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TREMBLEMENT, subst. masc.
A. − [À propos d'un animé, d'un ensemble d'êtres animés]
1. Ensemble des légers mouvements musculaires convulsifs et involontaires, souvent accompagnés d'une sensation de froid. Synon. frémissement, frisson, spasme, tressaillement.Être agité, saisi, secoué de tremblements; tremblement continu, imperceptible, profond, sénile, spasmodique; tremblement(s) de tout le corps. Daudet, pris d'émotion et, à la suite de cette émotion, d'un tremblement nerveux, avait toutes les peines à descendre l'escalier à mon bras (Goncourt, Journal, 1895, p. 715):
1. ... l'enfant, comme mordu à l'estomac, se pliait à nouveau, avec un gémissement grêle. Il resta creusé ainsi pendant de longues secondes, secoué de frissons et de tremblements convulsifs, comme si sa frêle carcasse pliait sous le vent furieux de la peste et craquait sous les souffles répétés de la fièvre. Camus, Peste, 1947, p. 1392.
a) [Suivi d'un compl. prép. de désignant une partie du corps] Tremblement des doigts, des genoux, des jambes, des mains. Julie jura qu'elle me suivrait de près. Hélas! ses larmes, sa pâleur, le tremblement de ses lèvres le juraient mieux que ses serments (Lamart., Raphaël, 1849, p. 298). − (...) que dit Montaigne du vertige?Il nous parle des montagnes de deçà, ce qui veut dire, selon M. Villey, les Pyrénées françaises, et il assure que leur grande profondeur lui donne horreur et tremblement des jarrets et des cuisses (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 85).
MUS. Procédé consistant en un mouvement rapide de pression des doigts sur les cordes d'un instrument. Synon. trémolo, vibrato.Ce tremblement du doigt de la main gauche appuyé sur la corde [dans les instruments à archet], et qui donne au son une sorte d'ondulation (Berlioz, À travers chants, 1862, p. 169).
b) [Suivi d'un compl. prép. de précisant la cause physique ou psychique du tremblement] Tremblement d'épouvante, de fatigue, de fièvre, d'impatience, de joie. Leurs sourires grimaçaient sur leurs dents entrechoquées par un tremblement de froid (Loti, Pêch. Isl., 1886, p. 84).Il se sentit envahir par un sentiment de peur, d'une affreuse peur qu'il ne connaissait pas, qu'il ne pouvait vaincre, pris d'un tremblement de colère et de honte (Zola, Débâcle, 1892, p. 107).
c) PATHOL. [Pour désigner une des manifestations de certaines affections] Synon. trépidation.Il mourut sénateur de Napoléon III, laissant un fils agité du tremblement héréditaire (A. France, Lys rouge, 1894, p. 43).L'action destructive de l'alcool sur la myéline se manifeste bientôt par le tremblement si caractéristique, par la parésie musculaire, par la paralysie (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 267).Tremblement épileptoïde, éthylique, hystérique, parkinsonien; tremblement d'attitude, de repos (ou statique). (Ds Méd. Biol. t. 3 1972, Méd. Flamm. 1975).
2. Au fig. Vif sentiment d'appréhension, de crainte, d'épouvante. Synon. effroi, frayeur, inquiétude.Il n'est presque pas de moment dans la journée qui ne m'apporte une souffrance produite par l'anxiété et le tremblement d'un esprit sans cesse alarmé (M. de Guérin, Corresp., 1828, p. 16):
2. Sur le point (...) d'être consacré prêtre, applique-toi à recevoir dignement cette auguste fonction et surtout, après l'avoir reçue, à t'en acquitter. Les pouvoirs sacerdotaux sont en effet d'offrir à l'autel, de bénir, de présider, de prêcher et de baptiser. C'est donc avec crainte et tremblement que tu dois monter jusqu'à ce haut degré de la hiérarchie sainte... Billy, Introïbo, 1939, p. 142.
B. − [À propos d'une chose, d'un ensemble de choses]
1. Succession rapide de petites secousses, de petits mouvements d'oscillation. Synon. ébranlement, frémissement, trépidation, vibration.Tremblement des branches, du feuillage. Voilà trois nuits de suite que je suis réveillé en sursaut par un de ces grains qui passent régulièrement vers l'heure de minuit. Ils livrent à la maison un si furieux assaut que tout est mis en tremblement et frissonne dans l'intérieur (M. de Guérin, Journal, 1833, p. 192).Là où mon Amérique finit, là où, se dirigeant vers le Pôle, elle s'effile comme une aiguille toute parcourue de tremblements magnétiques (Claudel, Soulier, 1944, 2epart., 2, p. 1048).
