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TOMBÉE, subst. fém.
A. −
1. Fait de tomber, de passer d'un niveau supérieur à un niveau inférieur. Synon. chute.
a)
α) Chute par perte d'équilibre. Il y avait [dans l'atelier] des pantalonnades enragées, des chocs, des chutes, des tombées de corps qu'on eût dit s'assommer en tombant (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 74).
β) Chute naturelle, saisonnière d'éléments de végétaux. Flore [la statue] est demi-nue dans les roses, et frissonne sous l'onde et la tombée des feuilles d'or, dans la brume perlée d'automne (Mauclair, De Watteau à Whistler, 1905, p. 33).
γ) Chute par intervention humaine. Le bombardement déchiquette et dévore l'asile de secours, le transperce et le rapetisse. Tandis que cette tombée sifflante d'obus martèle et écrase à coups de foudre l'extrémité béante du poste, la lumière du jour y fait irruption par les déchirures (Barbusse, Feu, 1916, p. 320).
P. métaph. [À propos d'un son] Mais les cloches, les maudites cloches redoublèrent, la tombée des grosses notes noires lui écrasa de nouveau le cœur (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p. 266).
δ) Rare. Mouvement vers le bas sous le coup d'une impulsion. La mer était phosphorescente. Les avirons qui la battaient lentement, à coups réguliers, allumaient dedans, à chaque tombée, une lueur mouvante (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Soir, 1889, p. 1130).
b) [À propos de manifestations atmosphériques]
α) [Neige] Ils attendaient le coup de sifflet, les yeux au loin (...), regardant la tombée muette et sans fin des flocons rayer les ténèbres d'un frisson livide (Zola, Bête hum., 1890, p. 142).La neige de la première tombée donne le bel œil au coin le plus sordide; elle blanchit tout, sauf le corbeau et le tuyau de la cheminée (Morand, Eau sous ponts, 1954, p. 117).
β) [Chaleur, lumière] Ensuite, ce furent les jours d'avril, avec les dures tombées de soleil jaune et les crépuscules longs et blancs (Noailles, Nouv. espér., 1903, p. 43).C'était dans les allées une tombée de chaleur, de soleil, de mouches ivres, précipitées du ciel et voyageant (Noailles, Nouv. espér., 1903, p. 103).
c) MINES ET CARR. Affaissement. On laisse (...) tomber le toit (...) Ce phénomène a reçu des noms divers, tels que ceux d'éboulement, effondrement, tombée, écrasée, foudroyage (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 40).
2. Fait de tendre vers le bas tout en étant rattaché à quelque chose.
a) Mouvement de ce qui penche vers le sol.
α) [À propos de végétaux] Tombée de feuillage vert. Et des divinités apparaissaient, la tête nimbée de la branche d'un saule, et le corps évanoui dans la tombée des rameaux (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 173).
β) ,,Chute d'un côté de la balance, qui annonce que les objets qui sont dans le plateau sont du poids demandé qui se trouve dans l'autre plateau de cette balance`` (Raymond 1835). P. méton. Petite quantité qu'on ajoute sur le plateau d'une balance en équilibre, pour qu'il s'abaisse. (Dict. xixeet xxes.).
b) [À propos de tissus] Mouvement de ce qui pend. Tombée de linge; grandes tombées d'étoffes; toile infroissable de belle tombée. La Princesse, dans la tombée molle d'un grand manteau de laine et avec, sur la figure, un foudroiement étonné, était superbe de douleur (Goncourt, Journal, 1882, p. 139).[Maillol] a nommé La Source ce nu féminin qui se détache sur de longues tombées de plis (J. Cladel, Maillol, 1937, p. 58).
Arg. du théâtre. Tombée de la toile. Descente du rideau de théâtre. Je suis resté jusqu'au bout, au fond de la loge (...)étonné et doucement remué, à la tombée de la toile, par la poignée d'un homme qui m'avait été hostile, la brave et réconfortante poignée de main de Bauër (Goncourt, Journal, 1888, p. 880).
c) Affaissement d'une partie du corps. La bouche (...) annonçait (...) un buveur déterminé par la tombée des coins qui dessinaient deux espèces de virgules où coulaient les jus (Balzac, Paysans, 1844, p. 250).
