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TRAFIC1, subst. masc.
A. − Vieilli. Commerce de marchandises. Trafic colonial; trafic sur la côte d'Afrique. La navigation sur mer avait ses périls aussi bien que ses profits (...). Mais même sur terre le trafic était souvent hasardeux (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 65).À peine l'étranger eut-il laissé entendre qu'il faisait le trafic des peaux de fourrure que Didace s'empressa de dire:Le rat d'eau sera ben rare ce printemps, j'ai peur (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 175).
P. méton. Marchandise faisant l'objet d'un commerce. La vente commençait. Le trafic des légumes occupait la chaussée, par tas, en hottes et en sacs fichés de plaquettes émaillées: « Prud'homme, cultivateur à Conflans » (Hamp, Marée, 1908, p. 55).
B. −
1. Commerce illicite, généralement clandestin. Trafic d'armes, de diamants, de fausse monnaie, de tableaux; se livrer au trafic des esclaves, des stupéfiants. Dans ce catalogue les seuls autographes des frères de Napoléon (...) sont cotés plus cher que les miens! Les dessous de ce trafic doivent être singulièrement malpropres (Bloy, Journal, 1907, p. 352).Est-ce Moscou ou Londres qui lui permet de continuer son train de vie de nabab dégénéré?(...) Ou bien continue-t-il à faire le trafic de la coco... (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 41).
2. Fait de monnayer une chose non vénale ou un bien moral. Faire trafic de son corps, de ses charmes, de son honneur. Le pauvre (...) vendait son vote, et comme les occasions de voter étaient fréquentes, il pouvait vivre. À Rome, ce trafic se faisait régulièrement et au grand jour; à Athènes, on se cachait mieux (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 442).Il y avait d'habiles paroissiens pour fabriquer les papiers, et l'on s'entendait avec eux au coup d'œil, tant ce trafic de bénédiction avait passé dans les habitudes (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 231).
DR. Trafic d'influence. ,,Fait d'agréer les offres ou promesses ou de recevoir des dons ou présents pour faire obtenir ou tenter de faire obtenir de l'autorité publique un avantage quelconque`` (Cap. 1936). Synon. concussion, prévarication.[Des émissaires de l'Élysée] eurent bientôt fait de rallier « le parti Barthou », cette tourbe innommable de quémandeurs pour qui la République n'est que matière à trafics d'influences (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 348).Combien d'administrateurs d'entreprises publiques ou privées, combien de riches commerçants (...) se livrent aujourd'hui à des trafics d'influence (Aymé, Confort, 1949, p. 146).
C. − Familier
1. Ensemble d'activités compliquées et plus ou moins répréhensibles, généralement mystérieuses. Synon. manigances, manœuvres.Il fait un drôle de trafic. Il y entrevit [dans la boutique] une femme maigre et blafarde (...) vêtue d'une robe noire élimée, tachée de toutes sortes de trafics louches (Zola, Rêve, 1888, p. 38).
2. Action de soumettre une chose, un produit à des manipulations frauduleuses. Le bourgogne ordinaire redevient pommard et le gros rouge, médoc, aussitôt franchi le Channel. Il faudrait mettre un gendarme derrière chaque tonneau pour empêcher tout trafic (P.-M. Doutrelant, Les Bons vins et les autres, 1976, p. 17).
Prononc. et Orth.: [tʀafik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1339 masc. traffic « commerce » (lettre de Philippe de Valois ds G. Saige, Doc. hist. relatifs à la principauté de Monaco, t. 1, p. 265 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 26, p. 58); spéc. 1541 traffique « commerce immoral ou illicite, fait de monnayer des choses non vénales » ici, à propos des indulgences (J. Calvin, Instit. de la relig. chrét., III, 5, éd. J.-D. Benoît, t. 3, p. 144); 2. 1480 fém. traffique « intrigue, manœuvre, fourberie » (G. Coquillart, Droitz nouveaulx ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 190, 1169); 3. 1552 trafique « pratique, domaine où s'exerce une activité » (E. Pasquier, lettre à Tournebu ds Choix de lettres sur la littérature..., éd. D. Thickett, p. 76: il semble que ceste langue [le latin] par un long succez et prescription de temps ait esté generalement approuvée par toutes les nations politiques, comme un outil et instrument des trafiques de noz esprits). Empr. à l'ital.traffico, att. au sens 1 dep. déb. xives. (G. Villani ds Tomm.-Bell.), déverbal de trafficare (trafiquer*). Bbg. Hope 1971, p. 51.