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TRAVESTIR, verbe trans.
A. −
1. Déguiser une personne en lui faisant prendre l'habit de l'autre sexe, d'un autre âge ou d'une autre condition. On le travestit en femme pour le sauver de prison. On a travesti des soldats en paysans pour surprendre la place (Ac.1798-1878).
2. En partic. Déguiser quelqu'un à l'occasion d'une fête, d'un bal ou pour un rôle de théâtre. On eût dit qu'elle sortait d'une autre époque ou d'un roman, toute habillée de pied en cap et coiffée. Allait-elle jouer un rôle? Elle était travestie ou avait-elle fini de jouer son rôle et oublié de changer de costume? (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p. 29).
Empl. pronom. réfl. C'était le temps du Carnaval (...). Déguisons-nous, dis-je à Brigitte. (...) Nous nous travestîmes tous deux; elle voulut me coiffer elle-même; nous avions mis du rouge, et nous nous étions poudrés (Musset, Confess. enf. s., 1836, p. 277).
B. − Au fig., péj. Transformer une chose en lui donnant un aspect mensonger qui en dénature le caractère. Synon. déformer, déguiser, falsifier, fausser, maquiller.Travestir les faits; travestir un récit. La langue italienne se prête à toutes les nuances de la gaieté, avec une facilité qui ne demande qu'(...)une terminaison un peu différente pour accroître ou diminuer, ennoblir ou travestir le sens des paroles (Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 251).Les païens qui, ayant ainsi connu Dieu, ne l'avaient pas glorifié comme Dieu, mais (...) avaient changé la gloire du dieu incorruptible en des images d'hommes ou d'animaux, avaient travesti sa vérité en mensonge (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 757).
Loc. verb. Travestir la pensée de qqn. L'exprimer de manière inexacte; en donner une interprétation infidèle. Je décidai de « dire la vérité, mais brutalement, sans commentaires »; ainsi éviterais-je à la fois de travestir ma pensée et de la livrer (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 192).
C. − Vx, LITT. Transposer une œuvre connue en style burlesque. Scarron a travesti Virgile. On a travesti la Henriade et Télémaque (Ac.).
Prononc. et Orth. : [tʀavεsti:ʀ], (il) travestit [-ti]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1543 au part. passé transvesti « déguisé, qui a pris le costume d'une autre condition » (G. du Bellay ds Mém. de Martin Du Bellay, éd. 1569, fo298 vo: soldats Italiens [...] transvestiz en païsans); 1580 travesti « id. » (Montaigne, Essais, II, 25, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 688); id. se travestir (Id., ibid., I, 42, p. 264: ce sont delices aux Princes [...] de se pouvoir quelque fois travestir et démettre à la façon de vivre basse et populaire); spéc. ca 1590 « prendre le costume de l'autre sexe » (Id., ibid., I, 26, p. 162: l'une [Bradamant[e], héroïne du Roland furieux], travestie en garçon); 2. 1623 au fig. « changer le sens de quelque chose, fausser » (P. Fr. Garasse, La Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps, p. 828: Il ne luy a pas esté fort difficile de travestir et desguiser la vérité pour la rendre mescreable); spéc. litt. 1648 (Scarron, Le Virgile travesty en vers burlesques [titre]); 1902 réfl. psychanal. (Th. Flournoy, c.r.: Freud, in Arch. de psychol., t. 2, p. 73 ds Quem. DDL t. 29, s.v. censure). Empr., d'abord avec adaptation aux mots fr. entrans-*, à l'ital. travestire « déguiser, se déguiser » (dep. ca 1512, Machiavel ds Tomm.-Bell.), d'abord travestito (xives., Boccace, ibid.), dér. de vestire (vêtir*) à l'aide du préf. tra- (trans-*). Fréq. abs. littér.: 47.
DÉR.
Travestisseur, subst. masc.,litt. [Corresp. à supra C] Celui qui compose une parodie d'une œuvre. Plaisant travestisseur, parodiste falot, Il [Scarron] reproduit très bien les charges de Callot (Pommier, Crâneries, 1842, p. 66). [tʀavεstisœ:ʀ]. 1reattest. 1771 « celui qui travestit un ouvrage » (Trév., qui cite Goujet s. réf.); de travestir, suff. -(iss)eur2*.
BBG.Hope 1971, p. 225. − Wind 1928, p. 168, 204.