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* Dans l'article "THÉ,, subst. masc."
THÉ, subst. masc.
A. −
1. BOT., au sing. à valeur coll. Arbuste asiatique, appartenant au genre Thea (ou Camellia) de la famille des Théacées, cultivé pour ses feuilles qui servent à préparer une boisson odorante et stimulante. Synon. théier, arbre à thé (infra).Feuille, rameau de/du thé; plantation de thé:
La culture du thé (...) [comme celle du riz] est fille du milieu chinois. Cette plante qui, dans les hautes vallées de l'Assam d'où elle est originaire, présente le feuillage luxuriant et les proportions d'un arbre, n'a acquis qu'en diminuant la hauteur de son fût, en rétrécissant la surface de ses feuilles, l'arôme délicat qui rend célèbres jusque dans le Nord de la Chine les jardins de thé du Yunnan. Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 147.
Huile de thé. Huile extraite des graines d'une variété de thé (Thea sasanqua). Synon. huile de camellia (d'apr. Duval 1959).[L']huile de thé provient des fruits d'un arbre à thé particulier qui est exploité non pour ses feuilles mais pour ses fruits (Coffignier, Vernis, 1921, p. 612).
2.
a) Ensemble des feuilles et bourgeons terminaux du théier. Récolte du thé: on détache le bourgeon et les deux feuilles les plus proches qui, étant riches en caféine, huiles ou résines, sont utilisées dans la préparation de la boisson (Encyclop. Sc. Techn.t. 101973, p. 436).En Chine et au Japon, une femme cueille de 9 à 13 kg de thé par jour (J. Runner, Le Thé, 1974, p. 50).
Arbre à thé. Synon. de théier.L'arbre à thé peut supporter des températures basses qui tuent le caféier, bien que ces deux plantes aient besoin approximativement de la même température d'été (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 151).
b) Produit commercial constitué par ces feuilles jeunes et ces bourgeons soumis à divers modes de traitement qui en déterminent la classe (thés noirs, verts) et triés en grades selon la taille, l'âge des feuilles et leur état (feuilles entières ou brisées). Thé de Ceylan, de Chine, des Indes; thé fumé; thés parfumés (à la bergamote, au jasmin); thé soluble; usine à thé; magasin, marchand de thé; caisse, sachet de thé; marque de thé; bourse du thé. Le thé vert est séché et soumis à une légère torréfaction immédiatement après la cueillette. Le thé noir subit une fermentation en tas avant d'être séché, puis on le soumet à plusieurs reprises à un chauffage effectué sur des plaques métalliques (torréfaction poussée) (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 103). Les thés semi-fermentés ou Oolong sont préparés dans le sud de la Chine et à Formose. Leur nom est dérivé de Ou-long qui signifie dragon noir (J. Runner, Le Thé, 1974, p. 72).V. cigarette ex. 2.
[Le thé dans son us. cour.] Boîte à thé en acajou, en cristal, en fer blanc; paquet, sachet de thé. Il se hâta vers le réchaud, et, tandis que le thé infusait, il se pencha vers la coiffeuse, cachant sa barbe d'une main et cherchant à imaginer l'aspect de son visage rasé (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 970).Il y a du thé dans le placard de la cuisine, dit Marat. Et aussi des gâteaux secs... (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 135).V. échauder ex. de Huysmans.
3.
a)
α) Boisson préparée par infusion de ces feuilles dans l'eau frémissante. Mathilde, riant : Voulez-vous que je vous serve, ma chère . Madame de Léry: Rien que de l'eau chaude, avec un soupçon de thé et un nuage de lait (Musset, Caprice, 1840, 6, p. 197).À la sortie du spectacle, ils prenaient le thé dans un bar de la Madeleine (Arland, Ordre, 1929, p. 212).V. madeleine ex. 2.
SYNT. Thé brûlant, froid, léger; thé glacé; thé nature; thé au citron, au lait; thé à la menthe; demander, commander, apporter, offrir du/le/un thé; faire, préparer, verser du/le thé; boire du thé; cuillerée, gorgée, tasse, verre de thé; arôme, couleur, goût, odeur, parfum du thé; (faire chauffer) l'eau du thé.
