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TRAVERSE, subst. fém.
I.
A. − Vx ou région. (Canada). Traversée, passage; p. méton., voie menant d'un lieu à un autre. Les traverses en canot, l'hiver, parmi les glaces et les marées (P. Perrault, Les Voitures d'eau, 1969, p. 82 ds Richesses Québec 1982).
B. − Locutions
1. À la traverse (de), loc. adv. et prép., vieilli ou littér.
a) En prenant un chemin transversal, plus direct que la route habituelle. Pour me rendre au château, j'ai voulu couper à la traverse (Nerval, Fayolle, 1855, p. 94).
b) Au fig. (Se jeter, se mettre, venir...) à la traverse de qqc. (Survenir) de manière à contrecarrer, à faire brusquement obstacle au déroulement de quelque chose. Synon. en travers (de).Tout allait pour le mieux, rien ne semblait devoir troubler le cours de ces prospérités, lorsqu'un événement inattendu vint se jeter à la traverse (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 103).Ce bobo anti-esthétique vient à la traverse de toute possibilité hyménéenne (Amiel, Journal, 1866, p. 331).
2. De traverse, loc. adj.
a) Chemin, sentier... de traverse. Chemin, sentier... qui est plus court, plus direct que la route habituelle, ou qui conduit en un lieu où elle ne passe pas. Synon. raccourci.Route de traverse. Ces petites caravanes, qu'on rencontre fréquemment dans les chemins de traverse, et quelquefois sur la grande route, animent et embellissent encore ce délicieux paysage (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 15):
Un grand effort se poursuivait pour établir le réseau des routes royales au moyen de la corvée, sous la direction d'ingénieurs des Ponts et Chaussées, formés par une école spéciale, mais il faudrait du temps pour le terminer et on ne s'occupait pas encore des voies de traverse ni des chemins vicinaux. Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 39.
α) [P. ell. du déterminé] Reuilly était à une dizaine de lieues de Campvallon bien qu'on pût abréger un peu la route en prenant quelques traverses (Feuillet, Camors, 1867, p. 371).Il (...) se mit à courir comme un jeune homme à travers l'église, pour voir sortir son Christ. Chaque année il le voyait cinq ou six fois, coupant par des traverses pour devancer la confrérie et l'attendre (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 476).
β) [Dans un cont. métaph.] Cultivez donc les femmes influentes. Les femmes influentes sont les vieilles femmes, elles vous apprendront les alliances, les secrets de toutes les familles, et les chemins de traverse qui peuvent vous mener rapidement au but (Balzac, Lys, 1836, p. 166).J'ai une morale, mais elle est assez tortueuse. J'arrive au bien par un chemin de traverse (Renard, Journal, 1908, p. 1173).
b) Rue de traverse. [Dans une agglomération] Petite rue qui en relie deux autres, de plus grande importance. Synon. passage1, ruelle.Des haies de fusiliers garnissaient tous les débouchés des rues de traverse (Le Rédacteur, 1796ds Rec. textes hist., p. 92).
II.
A. − TECHNOL. Élément (généralement de bois ou de métal) disposé transversalement dans une construction, un ouvrage, un objet, qui sert à en assembler, à en maintenir solidement les pièces principales ou l'ossature. Traverses de bambou, de chêne, de fer. Il y avait très-peu de rues qui ne vissent l'échafaudage à longues perches, garni de planches mises sur des traverses (Balzac, Ferragus, 1833, p. 50).Le fond [de la nacelle du ballon] est renforcé par des traverses et des longrines en bois (Marchis, Nav. aér., 1904, p. 79).
Spécialement
CHARRONNAGE. Entretoise reliant les longerons d'un châssis de véhicule. Les longerons sont (...) entretoisés: 1 À l'avant et à l'arrière par les traverses d'attelage (Herdner, Constr. et conduite locomot., t. 1, 1887, p. 266).La fixation du radiateur se fait par un ou deux points, à la partie inférieure. Ils sont montés généralement sur la traverse avant du châssis (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 176).
CH. DE FER. Pièce de bois, de métal, de béton, placée perpendiculairement à la voie ferrée, et destinée à servir de support aux rails, à en maintenir l'écartement tout en répartissant les charges sur le ballast. Il sautait sur le ballast, de traverse en traverse, courait aux barrières, aux maisons (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 23).Cette méthode a été utilisée pour la fabrication des semelles placées entre rails et traverses de chemins de fer (Campredon, Bois, 1948, p. 97).
