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TRESSE, subst. fém.
A. −
1. Assemblage résultant de l'entrelacement à plat de trois mèches de cheveux. Synon. natte.Tresses blondes, d'ébène; tresses assemblées en chignon; longues, lourdes tresses; cheveux noués, nattés en tresse(s). Les filles portaient des costumes en jersey bleu pâle, aux jupes courtes et gracieusement plissées; leurs tresses lustrées, leur voix, leurs manières, tout en elles était impeccable (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 63).
P. métaph. Entre les tresses de nuages qui se dénouaient, les premières étoiles sont apparues (Butor, Modif., 1957, p. 110).
HIST. MILIT. Les hussards français partageaient habituellement leurs cheveux en trois tresses, dont celle du milieu allait se perdre dans la queue, tandis que les deux autres pendaient de chaque côté le long de l'oreille. On les considérait comme susceptibles d'amortir au besoin les coups de sabre (Nouv. Lar. ill.).
2. P. anal. Assemblage de tiges de végétaux entrecroisées pour former une natte. Tresse de fleurs. La porte poussée, on se trouvait dans une resserre de brouettes et d'outils. Des tresses d'ail, des bottes de thym mettaient là une odeur rustique et vive (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 121).Les cultivateurs font la toilette de leurs chevaux, mulets et ânes (...), les queues peignées avec soin sont décorées de tresses de paille enrubannées (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 1, 1954, p. 25).
B. − P. anal.
1. Tissage plat et étroit confectionné avec des fils, des brins des rubans entrelacés de manière à former un galon, une cordelette, une lanière. Tresse de cuir, de laine, de velours; tresse de chapeau. Il fut bien étonné de recevoir une lettre énorme fermée avec une tresse de soie comme du temps de Louis XIV (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 200).Elle glissa le billet dans la poche attachée à une tresse, sous sa robe, sur le jupon (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 219).
− Domaine milit.Galon ornant autrefois les coutures d'un dolman. Qu'il était charmant sous son uniforme de lieutenant de hussard! Que le dolman à tresses d'argent faisait ressortir avec grâce l'élégance de sa taille (...)! (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 18).
2. Tissu épais, vannerie légère confectionnée avec des fibres végétales entrecroisées ou nattées. Synon. tressé.Des chaussons de tresse (Vidocq, Vrais myst. Paris, t. 2, 1844, p. 245).Deux petits pains servis dans une corbeille en tresse (A. Daudet, Trente ans Paris, 1888, p. 6).
3. GASTR. Pâtisserie faite de trois lanières de pâte entrecroisées. On fait de la même manière de petites tresses et de petits pains longs comme le pouce. On parfume également ces gimblettes au zeste de citron, de cédrat (Gdes heures cuis. fr.,Carême,1833, p. 148).
C. − Spécialement
1. ÉLECTR. Enveloppe tubulaire de fils textiles ou métalliques tissés qui protège ou sépare des fils ou des câbles électriques. La partie automobile du montage consiste à blinder les circuits électriques et à antiparasiter le véhicule par l'adjonction de tresses et de condensateurs partout où une étincelle ou une rupture de contact serait possible (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 318).
2. MAR., AÉRON. Cordage, de forme plate, ronde ou carrée, fabriqué à la main, composé de fils de caret ou de bitord. Tresse de chanvre. MrHervé [pour éviter l'enchevêtrement des cordes de manœuvre sur son ballon] (...) a employé non plus des cordages commis mais des tresses carrées (Marchis, Nav. aér., 1904, p. 573).
D. − ARCHIT. Motif ornemental sculpté, plat ou convexe, figurant des fils, des rubans, des cordons entrelacés. Plusieurs chapiteaux ioniques (...) décorent la face antérieure de la chapelle de Saint-Zénon, à Sainte-Praxède (...); le centre de la volute est couvert d'une rosace grossière, le reste porte des tresses et des cordes exécutées d'une manière barbare (Lenoir, Archit. monast., 1852, pp. 219-220).
Prononc. et Orth.: [tʀ εs]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin xies. judéo-fr. treces « tresse [de lin non filé] » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 1020); b) 1561 « ruban fait de fils entrelacés » esguilletes de tresse (doc. ds Gay); 2. ca 1170 « cheveux nattés » (Rois, II, XVIII, 9, éd. E. R. Curtius, p. 92: Une des branches aerst Absalon par le tresce); 3. 1691 mar. (Ozanam, p. 302, 41: Les Tresses sont de petites cordes, ou cordons, faits ordinairement de fil de carret et dont on se sert pour fourrer les cables); 4. 1852 archit. (Lenoir, loc. cit.). Orig. discutée. Le mot, de même que l'ital. treccia (xiiies. Brunet Latin ds DEI), semble reposer sur un lat. vulg. *trichia qui représenterait le gr. tardif τ ρ ι χ ι ́ α « écorce de palmier servant à fabriquer des cordes » (1ers. d'apr. G. Alessio ds R. Ling. rom. t. 17, 1950, pp. 206-207), dér. de θ ρ ι ́ ξ, τ ρ ι χ ο ́ ς « cheveu, poil »; de *trichia sont à rapprocher: dans le domaine gallo-rom., le lat. médiév. trica « tresse de cheveux » (1057 ds Du Cange; 1080-82 Anjou ds Nierm.), et dans le domaine ital., le lat. trecia (1145 et 1191 Venise au sens de « bande, lien » [propr. « cheveux tressés »]). D'apr.G. Alessio, loc. cit., ce *trichia, d'orig. gr., terme mar., aurait été diffusé par la région de Venise et de l'exarchat de Ravenne à travers l'Italie. Dans cette hyp., étant donné l'ancienneté du mot en fr., il faut supposer qu'il aurait pénétré dans le territoire gallo-rom. par Marseille (a. prov. treza « tresse de cheveux », hapax ds Rayn.; tressa xves. ds Levy [E.] Prov.; tressa [de ceda pura] « ruban » Montauban 2emoit. xiiies., ibid.); il aurait perdu son caractère mar. Pour d'autres hyp., v. FEW t. 13, 2, p. 264a. Fréq. abs. littér.: 400. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 578, b) 976; xxes.: a) 424, b) 429. Bbg. Alessio (G.). Saggio di etimologie. R. Ling. rom. 1950, t. 17, pp. 206-207. − Lebel (P.). Tresse... Fr. mod. 1946, t. 14, pp. 115-116.