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TINTER1, verbe
A. − Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne une cloche, une sonnette ou un timbre] Produire un son métallique vibrant. Synon. résonner, sonner.Voici que je retrouve l'Orient, l'Orient véritable, non point malheureusement tel que je l'ai vu, mais tel que je l'ai rêvé, au sein de Paris; tout à l'heure j'entendais rouler les omnibus et tinter les sonnettes des marchands de limonade (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 256).Tout à coup, comme ils arrivaient devant Saint-Louis-d'Antin, un vacarme assourdissant remplit l'espace: la grosse cloche de l'église tintait, par grands coups d'une seule note, distincts, bourdonnants, solennels (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 580).
2. Produire des sons semblables à ceux émis par une cloche ou une sonnette qui résonne. Dans la salle à manger, des retardataires achevaient de dîner. On entendait tinter la vaisselle dans l'office. Des garçons allaient et venaient avec des plateaux (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 174).Elle tendit à Henri un grand verre où la glace tintait gaiement (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 276).
P. métaph. Il y a dans notre langue des mots dont le pouvoir de résonnance est extraordinaire et divers selon qu'ils font tinter un féminin cristal ou l'airain mâle (Colette, Pays connu, 1949, p. 220).
3. Se faire entendre par un tintement de cloches ou par un bruit qui s'y apparente. Sous l'onde lourde et amère, cette parole était venue tinter aux oreilles de Dantès; il avait eu hâte de remonter alors et de fendre les lames pour voir si effectivement il n'avait pas perdu de ses forces (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1 1846, 1846, p. 253).Douze coups sonnèrent à une pendule qui avait sans doute tinté pour la Saint-Barthélemy, que ne troublaient pas les massacres échus ou à venir (Arnoux, Paris, 1939, p. 61).
P. métaph. L'opulence ne brille plus ni ne tinte (Arnoux, Double chance, 1958, p. 183).
4. [Le suj. désigne des oreilles] Ressentir un bourdonnement. Les oreilles (...) lui tintèrent à croire qu'il allait tomber d'un coup de sang (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 99).
Loc. fig. Les oreilles ont dû vous tinter. On a beaucoup parlé de vous en votre absence. Les oreilles ont dû vous tinter, monsieur, lui dit-elle, pendant le voyage que nous avons fait avec MmeVerdurin (Proust, Swann, 1913, p. 375).
B. − Empl. trans.
1. [Le compl. d'obj. désigne une cloche] Faire résonner. Au moindre bruissement de l'immense courte-pointe en moire verte sous laquelle elle avait très-peu dormi depuis son mariage, elle s'arrêtait comme si elle eût tinté une cloche (Balzac, Enf. maudit, 1831, p. 334).
P. anal. Les guzlas nasillent sur trois cordes (...) pendant que le jet d'eau tinte sa note fraîche sur les faïences du patio (A. Daudet, Trente ans Paris, 1888, p. 144).
2. Faire entendre des tintements selon un rythme donné pour annoncer un événement. Synon. sonner.Tinter le tocsin. On eût dit que la cloche qu'on n'avait jamais pu monter à cause de son énorme poids eût été magiquement suspendue au haut d'un clocher brûlant pour tinter les glas (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 439).Pour ne pas rogner la journée (...) il tintait l'Angelus selon sa commodité (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 127).
P. anal. Si quelqu'un veut parler à madame ou lui apporte quelque chose, tu tinteras deux coups (Balzac, Ferragus, 1833, p. 98).
REM. 1.
Tintenelle, subst. fém.Clochette. Et les cloches de l'église, au loin tintant, répondaient au bruit des tintenelles que le bedeau agitait (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 266).
2.
Tintillement, subst. masc.Léger, faible tintement. Pleurs de joie, amoureux baptême, Tintillement preste et joyeux [de la pluie] ! La nue, active et fraîche, sème Un blé transparent et frileux (Noailles, Forces étern., 1920, p. 154).
3.
Tintiller, verbe intrans.Tinter comme le fait une clochette. Mon ouïe, mon flair (...) oublient de percevoir le présent, le roulement d'un camion lourd qui fait tintiller la vitre (Arnoux, Zulma, 1960, p. 24).
Prononc. et Orth.: [tε ̃te], (il) tinte [tε ̃:t]. Homon. et homogr. tinter2, teinter. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe intrans. 1. ca 1100 ne tinter mot « ne pas dire un mot » (Roland, éd. J. Bédier, 411); 2. xiies. « produire des sons qui se succèdent lentement (d'une cloche dont le battant ne frappe que d'un côté) » (Comment. sur Job., B.N. Hébr. 162, fol. 14a, 2 ds A. Darmesteter, Reliq. scientif., I, 178 ds Gdf. Compl.); 3. 1180-90 « résonner, retentir en étant frappé » (Hue de Rotelande, Ipomedon, éd. A. J. Holden, 3891); 4. 1584 « résonner en parlant de l'organe de l'ouïe » (Ronsard, Elégies ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 18, 1repart., p. 126); 1677 si les oreilles vous tintent (c'est que nous parlons fort de vous) (Mmede Sévigné, Corresp., 21 août, éd. R. Duchêne, t. 2, p. 531). B. Verbe trans. 1. 1496 tinter une cloche (Compt. de S. Médard de Creil, Mém. soc. acad. de l'Oise, IV, 645 ds Gdf. Compl.); 2. 1671 « en parlant de la cloche, faire entendre des sons à coups plus ou moins espacés » (Pomey); 3. 1680 tinter la messe, tinter le sermon, tinter le catéchisme (Rich.). Du b. lat. tinnitare, fréquent. de tinnire « tinter, rendre un son clair », « faire entendre des sons », « faire tinter l'argent ». Fréq. abs. littér.: 559. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 347, b) 898; xxes.: a) 1 116, b) 927. Bbg. Tilander (G.). Ne sonner mot, ne tinter mot... Romania. 1938, t. 65, pp. 346-394; 1939, t. 65, p. 539-543.