B. − [À propos de lumière] Fait de décliner, de baisser. Tombée d'azur nocturne; tombée cendreuse du soir; tombée de la nuit. Peu à peu, la nuit venait, la vive lumière de la baie vitrée pâlissait déjà, se décolorait en une tombée de crépuscule, uniforme et lente (Zola, L'Œuvre, 1886, p. 282).À la tombée. Synon. au tombé, au tomber (v. tomber2).La mer était devenue d'un bleu sombre à la tombée du soir, et les ombres de la nuit étaient visibles à l'horizon (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 42).
P. ell. N'ai vu que quelques groupes de femmes de chambre en tabliers blancs, commérant sur les trottoirs, à la tombée, avec des rires (Barb. d'Aurev., Memor. pour l'A... B..., 1864, p. 441).
C. − Fait de se trouver subitement quelque part; arrivée soudaine, inopinée de quelqu'un, de quelque chose. La tombée, dans son existence, d'une maîtresse qui en était une réellement (...) avait déterminé chez lui une floraison de sentimentalité spontanée (Courteline, Linottes, 1912, II, p. 23).[En bonne part] Helcias (...) est pareil au désert, plus stérile encore après les tombées de la manne (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 378).
D. − Spécialement
1. IMPR. ,,Heure fixée pour la remise de la copie ou la sortie d'une édition`` (Voyenne 1967).
Au plur. ,,Chute, déchet récupérable des feuilles massicotées`` (Rob.).
2. INDUSTRIE
a) CHAUSS. Tombées (ou chutes) de coupe. ,,Déchets de cuir, de peau ou de toute autre matière que le coupeur élimine au fur et à mesure de sa coupe; parties inutilisables, défauts, bordures ou contours résultant de l'emboîtage imparfait des morceaux`` (Chauss. 1969). Tombées (ou chutes) de bordure. ,,Déchets inévitables laissés par la découpe des morceaux à l'approche des bords, sans autre emboîtement possible`` (Chauss. 1969).
Tombée du talon. ,,Expression d'ordre esthétique qualifiant la façon dont un talon se raccorde et s'harmonise avec le reste de la chaussure`` (Rama 1973).
b) MÉCAN. Tombée de découpage. ,,Courbure causée par une déformation d'une pièce mécanique qui survient avant même que le découpage ne commence`` (Industries 1986). Tombée de meule. ,,Légère saignée faite au tour sur une surface cylindrique et qui la sépare en deux parties à rectifier ultérieurement, ayant même diamètre nominal, mais des positions différentes de tolérances`` (Peyroux Techn. Métiers 1985).
3. MAR. Tombée de l'eau. ,,Quantité dont la marée a baissé depuis le moment du plein`` (Nouv. Lar. ill., Lar. 20e).
4. Arg. du théâtre. Faire une tombée. ,,Simuler une mort violente, soi-disant causée par un coup d'épée ou de pistolet, et faire une chute sur le « plateau »``(Genin, Lang. planches, 1911, p. 36).
Prononc. et Orth.: [tɔ ̃be]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. A. 1. 1230 tumée « chute » (Gaidon, éd. F. Guessard et S. Luce, 9205: Gaydes fist la tumée); 1477 tumbée (Arch. [nat.] JJ 179, pièce 84 ds Du Cange, s.v. tombare et ds Gdf.: du dit coup et tumbee); 2. a) 1782 tombée du jour (Mercier, Tableau de Paris, t. 4, p. 160); 1810 tombée de la nuit (Molard, Mauv. lang. corr., p. 265); 1843 tombée du soir (Hugo, Burgr., préf., p. 3); b) 1869 « traînée de lumière » (Goncourt, MmeGervaisais, p. 110: sous la tombée d'aplomb du soleil); 3. 1844 « manière dont quelque chose tend vers le bas » (Balzac, loc. cit.); 1863 (Goncourt, Journal, p. 327: tombées de plis [de vêtements]); 4. 1889 « arrivée soudaine de quelqu'un » (Id., ibid., p. 1029). B. 1. 1768 « petite quantité que l'on ajoute sur le plateau d'une balance en équilibre pour la faire pencher » (Desgrouais, Gasconismes corrigés, p. 479: Tombade ou Tombée, pour Trait); 2. ca 1785 mines « masse de houille abattue » (d'apr. E. Brossard, Ét. hist. sur les mines de houille dans le département de la Loire, St Étienne, 1887, p. 87); 3. 1831 « quantité de choses tombées » (Balzac, Peau chagr., p. 22: une tombée de neige); 4. 1964 impr. « chute, déchet récupérable des feuilles massicotées » (Rob.). Part. passé fém. subst. de tomber*. Fréq. V. tombé (part. passé).