[Pour la préparation et le service du thé] Nécessaire à thé; boule, œuf, pot à thé; cuillère, tasse, verre à thé; passe-thé (v. passe- A 2 b). Cinq heures, les lampes allumées, deux jeunes femmes (charmantes) causent autour d'une table à thé avec trois messieurs fort corrects (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Comment on cause, 1887, p. 1085).Josette s'affairait avec des gestes hésitants.Lait ou citron?Un peu de lait. Elle avait posé le plateau à thé dans le boudoir (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 278).En partic. Service à thé et, p. ell., vieilli, thé. Napoléon se fit livrer aux Tuileries, par Biennais, son orfèvre habituel, un « thé complet » de vingt-huit pièces, celui-là même que le Louvre a racheté en 1952 [quatorze pièces seulement] (Grandjean, Orfèvr. XIXes., 1962, p. 48).
[Thé en empl. adj. ou dans une loc. adj.] Couleur (de) thé, thé. Une magnifique robe de moire antique couleur thé (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 614).Des corbeilles de roses saumonées, thé clair et soufre (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 133).Il avait, malgré la chaleur, jeté en travers de ses genoux un moelleux plaid couleur de thé, sur lequel il se plaisait à contempler ses mains gantées couleur de cendre (Gide, Caves, 1914, p. 822).
Loc., fam. Ce n'est pas ma (ta, sa, etc.) tasse de thé. Ce n'est pas ce qui m'intéresse. Il fut maçon un peu parce qu'il le fallait bien. Mais touiller le béton tout l'hiver comme l'été, ce n'était pas du tout, du tout sa tasse de thé (R. Forlani, « Un Roi qu'a des malheurs », 1980ds Bernet-Rézeau 1989, s.v. tasse).
β) [Au Japon] Cérémonie du thé. Sorte de culte esthétique pratiqué par les milieux cultivés depuis le xiiies., qui, au xves., avec le développement du bouddhisme zen, a pris une signification philosophique et sociale, tandis que ses pratiques étaient codifiées selon une étiquette stricte toujours enseignée aujourd'hui et qui suscite un art raffiné appliqué à l'architecture du pavillon et de la salle de thé ainsi qu'aux objets (d'apr. GDEL). Tous les efforts sont dirigés vers le plein épanouissement de la nature divine du peuple japonais. La secte Shinri-Kyô [350 000 fidèles] demande davantage que la secte Tai-Kyô [4 500 fidèles] la pratique de la calligraphie, de la musique et de la cérémonie du thé pour le maintien des traditions (Philos., Relig., 1957, p. 54-13).
Maître du thé, voie du thé. Selon une tradition ancienne, celle des chajin, maîtres du thé, l'histoire de la céramique japonaise ne semblerait remonter qu'au XVe-XVIesiècle, époque ou s'élabore le sadō (voie du thé) (Encyclop. univ. (3eéd.) t. 12 1989, p. 596, s.v. Japon).
Maison(-)de(-)thé. Lieu où se pratique la cérémonie du thé. Assise sur des pilotis de granit rose, la maison-de-thé mire dans le vert-noir du bassin ses doubles toits triomphaux, qui, comme des ailes qui se déploient, paraissent la lever de terre (Claudel, Connaiss. Est, 1907, p. 34).
P. ext. Établissement où l'on boit du thé et d'autres boissons. Passepartout se promena pendant quelques heures au milieu de cette foule bigarrée, regardant aussi les curieuses et opulentes boutiques, les bazars où s'entasse tout le clinquant de l'orfévrerie japonaise (...) et ces maisons de thé où se boit à pleine tasse l'eau chaude odorante, avec le « saki », liqueur tirée du riz en fermentation (Verne, Tour monde, 1873, p. 126).
P. anal. [Au dehors du Japon] Synon. de salon de thé (infra).Aloys montait, poussant à coups de paume sur la croupe son premier mulet, chargé de caisses d'eau minérale pour la maison de thé de Zum See (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 43).
