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TRIPOTAGE, subst. masc.
Familier
A. − Action de tripoter quelque chose ou quelqu'un; résultat de cette action.
1.
a) Action de toucher, de manière répétée, sans nécessité et de manier quelque chose sans précaution. Une fébrilité singulière, qui se traduit par (...) le tripotage frénétique d'un jeu de cartes pendant un piquet (Goncourt, Journal, 1871, p. 830).
b) En partic.
α) Manipulation souvent malpropre de choses disparates. Tout ce tripotage de pain bénit et de gros sous qui se fait pendant les offices (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 312).J'étais dégoûté: parce que l'eau de la grotte arrivait par des robinets; parce que des infirmières faisaient boire à tour de rôle les malades dans de petits gobelets en fer peint; parce que tout cela faisait un dévot petit tripotage (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1909, p. 121).
β) Arg. des artistes
Action de mélanger des couleurs pour peindre (v. tripoter A 1 b β). La peinture artistiquement barboteuse, la peinture joliment sale, ce chatoyant tripotage de colorations fluides et légères (Goncourt, Journal, 1892, p. 224).Degas m'a rendu les photos en ces termes: « (...) Ah! quel métier admirable, la fresque! C'est elle qui a fait les anciens des gens si forts car elle leur interdisait le tripotage qui nous perd nécessairement (...) » (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1908, p. 416).
Remaniement plus ou moins autorisé que l'on fait subir à un texte, à une œuvre littéraire ou musicale. Synon. tripatouillage.Ces tripotages (...) de partitions, accommodées aux prétendues « exigences » d'un public (Berlioz, À travers chants, 1862, p. 84).
2. Action de tripoter, caresser, peloter une personne. Tripotage sexuel. Je raconterais tout ce que je sais (...), tout le désordre de cette École, le tripotage des grandes filles par le délégué cantonal et ses visites prolongées à nos institutrices (Colette, Cl. école, 1900, p. 101).
B. − Au fig. Intrigue, manœuvre souvent frauduleuse faite dans le but d'obtenir un avantage dans un domaine particulier (commerce, industrie, politique). Synon. tripatouillage (dér. s.v. tripatouiller), magouille, trafic.Tripotage du commerce, du jeu; tripotage électoral, industriel, politico-financier; tripotage malpropre; bas, sale tripotage; tremper dans des tripotages. Ma conscience ne me reproche rien. Je ne dois pas un sou, je ne suis dans aucun tripotage, j'achète et je vends de bonne marchandise (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 758).On « oubliait » d'annoncer les produits rares, le lait, le gruyère. Si bien que beaucoup de gens ne pensaient pas à en réclamer, et qu'il en restait pour les distributeurs. Il y avait des tripotages, des reventes de cartes et de tickets (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 27).
En partic. Opération financière ou boursière louche rapportant des gains illicites. Synon. agiotage, boursicotage (dér. s.v. boursicoter).Tripotage du crédit; tripotage financier. Il craignait que des arrangements eussent lieu sans lui, qu'il ne pût participer à la puissance politique et profiter des tripotages d'argent qui se préparaient (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 619).À force d'employer des ruses pour trouver l'argent nécessaire à leur vie (...) de mettre la main dans certains tripotages de bourse (...) leur sens moral s'était émoussé (Maupass., M.-Oriol, 1887, p. 215).V. bibelotage ex. 2.
Prononc. et Orth.: [tʀipɔta:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1478-80 « manœuvres, intrigues » (Coquillart, Plaidoié, 241 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 20); 2. a) 1515 « mélange d'aliments » (G. Crétin, Œuvres, éd. K. Chesney, p. 286); b) 1644 « action de mélanger des choses peu appétissantes ou bizarres; mélange ainsi réalisé » (Saint-Amant, L'Albion, 979 ds Œuvres, éd. J. Lagny, t. 3, p. 333); 3. 1609 « assemblage disparate » (M. Régnier, Satyre XII, 313 ds Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p. 165); 4. 1834 « opération financière plus ou moins honnête, manœuvres plus ou moins louches » (Balzac, E. Grandet, p. 140); 5. 1871 « action de toucher, de manier quelque chose de manière répétée, sans utilité et sans ménagement » (Goncourt, loc. cit.). Dér. de tripoter*; suff. -age*. Fréq. abs. littér.: 57. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 435. − Quem. DDL t. 15, 16.