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TRANSFERT, subst. masc.
A. − [Corresp. à transférer A]
1. Déplacement, transport (de personnes ou de choses) d'un lieu à un autre selon des modalités précises. Synon. moins usuel transfèrement (personnes).Transfert des cendres, des prisonniers. Reçue chanoinesse au chapitre de l'Argentière, elle devait passer dans celui de Remiremont (...) Lucile, en attendant son transfert, restait à Combourg (A. France, Génie lat., 1909, p. 272).
Transfert de population(s). Déplacement, le plus souvent massif et forcé, de populations d'une région à une autre, d'un pays à un autre lors d'un conflit ou d'une catastrophe naturelle. Synon. migration.L'énorme transfert de population (surtout pendant la guerre) de la Russie d'Europe vers la Russie d'Asie (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 495).
SPORTS. Mutation d'un joueur professionnel d'un club ou d'un groupe dans un autre. Les transferts de coureurs entre les différents groupes sportifs ne sont autorisés qu'entre le 1eroctobre et le 31 octobre de chaque année (SudresCycl.1984).
2. Spécialement
a) BANQUE. Opération consistant à faire passer des valeurs monétaires d'un compte à un autre ou d'un pays à un autre. Synon. virement.Transfert de fonds, de capitaux. Au lendemain de la guerre de 1939 et jusqu'en 1950, la plupart des pays étaient soumis à un contrôle des changes extrêmement strict et les transferts monétaires se faisaient dans le cadre d'un bilatéralisme extrêmement étroit (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 588).
b) INDUSTR. GRAPH. Synon. de décalcomanie.Le procédé du transfert permet de fixer, sur un support, des lettres, des chiffres, des figures, des trames ou des traitsc'est-à-dire des signesà partir d'imprimés adhésifs (Bég.Dessin1978).
c) ÉCON. INTERNAT. Transfert (de technologie). ,,Transmission d'un pays à un autre, moins développé dans un ou plusieurs secteurs de son économie, de son industrie et de son organisation socioculturelle, de savoir-faire, de recettes pour maîtriser le développement technique dans les secteurs considérés`` (Gunn-Murcia Secours 1984).
d) INFORMAT. Déplacement de données d'un organe ou d'un emplacement à un autre en vue de son traitement. La facilité avec laquelle il est possible de modifier les marques sur les supports magnétiques rend possible le transfert de blocs d'information d'une série de positions à une autre série de positions de la mémoire (Jolley, Trait. inform., 1968, p. 205).
e) TECHNOL. Passage automatique de chacune des pièces à usiner d'un poste de travail au suivant. Machine-transfert. V. machine I A 1 b.
3. Au fig. Passage d'un ordre à un autre. En transférant l'inquiétude de ce livre [Paludes] du plan moral dans le plan social, je crois que je n'aurais fait que le rétrécir. Mais il est aisé d'opérer en imagination ce transfert (Gide, Journal, 1935, p. 1224).
B. − [Corresp. à transférer B]
1. DR., COMM. Acte par lequel on transmet un droit d'une personne à une autre. Synon. cession, transmission.Transfert d'actions, de créances, de titres, de valeurs mobilières. Le transfert de propriété consécutif à la vente des biens nationaux (L. Febvre, H. Pirenne, [1920] ds Combats, 1953, p. 365).
2. FIN. PUBL. Changement d'affectation de ressources. Revenus de transfert. Revenus prélevés sur des individus économiquement productifs pour être redistribués, selon certaines normes, à des personnes ou à des groupements ne fournissant aucune contrepartie productive. L'importance relative des revenus de transfert (pensions et retraites, assurance sociale, etc.) augmente sans cesse (Univers écon. et soc., 1960, p. 48-15).
3. LÉGISL. FINANCIÈRE. ,,Substitution du nom du nouveau contribuable sur le rôle des contributions directes, à la suite d'un changement de propriété`` (Cap. 1936). Transfert de l'impôt.
4. DR. INTERNAT. Transfert de souveraineté. Substitution d'une souveraineté à une autre. Quant au transfert de souveraineté dont bénéficiait la nation [française], (...) il ne modifiait point ses rapports avec l'étranger (Chazelle, Diplom., 1962, p. 24).
