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TOUR1, subst. fém.
A. −
1. Construction nettement plus haute que large, dominant un édifice ou un ensemble architectural et ayant généralement un rôle défensif. Dressant au-devant du zénith L'entassement brutal de ses tours octogones, L'Escurial étend son orgueil de granit (Verlaine, Poèmes saturn., 1866, p. 89).Barbacane (...) destinée à protéger les approches du pont-levis et des deux tours d'entrée (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 40).V. beffroi ex. 1, château ex. 1 et 4, donjon A 1 ex. de Faure et ex. 1, forteresse A ex. de T'Serstevens.
SYNT. Vieille tour; grande, grosse, haute tour; tour carrée, polygonale, ronde; tour crénelée; tour à mâchicoulis; tour d'un château (fort), d'une enceinte, d'une forteresse; tour de guet; tour du beffroi; tour de l'Horloge (de la Conciergerie à Paris); tour de Nesle (à Paris, démolie en 1663); du haut d'une tour; au créneau, au pied, au sommet d'une tour; attaquer, défendre une tour.
Tour de Londres. Château de Londres, près de la Tamise, bâti par Guillaume le Conquérant, servant autrefois de prison. Stendhal fait dire à un philosophe anglais, d'ailleurs enfermé depuis dix ans à la Tour de Londres: « L'idée de Dieu est la plus utile aux tyrans » (Alain, Propos, 1914, p. 183).
P. métaph. ou au fig.
[P. réf. à la hauteur, à l'aspect massif d'une telle construction] Le frère, bizarre dans son habit du soir, en plein midi, la sœur qui était une tour d'étoffe noire où éclatait un mouchoir blanc (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 247).La tour noire du Matterhorn (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 205).
[P. réf. au rôle défensif d'une telle construction] Quoi! toute sa construction d'héroïsme, cette haute tour humaine s'écroulerait? (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 523).Une tour de vertu ne devait pas danser plus de trois fois sans son frère (Jouve, Scène capit., 1935, p. 19).
Spécialement
ART MILIT. [Dans l'Antiq., au Moy. Âge] Construction en hauteur, mobile, servant à attaquer des remparts. Synon. beffroi (v. ce mot B), hélépole.Les assiégeants construisirent une machine prodigieuse (...) C'était une tour en bois, avec un pont mobile destiné à s'abattre sur le rempart (Mérimée, Cosaques d'autrefois, 1865, p. 89).
HÉRALD. Meuble représentant une telle construction. Une des tours d'argent que Nerval dessine dans ses armoiries d'imaginaire descendant d'un châtelain du Périgord (Durry, Nerval, 1956, p. 170).
JEUX (échecs). Pièce ressemblant à une telle construction, placée au début de la partie aux angles de l'échiquier et se déplaçant horizontalement ou verticalement. Gagner ou remettre une partie d'échecs, ayant donné la tour à son adversaire (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 44).
2. Clocher à section constante et à sommet plat. Tour(s) d'une cathédrale, d'une église; tours de Notre-Dame de Paris; tour Saint-Jacques (à Paris); tour (penchée) de Pise; tour romane. Du haut des tours les cloches ébranlées (Barbier, Ïambes, 1840, p. 65).De très bonne heure les façades [des églises] furent flanquées de tours, quelquefois une seule tour surmonte la porte principale (...) Les tours ont un double but, d'abord elles annoncent de loin les églises, puis elles peuvent aussi servir à la défense (Mérimée, Ét. arts Moy. Âge, 1870, p. 21).V. penché II B ex. de Michelet.
B. −
1. Construction isolée, nettement plus haute que large. Tour métallique; tour Eiffel (à Paris). La tour Magne, à Nîmes (Jeux et sports, 1967, p. 751).
Tour de Babel. Tour que les descendants de Noé tentèrent en vain d'élever à Babel, pour atteindre le ciel. La Tour de Babel fut construite de briques cuites et de bitume comme de nombreuses tours de Mésopotamie (Symboles1969).P. anal. V. babel B 1.
Au fig. Tour d'ivoire. Retraite où s'isole quelqu'un qui refuse tout contact et tout engagement. Monter, se murer, rester dans sa tour d'ivoire. Je sens le besoin de vivre dans un monde à part, en haut d'une tour d'ivoire, bien au-dessus de la fange où barbote le commun des hommes (Flaub., Corresp., 1871, p. 280).Votre science est impeccable, mais elle ne peut le rester qu'en s'enfermant dans une tour d'ivoire et en s'interdisant tout rapport avec le monde extérieur (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 23).
