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TOMBE, subst. fém.
A. −
1. Fosse creusée dans le sol où est ou sera enseveli un mort. Synon. sépulture.Descendre un cercueil dans une tombe. J'ai un pressentiment que nous trouverons dans la vallée de Biban-El-Molouk une tombe inviolée, disait à un jeune Anglais de haute mine un personnage beaucoup plus humble (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 151).Au cimetière, situé en contre-bas, le fossoyeur achevait de creuser une tombe (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 125).
P. compar. [À propos d'un lieu] Froid comme une tombe. Lorsque je revins à moi, la chambre était silencieuse comme une tombe (Dumas père, P. Jones, 1838, iv, 4, p. 187).Qu'il [le lit] soit encourtiné de brocart ou de serge, Triste comme une tombe ou joyeux comme un nid, C'est là que l'homme naît, se repose et s'unit (Heredia, Trophées, 1893, p. 150).
Locutions
Se retourner dans sa tombe. Se dit d'un défunt qu'on imagine profondément indigné, bouleversé. (Dict. xxes.).
Être une tombe
[À propos d'une pers.] Être muet, ne rien dire de ce que l'on sait. Malthilde avait rapproché sa chaise:Tu peux avoir confiance, lui souffla-t-elle. Tu sais que je suis une tombe. Je ne désire pas d'ailleurs qu'Andrès épouse Catherine (Mauriac, Anges noirs, 1936, p. 163).
[À propos d'un lieu] Être sans vie, ennuyeux à mourir. Quelqu'un! Silence partout. La maison demeure impassible dans l'ombre. Cette maison, grand Dieu, c'est une tombe! (Hugo, Roi s'amuse, 1832, p. 481):
Enfin, Paris est un chaos, et la province une tombe. Quand on est en province et qu'on y voit l'annihilation des esprits, il faut bien se dire que toute la sève était dans quelques hommes aujourd'hui prisonniers, morts ou bannis. Sand, Corresp., t. 3, 1852, p. 293.
Être muet comme la/une tombe. Être d'une discrétion absolue. Cette misérable, qui peut répéter le mot de Marguerite, dans Faust, lorsqu'elle agonise au fond d'un cachot: « Le monde est muet comme la tombe », car elle n'a plus de communication avec aucun cœur vivant,cette créature (...) détient encore ce pouvoir sur le Christ: il dépend d'elle d'être pardonnée (Mauriac, Journal 1, 1934, p. 62).
2. Pierre tombale qui recouvre la fosse. Noms, dates gravés sur la tombe; déposer des fleurs sur une tombe. On l'a enterré à Saint-Roch, en gala (...) Il est question de ne graver sur sa tombe que son seul nom, Eugène Scribe, comme qui dirait Turenne ou Bossuet (Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p. 133).
P. méton. Monument où repose un (des) mort(s) et devant lequel on se recueille. Ce toit tranquille, où marchent des colombes, Entre les pins palpite, entre les tombes (Valéry, Charmes, 1922, p. 147).
B. − [La tombe symbolisant la mort]
1. Loc. fig. [À propos d'une pers. ou d'une personnification]
(Être) au bord de la tombe, avoir déjà un pied dans la tombe. Être près de mourir, près de la mort. Dans les affaires, on croit avoir tout gagné quand on a gagné du temps: c'est l'un des symptômes de cette maladie, que de vivre d'illusions jusqu'au bout, et de se bercer de rêves d'avenir quand on a le pied dans la tombe (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 397).
Descendre dans la tombe. Mourir, disparaître. On doit voir brusquement s'éteindre ton flambeau, Ô France! Descends dans la tombe, Et Meurs libre! Ton sort n'en sera pas moins beau! (Glatigny, Fer rouge, 1870, p. 42).
Emporter son secret dans la tombe. Mourir sans avoir fait les révélations que l'on attendait. Hé bien, Frescheville, que voulez-vous que je vous dise... Parlez franchement au procureur.Jamais! protesta le petit juge. Si je dois crever ici, j'emporterai mon secret dans la tombe, comme disent les romanciers-feuilletonistes (Bernanos, Crime, 1935, p. 842).
Suivre qqn dans la tombe. Mourir peu de temps après. J'ai nommé Revel, un savant considéré, un homme considérable. Mon illustre père est mort, Revel, bientôt, l'aura suivi dans la tombe... s'il ne l'a fait déjà (Pailleron, Monde où l'on s'ennuie, 1869, ii, 1, p. 76).