P. euphém. Maison de prostitution. Cette plaque de faïence figurant une branche de pêcher en fleur... vous représente la décoration de l'angle religieux et mystique d'une chambre de prostituée de maison de thé, l'espèce de tableau d'autel devant lequel elle place une fleur dans un vase (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 5).
b) P. méton.
α) Légère collation du milieu de l'après-midi où l'on sert du thé ou d'autres boissons généralement accompagnés de pâtisseries. Quand ils entrèrent, conduits par le vieux David, ils trouvèrent Séraphita debout devant la table, sur laquelle étaient servies différentes choses dont se compose un thé, collation qui supplée dans le Nord aux joies du vin, réservées pour les pays méridionaux (Balzac, Séraphita, 1835, p. 272).L'heure du thé les rassemblait à l'ordinaire tous trois dans la grande chambre (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1078).
Salon de thé et, p. ell., vieilli, thé. Établissement où l'on sert de telles collations. Jean Cocteau m'avait donné rendez-vous à un « thé anglais » au coin de la rue de Ponthieu et de l'avenue d'Antin (Gide, Journal, 1914, p. 473).Andrée se demandait pourquoi Costals ne l'emmenait pas dans un thé ou dans un café, comme tout homme l'eût fait à sa place. Mais non, marche! marche! (Montherl., J. filles, 1936, p. 969).Il retrouva Annie dans un salon de thé, à l'Ixe-Opéra (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 196).
Thé dansant. V. dansant II C.Grand Hôtel de Serre-Chevalier (...). Bar américainThé dansant (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 2, col. 7).
β) Réunion, réception, manifestation mondaine au cours de laquelle un tel repas est servi. Convier, inviter qqn à un thé; aller, assister à un thé. Soyez mercredi prochain, à six heures, au thé de Madame Bombard (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 66).Hier après-midi, on a donné un thé en mon honneur, à Goucher College (Green, Journal, 1941, p. 90).
[Avec un adj. qui en précise la fréquence, les circonstances, l'activité qui s'y déroule] Malgré la gêne du ménage, on a un jour,thés artistiques où il se dit des vers (Flaub., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 152).Passy-Auteuil est une grande province où les familles se connaissent, se surveillent et parfois se haïssent, pour peu que l'une ait eu plus d'invités, plus de politiciens ou de poètes que l'autre à son thé hebdomadaire, mensuel ou annuel (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 70).
B. − P. anal.
1.
a) Plante ou mélange de plantes dont on fait une boisson ressemblant au thé par son aspect, ses propriétés ou son mode de préparation. De temps en temps elle se baissait et cueillait les feuilles d'une plante aromatique qu'on appelle dans l'île (Saint-Pierre) thé naturel (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 268).V. monarde ex. de Verne.
PHARMACIE
Thé de Saint-Germain. Synon. de espèces purgatives. (Ds Codex, 1908, p. 230).Thé de Saint-Germain: Fleurs de sureau, semences de fenouil, anis... Chaque matin une tasse d'infusion préparée avec un de ces paquets (Bouchardat, Nouv. formulaire, 1894, p. 235).
Thé suisse. ,,Tisane stimulante comprenant un grand nombre de plantes: hysope, lierre terrestre, origan, romarin, sauge, tussilage, etc.`` (Lar. mén. 1926). Synon. espèces vulnéraires (d'apr. Bouchardat, op. cit., p. 171).Un marchand de vulnéraire ou de thé suisse (Gautier, Italia, 1852, p. 16).
b) Infusion, tisane. Il s'est fait faire du thé de feuilles d'oranger (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 228).
Thé des Jésuites ou du Paragay ou thé des Indiens. Synon. de maté.V. ce mot ex. de Verne.
[En Belgique] Thé de camomille, de tilleul (d'apr. Hanse Nouv. 1983).
2. MÉD. VÉTÉR. Thé de foin. Infusion de foin utilisée notamment dans les affections du tube digestif. Durant la crise aiguë, supprimer les aliments peu digestibles pour laisser reposer l'intestin et calmer l'inflammation. On se contentera d'offrir des buvées chaudes à base de farineux ou du thé de foin tiède (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 59).