2. En partic.
a) Grand immeuble nettement plus haut que large, à usage d'habitation ou de bureaux. Synon. building, gratte-ciel.Tours de la Défense, tour Maine-Montparnasse (à Paris). Manhattan, à New-York, est le quartier des tours. Les nouvelles tours ne présentent plus, heureusement, l'aspect de gothique allongé. Ce sont des blocs équarris qui constituent une architecture de quantité (Arts et litt., 1936, p. 10-8).Tour de 17 étages destinée aux habitants ayant des activités du secteur tertiaire (Gds ensembles habit., 1963, p. 34).V. campanile ex. 2.
Rem. V. gratte-ciel rem.
b) Construction nettement plus haute que large servant à accomplir différentes opérations techniques ou servant de relai. Tour hertzienne. On aperçoit tout au loin un sommet en cône aplati, avec la tour d'un télégraphe par derrière (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 155).En faisant passer [le gaz de haut fourneau] dans une tour pleine de coke, dans laquelle tombent des filets d'eau (..) il sort de là saturé de vapeur (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 509).
Tour solaire. ,,Construction verticale comportant un héliostat et un spectrographe, destinée à capter les rayons solaires à une altitude suffisante pour échapper aux perturbations atmosphériques au voisinage du sol`` (Astron. 1980). Il existe une douzaine de (...) tours solaires au monde; on connaît celles des États-Unis au Mont-Wilson, la tour Einstein de Potsdam, celle de Monte Mario près de Rome (Muller1966).
Tour de contrôle. Édifice élevé dans lequel se trouve le service chargé du contrôle local de la circulation aérienne. La machine à calculer ou le radar (qui créeront la capacité du chef de la tour de contrôle) (David, Cybern., 1965, p. 168).V. déroutage ex. de David.
Tour de distillation. ,,Tour dans laquelle le pétrole brut est distillé soit à la pression atmosphérique, soit sous une pression réduite`` (Pétrol. 1964).
Tour d'extraction. ,,Construction supportant la machinerie d'extraction à l'aplomb d'un puits`` (GDEL).
Tour de forage. ,,Charpente que l'on dresse à l'endroit où l'on veut effectuer un forage, pour l'exécution des manœuvres de levage et de descente d'outils`` (Barbier Pétrole 1980).
Tour de fractionnement. ,,Tour dans laquelle le pétrole brut est, par distillation, séparé en un certain nombre de « fractions »`` (Pétrol. 1964).
Tour de lancement. ,,Type particulier de rampe de lancement où le dispositif de guidage mécanique initial est réalisé par des rails équidistants inclus dans une charpente`` (franterm Néol. 1984).
Tour de lavage. ,,Tour dans laquelle un gaz est débarrassé de ses impuretés par cheminement en sens inverse d'un liquide`` (Pétrol. 1964). Dans le cas d'un moteur fixe [de gazogène], la réfrigération sera assurée par un courant d'eau (souvent dans une tour de lavage) (Dupont, Bois carburant, 1941, p. 87).
Tour de montage. Ouvrage à structure métallique permettant l'érection des étages, l'accès aux différents niveaux de travail et la protection climatique du lanceur et du véhicule spatial (d'apr. franterm Néol. 1984).
Tour de refroidissement. ,,Construction, souvent en forme de tour, dans laquelle la chaleur non convertie d'une centrale est extraite au moyen d'air ou d'eau`` (Industries 1986). Pour chacune des 2 centrales nucléaires du Bugey, il faudra construire deux tours de refroidissement, car l'eau du Rhône ne suffit plus (Le Monde, 8 juin 1974ds Gilb. 1980).
Prononc. et Orth.: [tu:ʀ]. Homon. tour2 et 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 tur « construction fortifiée » (Roland, éd. J. Bédier, 98); ca 1200 fig. tuer (Moralités sur Job, éd. W. Foerster, p. 337, 25: en la tuer de contemplation); 1831 fig. être dans sa tour d'ivoire « se tenir à part, rester dans sa réserve » (Sainte-Beuve, Pensées d'août, Épître à M. Villemain ds Ritter, p. 518); b) 1580 tour de Babel (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 553); c) 1669 tour se dit d'une personne corpulente (Widerhold Fr.-all.); spéc. 2. 1539 désigne une machine de guerre (Est., s.v. ambulatorius: tour mouvente au moyen des roues qui sont dessoubz); 3. 1611 subst. masc. « pièce au jeu d'échecs » (Cotgr.); 1690 subst. fém. (Fur.); 4. 1636 désigne un bâtiment rappelant une tour (Monet: Tour de clocher); 1757 « ce qui rappelle la forme d'une tour » (Encyclop. t. 7, p. 691b, s.v. glacier); 5. 1765 « enceinte circulaire des bourdigues » (Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, t. 1, 3esection, p. 129). Du lat. turris « tour », « ouvrage de siège, souvent monté sur roues », « tour portée par un éléphant » et « maison élevée; pigeonnier ». Bbg. Archit. 1972, p. 29, 169, 232. − Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 560. − Quem. DDL t. 27.