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TRANSFUSION, subst. fém.
A. − Vx. Action de transfuser, de transvaser. (Dict. xixeet xxes.).
B. − MÉD. Injection dans les vaisseaux sanguins d'un malade (ou d'un animal dans certaines expériences) de sang frais ou conservé et, p. ext., d'un constituant du sang ou d'une solution physiologique. Transfusion sanguine; transfusion de sang total, de globules rouges; transfusion de bras à bras ou directe, indirecte. D'après une remarquable découverte de Landsteiner, les êtres humains se divisent en quatre groupes, dont la connaissance est essentielle au succès de la transfusion (Carrel, L'Homme, 1935, p. 288).On parle de la guerre... à propos de la transfusion du sang, quelqu'un demande si l'on se sert aussi du sang de nègre pour les blessés de race blanche, et sur la réponse affirmative d'un médecin militaire, une légère inquiétude se lit sur tous les visages (Green, Journal, 1942, p. 191).
Centre de transfusion (sanguine). Établissement spécialisé, dont la création est soumise à un agrément ministériel, ayant l'exclusivité de la récolte, du traitement et de la distribution du sang humain et de ses dérivés (d'apr. Encyclop. Sc. Techn. t. 10 1973, p. 585). Outre le sang total, les centres de transfusion préparent des concentrés de globules rouges, de leucocytes, de plaquettes, de plasma (...) qui répondent à des besoins très variés (Duranteau1971).
C. − P. anal. ou au fig.
1. Apport d'éléments qui s'ajoutent ou remplacent des éléments préexistants. Je vais passer une douzaine de jours à Saint-Gratien. Transfusion de nouveaux dans la société de la princesse (Goncourt, Journal, 1886, p. 586).On retrouve des signes fréquents d'indifférence totale d'un peuple à ses origines. Il n'est pas rare qu'une « transfusion presque totale du peuplement laisse intacts les systèmes agricoles » [Birot] (Meynier, Paysages agraires, 1958, p. 185).
2. Fait de transmettre, de communiquer quelque chose d'une personne à une autre, d'une chose à une autre. Transfusion des âmes. J'avais acquis depuis mes fiançailles la certitude inconsciente, absurde, que l'esprit de ma femme était désormais lié au mien et que, par une permanente transfusion, mes pensées seraient toujours les siennes (Maurois, Climats, 1928, p. 47).Il tirait une chaise, s'asseyait, décrivait dans l'air, avec son index noueux, quelques signes ésotériques. La leçon commençait. Était-ce vraiment une leçon, au sens étroit du mot? C'était plutôt, j'y ai souvent songé depuis, une transfusion mystique (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 57).
Transfusion + déterm. indiquant ce qui est apporté.Transfusion de gaieté, de jeunesse. Ce regard droit, cette cordialité naïve et robuste, c'est comme une transfusion de courage et d'espoir aux veines ouvertes de la mère (A. Daudet, Évangéliste, 1883, p. 199).La France n'a cessé (...) d'être un peuple de grands peintres inspirateurs des autres pays. (...) les transfusions impressionnistes, fauves, cubistes ont communiqué à l'art de dix nations une vitalité dont il s'avoua plusieurs fois privé (Arts et litt., 1936, p. 18-6).
Transfusion de sang neuf, nouveau... Régénération. Chez les critiques littéraires, une transfusion de jeune sang s'est faite, et les plus arriérés, les plus inféodés au classicisme étroit, sont moins fermés, plus ouverts aux choses nouvelles de la littérature (Goncourt, Journal, 1885, p. 431).
P. ext. Fait de se fondre en une autre chose; transformation, transmutation. Si Amiel avait mieux su la langue qu'il écrivait habituellement, il aurait vu que le français peut suffire à l'expression de toute pensée (...) et que, si, dans la transfusion, elle laisse tomber quelques détails, ces détails étaient justement des superfétations (Renan, Feuilles dét., 1892, p. 363).
ALCHIM. Il avait coutume de s'enfermer (...) dans un sombre laboratoire où, d'après des recettes infinies, il opérait la transfusion des contraires. C'était un lion rouge, hardi compagnon qu'il unissait dans un bain tiède à un lis (Nerval, Faust, 1840, 1repart., p. 54).
REM. 1.
Exsanguino-transfusion, subst. fém.,méd. Remplacement d'une partie du sang d'un malade par perfusion dans une veine de sang normal et extraction simultanée de quantités équivalentes de sang par une veine du côté opposé. L'épuration extra-rénale permet certes de gagner un temps précieux au cours de certaines néphrites aiguës sévères (...). Le premier procédé utilisé dans ce sens a été celui de l'exsanguino-transfusion (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 699).
2.
Transfusionnel, -elle, adj.,méd. Qui a rapport à la transfusion. Résoudre le problème du recrutement de nouveaux donneurs dans les pays à forte activité transfusionnelle (Encyclop. Sc. Techn.t. 101963, p. 586).En compos. Accidents post-transfusionnels; contrôles prétransfusionnels. Le dépistage systématique de l'antigène dans le sang des donneurs, actuellement couramment pratiqué dans les centres de transfusion, devra diminuer considérablement les risques d'hépatite post-transfusionnelle (Encyclop. Sc. Techn.t. 61971p. 606).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɑ ̃sfyzjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1307 « transfert, modification (à un acte juridique) » (Arch. JJ 40, fol. 6 vods Gdf.), ex. isolé; 2. 1374 « action de faire passer d'un élément dans un autre » (G. Goulain, Trad. du Ration. de G. Durant, bibl. nat. 437, fol. 43 d ds Gdf. Compl.), rare; 3. 1760, 4 oct. « amalgame, fusion » (Voltaire, Lettre au comte d'Argental ds Corresp., éd. Th. Besterman, t. 22, 1972, p. 181: la transfusion des deux scènes paternelles d'Argire et d'Aménaïde [de Trancrède] en une seule); fin xviiies. (Marmontel, Œuvres, t. XVI, p. 448 ds Littré: la transfusion et la coexistence de deux âmes). B. 1. 1541 « action de transfuser un liquide d'un récipient dans un autre » (Calvin, Institution chrétienne, I, XV, éd. Soc. calviniste de France, t. 1, Genève, 1955, p. 140: La création n'est point une transfusion comme si on tiroit le vin d'un vase en une bouteille); 2. 1667, 31 janv. transfusion de sang [de chien] (Journal des Savants, t. 2, 1667-71, Amsterdam, Pierre le Grand, 1679, p. 47). Empr. au lat.transfusio, -onis « action de transvaser », fig. « mélange, transfert ». Fréq. abs. littér.: 43. Bbg. Quem. DDL t. 33.