Creuser* la tombe de qqn. Creuser* sa tombe avec ses dents.
Jusqu'à la tombe. Jusqu'au moment de mourir. Au delà de la tombe. Au delà de la mort. Aussi, remuée jusqu'aux moëlles et souhaitant ardemment (...) que le héros gardât sa réputation d'invincible au delà de la tombe, ordonna-t-elle, la foule, que le combat cessât aussitôt (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 75).
2. Au fig. [À propos d'une chose] La fin, la mort, la disparition d'une institution, d'une œuvre, etc. Si l'on réduisait les écrits de M. de Fontanes à deux très petits volumes, l'un de prose, l'autre de vers, ce serait le plus élégant monument funèbre qu'on pût élever sur la tombe de l'école classique (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 480).
(D')outre-tombe*.
Prononc. et Orth.: [tɔ ̃:b]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1150 tombe « fosse où l'on enterre un mort » (Wace, Vie Saint Nicolas, éd. E. Ronsjö, 635); b) ca 1180 expr. sur la tombe de qqn (Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, XXV, 3-4: Sa femme meine grant dolur Desur [var.: sur] sa tumbe nuit e jur); 1646 (F. Maynard, Poés., éd. F. Gohin, p. 80, pleurer [..] Sur la tombe des Valois); 1776 (Restif de La Bret., Le Paysan perverti, t. 4, p. 22: nous allons [...] sur les tombes de mon pere et de ma mere); c) 1938 se retourner dans sa tombe (Bernanos, Grands cimetières sous la lune, p. 19 ds Rob.); 2. 1311 « pierre tombale » (Arch. du Pas-de-Calais, A 278 ds Gay: une tombe ... de marbre ). B. P. métaph. 1. a) 1555 avoir un pied dans la tombe (Ronsard, Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 8, p. 171, 179: leur pied [...] est desja sur la tombe); 1751 (Prévost, Lettres angloises, t. 6, p. 384: un pied dans sa tombe); b) 1606 descendre dans la tombe (J. Bertaut, Rec. de quelques vers amoureux, éd. L. Terreaux, p. 104: en la tombe descendre); 1718 (Ac.: descendre dans la tombe); c) 1633 suivre qqn dans la tombe (A. Godeau, Poés. chrestiennes, p. 112: que mon esprit dans la tombe te suive); 1764 (Arnaud, Comte de Comminge, éd. 1780, p. 39: elle n'a point encor dans la tombe suivi votre père); d) 1646 au bord de la tombe (F. Maynard, op. cit., p. 32: nos pieds sont arrivez sur le bord de la tombe); 1797 (Chateaubr., Essai Révol., t. 1, p. 69: s'asseoir un moment au bord de sa tombe); e) 1671 emporter qqc. dans la tombe (La Fontaine, Fables nouv. et autres poés., éd. P. Clarac, p. 605: un mort a dans la tombe emporté votre foi); 1769 (Mercier, Jenneval, p. 56: qui entraînera avec lui dans sa tombe le secret [...] de sa mort); f) 1972 creuser sa tombe avec ses dents (Lar. Lang. fr., s.v. creuser); 2. 1578 « la mort » (Ronsard, op. cit., t. 7, p. 80, 117 var.: les ans et la tumbe a fuy); 3. 1801 muet comme la tombe (Crèvecœur, Voyage, t. 2, p. 293); 1936 être une tombe « garder les secrets » (Mauriac, Anges noirs, p. 163). Du lat. chrét. tumba «tombe, sépulcre» (ives.), empr. au gr. τ υ ́ μ β ο ς « tumulus funéraire; tombeau; pierre tumulaire ». Fréq. abs. littér.: 3 499. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5 631, b) 5 652; xxes.: a) 5 392, b) 3 803.
DÉR.
Tombelle, subst. fém.,archéol. Butte qui dénonce la présence d'un monument funéraire. On a trouvé dans nos contrées des chaînes d'or dans les urnes des tombelles ou tumulus (Sand, Jeanne, 1844, p. 114). [tɔ ̃bεl]. 1resattest. 1320-40 tombele « tertre, tumulus » (Jean de Condé, La Messe des oiseaux, éd. J. Ribard, 9: S'ere assis sour une tombele), 1625 tombelle (Bethune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. d'Amiens ds Gdf.) attest. isolées, à nouv. 1808 (Boiste: Tombelle, s.f. tombe élevée, en terre); de tombe, suff. -elle*.