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TOURMENTE, subst. fém.
A. − Tempête, bourrasque soudaine et violente. Tourmente de grêle, de neige, de sable, de vent; grande, furieuse tourmente; tourmentes d'équinoxe; les tourmentes de l'Antarctique. On était sans nouvelles de lui [Guillaumet] depuis six jours. On disait son avion pris dans une tourmente durant la traversée de la Cordillère (Gide, Journal, 1931, p. 1041).En quelques minutes (...) la cime disparut dans les nuages de la tourmente. La neige se mit à tomber par rafales drues, rapides, épaisses, et dont la brume grise n'allait plus être déchirée que par les éclairs (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 278).
En tourmente. Loc. adj. Au-dessus des têtes assemblées (...) s'accentuait ce ciel en tourmente qu'ici les vents du sud amènent toujours, quand ils vont finir (Loti, Ramuntcho, 1897, p. 260).Loc. adv. Heureusement ce vent qui soufflait en tourmente s'affaiblit peu à peu (Malot, Sans fam., 1878, p. 235).
B. − Au fig.
1. Troubles violents qui agitent un pays, une société. Tourmente économique, financière, politique, populaire, révolutionnaire; tourmente fatale, sanglante; les tourmentes de l'histoire; conjurer la tourmente; survivre à la tourmente; être emporté dans la tourmente. Le père du colonel Castel (...) avait sauvé les biens de cette famille (...) pendant la tourmente de 1792 (Bourget, Cruelle énigme, 1885, p. 8).Tous disparus depuis dans la tourmente de juin 40, en Amérique ou du côté d'Auschwitz ou de Buchenwald (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 307).
2. Agitation tumultueuse. Le préfet Hennebise se lamentait de ne pouvoir étouffer l'affaire, le recteur Forbes débordé se déchargeait sur l'inspecteur d'académie Le Barazer, le seul calme et souriant au milieu de la tourmente (Zola, Vérité, 1902, p. 365).
3. [À propos d'une pers.] État d'agitation confuse, de trouble profond. Tourmente du cœur, de la colère, de la passion; les tourmentes de la jeunesse. Le spectacle que lui présentaient ces deux chers êtres la rendait insensible aux tourmentes redoublées du caractère de son mari (Balzac, Lys, 1836, p. 225).Quand je pense qu'hier j'étais si tranquille (...) Que faire? Voilà dans quelle tourmente il était (...). De ce tumulte qui bouleversait sa volonté et sa raison (...) rien ne se dégageait que l'angoisse (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 273).
4. Vieilli, arg. Colique. Et il abandonna la partie, cédant à la tourmente (Bruant1901, p. 115).
REM.
Tourmenteux, -euse, adj.,littér., rare. Qui est sujet aux tourmentes, aux tempêtes. Des races de plantes (...) viennent (...) expirer aux plages tourmenteuses de l'océan (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 270).
Prononc. et Orth.: [tuʀmɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. «Tempête subite et violente» a) déb. xiies. en mer (Benedeit, St Brendan, 905, 989 ds T.-L.); b) 1176-81 sur terre (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 775, 6526); c) 1788 en montagne (Saussure, Voy. Alpes, t. VIII, p. 130 ds Littré: des tourbillons de vent que l'on nomme tourmentes); 2. av. 1797 «troubles qui agitent un pays» (Babœuf, Pièces, I, 146, ibid.). B. 1. Déb. xiies. «vive douleur physique, supplice» (Benedeit, op. cit., 1326, 1401); 2. ca 1250 «souci, inquiétude, peine morale» estre en grant tormente (Auberi, 213, 11 ds T.-L.). Du lat. tormenta, plur. de tormentum (tourment*) pris comme fém. sing. (var. de mss de St Cyprien [iiies.] et de Lactance [déb. ives.] ds Blaise Lat. chrét.). A 1 c est un terme dial. des hautes vallées alpines introd. en fr. par Horace de Saussure (FEW t. 13, 2, p. 45b). Fréq. abs. littér.: 372. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 627, b) 587; xxes.: a) 494, b) 433.