ÉBÉN., MENUIS., SERR. Pièce horizontale de bois, de métal, qui est assemblée entre deux montants et renforce un châssis, un encadrement, une grille, un meuble, etc. Traverse de fenêtre, de table. [À] la porte de l'église du monastère de Sainte-Catherine, au mont Sinaï (...) exécutée en bois, les traverses et les montants sont couverts d'ornements précieux (Lenoir, Archit. monast., 1852, p. 308).Des mufles d'animaux chimériques, dont la gueule laissait échapper en guise de langue une longue houppe rouge, ornaient les traverses du siège (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 230).
B. − [À propos d'une chose, d'un élément situé transversalement]
1. ART MILIT., vieilli. Talus de terre élevé perpendiculairement sur le terre-plein d'un ouvrage fortifié ou dans une tranchée servant d'abri et de protection aux soldats assiégés. (Dict. xixeet xxes.).
2. HÉRALD. ,,Barre (...) diminuée de largeur`` (Past. Hérald. 1979). Synon. cotice (en barre).Restaud porte de gueules à la traverse d'argent, accompagnée de quatre caissons d'or, chargés chacun d'une croix de sable, et c'est un très-vieux blason (Balzac, Gobseck, 1830, p. 442).
3. MÉTÉOR. ,,Vent d'ouest dans le Centre de la France`` (Villen. 1974).
C. − Au fig., vieilli. Difficulté, obstacle qui se dresse en travers des projets de quelqu'un. Synon. embûche, revers.Ainsi, Héloïse, après tant de traverses, nous nous trouverons réunis pour toujours (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 95).Un fils de saint Louis, dernier rejeton de la branche aînée, échappe aux traverses d'un long exil et revient dans sa patrie (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 36).
Prononc. et Orth.: [tʀavε ʀs]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Loc. adv. a la traverse ca 1155 « par le flanc » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 12390); 1547 « incidemment » (N. Du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat, p. 50); 1659 a la traverse de loc. prép. « en travers de, en faisant obstacle » (Molière, Précieuses ridicules, 4); b) ca 1460 subst. fém. fig. « ce qui fait obstacle aux projets de quelqu'un » (Chastellain, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, I, 42, 1); 1554 « revers, difficultés » (Amyot, Theag. et car., XXII ds Gdf. Compl.); c) 1836 en traverse « au bagne » (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 162); 2. 1382-84 les traversez « pièces de bois disposées en travers servant à assembler ou à consolider » (Doc. ds Le compte du Clos des Galées de Rouen au XIVes., éd. Ch. Bréard, p. 147); 1680 « chacune des barres transversales renforçant les barreaux d'une grille » (Rich.); 1765 « entretoise » (Encyclop.); 1845-46 ch. de fer (Besch.); 3. 1606 fortif. (Du Villars, Mém., III, Michaud ds Gdf.). B. 1. Mil. xives. « vent d'Ouest » (Entrée d'Espagne, éd. A. Thomas, 11640); 2. a) ca 1433 fig. « moyen détourné » (Jean Regnier, Fortunes et adversites, éd. E. Droz, p. 216, v. 79); b) 1532 « raccourci, passage » (Rabelais, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, ch. XII, 27, p. 90); 1690 chemin de traverse (Fur.); 1721 rue de traverse (Trév.); c) 1559 « traversée » (Amyot, Caton d'Utique, 21 ds Littré); d) 1675 fig. de traverse « d'une manière indirecte » (Mmede Sévigné, Corresp., 1erdéc., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 174). D'un lat. pop. traversa, fém. subst. de traversus (v. travers), pour le sens A 1 b, cf. également l'a. prov. traversa xiiies. « obstacle, empêchement » menar per traversa « mettre dans une fâcheuse situation, dans une position difficile » (Elias Cairel, Hs A 134, 2, 134, 7 ds Rayn.), traverso « contrariété, obstacle » (Mistral); au sens B 2 c de « traversée », déverbal de traverser*. Fréq. abs. littér.: 395. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 503, b) 635; xxes.: a) 530, b) 591. Bbg. Archit. 1972, p. 81, 167. − Gohin 1903, p. 291. − Gredig 1939, pp. 73-74.