100, pp. 734-736. − Guiraud (P.). Tric, trac, troc, truc. B. Soc. Ling. 1962, t. 57, pp. 103-125.