C. − [Corresp. à transférer C]
1. PSYCHOL. Phénomène par lequel un sentiment éprouvé pour un objet est étendu, par association, à un autre objet. Synon. identification.Transfert sur des personnages-vedettes haussés à la dimension mythique, structures de relations humaines fondées sur la soumission [dans la presse dite du cœur] (J. Rigaud, La Cult. pour vivre, 1975, p. 41).Faire un transfert. Surtout, ajouta-t-il, en lui jetant un regard aigu, ne va pas faire un transfert sur moi (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 13).
2. PSYCHANAL. ,,Mécanisme par lequel un sujet, au cours de la cure, reporte sur le psychanalyste les sentiments d'affection ou d'hostilité qu'il éprouvait primitivement, surtout dans l'enfance, pour ses parents ou ses proches`` (Man.-Man. Méd. 1980). Transfert négatif, positif (Man.-Man. Méd. 1980).
3. PSYCHOL., PÉDAG. Transfert (d'apprentissage). ,,Effet facilitateur ou inhibiteur d'une activité initiale sur une activité d'acquisition subséquente: le transfert est dit positif, si l'acquisition est facilitée par l'activité préalable (...); il est dit négatif, dans le cas inverse`` (Thinès-Lemp. 1975).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɑ ̃sfε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. A. 1. 1715 « acte par lequel on fait passer un droit d'une personne à une autre » (Law, Prem. mem. s. les banques, p. 556 ds Brunot t. 6, 1, 1, p. 162); 1839 « mode de transmission des titres nominatifs » (Comm. t. 2); 1872 « substitution sur un registre du nom d'une personne à celui d'une autre » (Littré); 2. a) 1874 « déplacement de personnes d'un lieu à un autre » (Vicomte D'Haussonville, J.O., 21 août, p. 6037, 3ecol. ds Littré Suppl. 1877); 1929-34 transfert de capitaux (d'un pays dans un autre) (P. Reboud, Précis d'économie politique, t. II, p. 229 ds Rob. 1985); 1952 transfert de fonds (L'Humanité, 19 janv., p. 6, col. 5); b) 1936 « passage négocié d'un joueur professionnel d'un club dans un autre » (Petit Lexique ds Petiot 1982); 3. 1949 technol. « passage automatique de chacune des pièces en cours de fabrication d'un poste de travail au suivant » (Nouv. Lar. univ.); 4. 1968 informat. (Jolley, loc. cit.). B. 1. 1879 physiol. « passage d'un côté à l'autre du corps de certains troubles nerveux » (Journ. de méd. et de chir. pratiques, L, p. 22 ds Quem. DDL t. 8); 1896 psychol. « phénomène par lequel un état affectif éprouvé pour un objet est étendu à un sujet différent en vertu d'une association » (Th. Ribot, Psychol. des sent., 1repart., chap. XII, § 1 ds Lapl.-Pont. 1965; pour traduire l'expr. angl. transference of feeling, J. Sully, 1892); 2. 1905 psychanal. « acte par lequel un sujet reporte sur le psychanalyste soit une affection, soit une hostilité qu'il éprouvait, surtout dans l'enfance pour une autre personne» (E. Claparède, in Arch. de psychol., V, p. 181 ds Quem. DDL t. 21, pour traduire l'all. Verschiebung); 1914 transfert affectif, transfert positif, transfert négatif (E. Régis et A. Hesnard, La psychoanalyse des névroses et des psychoses, p. 282, 283, 251 ds Quem. DDL t. 21, pour traduire le mot all. de Freud: Uebertragung); 3. 1951 psychotechn. « phénomène par lequel une activité intellectuelle ou manuelle modifie une autre activité qui lui est consécutive dans le temps » (Piéron). Mot lat. transfert « il transfère », 3epers. du sing. de l'ind. prés. de transferre (v. transférer). Fréq. abs. littér.: 166. Bbg. Anderer 1981, t. 2, pp. 442-443. − Bäcker 1975, pp. 301-302. − Choul (J.-Cl.). La Méth. du discours. Meta. 1979, t. 24, p. 340. − Dauzat (A.). Notes étymol. Fr. mod. 1949, t. 17, pp. 161-164. − Quem. DDL t. 21, 29.