P. métaph. Gauvain sentait tout vaciller en lui. Ses résolutions les plus solides, ses promesses (...) tout cela chancelait dans les profondeurs de sa volonté. Il y a des tremblements d'âme (Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 207).
a) [À propos d'une lumière, d'un phénomène lumineux] Vacillement, variation rapide d'intensité. Tout le chaud jardin se nourrissait d'une lumière jaune, à tremblements rouges et violets (Colette, Sido, 1929, p. 26).Les odeurs et les sons, le bruit de la pluie sur les toits, les tremblements de la lumière, je les laissais glisser le long de mon corps et tomber autour de moi (Sartre, Mouches, 1943, i, 2, p. 24).
b) [À propos d'une source sonore; l'accent est mis sur l'impression auditive] Philippe (...) et Sabine (...) entrèrent ensemble, vers le soir, dans la gare tintante d'un tremblement de vitrage et de fer (Noailles, Nouv. espér., 1903, p. 276).Le tremblement des vitres (...) la réveillait brusquement, la faisait se dresser (Bernanos, Mouchette, 1937, p. 1279).
[À propos du son de la voix] Brusque variation dans la hauteur, l'intensité, sous l'effet d'une sensation, d'une émotion. Synon. chevrotement, trémolo.Vous me détestez donc bien? fit le duc de Vallombreuse avec un tremblement de dépit dans la voix (Gautier, Fracasse, 1863, p. 394).Ils s'efforçaient de garder un ton aisé que démentait le tremblement imperceptible de leurs voix (Estaunié, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 308).
HIST. DE LA MUS., vieilli. Synon. de trille.Dans la musique ancienne le trille, souvent appelé tremblement, est toujours pris par la note supérieure (Arger, Init. art chant, 1924, p. 138).
2. En partic.
a) Tremblement de terre. Ensemble des secousses plus ou moins fortes imprimées à l'écorce terrestre, qui apparaît toujours à une certaine profondeur à partir d'un épicentre. Synon. séisme.Tremblement de terre brutal, dramatique, violent. Le 1ernovembre 1755 un tremblement de terre avait complètement détruit Lisbonne: il y avait eu des milliers de victimes (Guéhenno, Jean-Jacques, 1950, p. 148).
P. métaph. Je fus soulevé de dégoût, de crainte, d'angoisse. Un tremblement de terre intérieur (Jouve, Scène capit., 1935, p. 188).
b) PALÉOGR. Ensemble des sinuosités de l'écriture diplomatique du viiieau xies. (Ds Lar. 19e-GDEL).
C. − Loc. fam. Et tout le tremblement. Et tout le reste, et tout ce qui s'ensuit. Synon. et tout le tralala*, et tutti quanti.Je suis dans les névralgies, les insomnies et tout le tremblement (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1896, p. 275).Armand était entré dans l'église. Il y avait un service mortuaire avec l'orgue et tout le tremblement (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 386).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɑ ̃bləmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1372 tremblement de la terre (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, fo55b, p. 208); 1530 tremblement de terre (Palsgr., p. 291a); 2. ca 1375 « agitation de ce qui tremble » (Oresme, Livre du ciel et du monde, éd. A. D. Menut, fo116d, p. 450: tremblement de la veue); 3. 1538 « agitation involontaire du corps (ou d'une de ses parties) » (Est.); 4. 1637 mus. (Corneille, Excuse à Ariste ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 10, p. 75, vers 10: Qu'il ait sur chaque ton ses rimes ajustées, Sur chaque tremblement ses syllabes comptées); 5. 1845-46 paléogr. (Besch.: Tremblement. Se dit des sinuosités d'une écriture en usage au moyen âge); 6. 1827 fam. tout le tremblement (Fongeray, Soir. Neuilly, t. 1, p. 235). Dér. de trembler*; suff. -ment1*. Au sens 1, cf. le m. fr. tremblage de terre ca 1380 (Sommaire des Chron. de J. d'Outremeuse, liv. III, Chron. belg. ds Gdf.), tramble de terre xives. [ms.] (Liv. de Sydrac, Ars. 2320, I, ibid.), trembleterre mil. xves. (J. Chartier, Chron. de Charl. VII, ch. CCLXXIX, Bibl. elz., ibid.), et dès l'ac. fr. terremœte dep. ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 1427). Fréq. abs. littér.: 1 246. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 235, b) 2 278; xxes.: a) 2 014, b) 1 812. Bbg. Quem. DDL t. 2, 15, 17.