3. Thé de bœuf. Bouillon à vertus reconstituantes (d'apr. Ac. Gastr. 1962). Dépliant l'ordonnance du médecin, il lut: Huile de foie de morue... 20 grammes Thé de bœuf... 200 grammes Vin de Bourgogne... 200 grammes Jaune d'œuf... (Huysmans, À rebours, 1884, p. 279).
REM. 1.
-thé, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst.V. pause-thé (s.v. pause rem. 3 j).[P. réf. à la couleur] a)
Jaune-thé, subst. masc.[La palette de Bonnard] qui s'était complue depuis 1893 dans les noirs et les gris, s'éclaire alors,nous sommes aux environs de 1905,et des roses, des verts, des bleus turquoise, des jaunes-thé apparaissent dans ses toiles (Dorival, Peintres XXes., 1957, p. 27).
b)
Rose-thé, subst. fém.V. rose I A ex. de Villiers de L'Isle-Adam.En appos. Teint rose-thé. De vraies fleurs, piquées dans la ruche de son col, fleurissaient joliment de blanc sa peau rose-thé (Goncourt, Journal, 1872, p. 893).
2.
Théerie, subst. fém.,rare. a) Établissement où l'on produit le thé. Une théerie modèle (R. des Deux-Mondes, 15 avr. 1874, p. 892 ds Littré Suppl. 1877).b) Terrain où l'on pratique la culture du thé. (Dict. xxes.).
3.
Théiforme, adj.,vieilli. Boisson, infusion théiforme. Boisson, infusion qui rappelle le thé, qui se prépare de la même manière que le thé. L'usage des boissons fermentées et théïformes détruit l'aptitude au vrai bonheur (Senancour, Rêveries, 1799, p. 243).Monarde (...). Genre de labiées de l'Amérique du Nord (...). Les feuilles et les sommités fleuries sont employées en infusion théiforme assez agréable (Lar. univ., s.v. monarde).
Prononc. et Orth.: [te]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. A. 1. 1648 thé « plante d'origine chinoise introduite dans la pharmacopée » (G. Patin, Lettres, éd. P. Triaire, t. 1, p. 568); 1653 Tay « plante utilisée par les Chinois sous forme de boisson par infusion des feuilles » (P. de Rhodes, Divers voyages, p. 49 ds Arv., p. 472); 1657 le Tha, ou le Thé désignant la boisson (Le Favre, Lettre au Procureur de la Province de France, Paris, E. Martin, 1662, p. 9); 1680 cette boisson consommée par goût et pour ses vertus médicinales (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 839); 1696 fleur de Thé, Thé impérial, thé voüi (Le Père L. Le Comte, Nouveaux mémoires sur l'état présent de la Chine, t. 1, pp. 462 et 463); 1704 Thé verd, Thé noir, Thé voui ou bouy, The rouge ou Thé Tartare (Trév.); 2. 1751 « repas, réunion ou réception où l'on sert du thé » (ici, en Angleterre) (Prévost, Lettres angloises, t. 1, 1repart., p. 79); 1757 prendre le thé (ici, en France) (Diderot, Le Fils naturel ds Œuvres compl., éd. J. Assézat, t. 7, p. 26); 1779 « réception mondaine où l'on sert du thé (en France) » (Mmede Genlis, Dangers du monde, I, 9 ds Théâtre à l'usage des jeunes personnes, t. 1, p. 423); 1920 thé dansant (Proust, Guermantes 1, p. 192); 3. 1844 « service à thé » (Le Moniteur de la mode, 20 févr., p. 106 ds Quem. DDL t. 16); cf. 1700 cabaret à thé (Ph. de Dangeau, Journal, t. 7, p. 74). B. P. ext. 1. 1751 « herbe utilisée à la manière du thé » Cassine ou thé de la mer du Sud (Encyclop. t. 2, p. 747a); ca 1770 « id. » thé de Suisse (J.-J. Rousseau, Confessions, V ds Œuvres compl., éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 177); 2. 1858 thé de foin (Chesn. t. 2); 3. 1872 thé de viande ou de bœuf (Littré). C. 1. a) 1821 p. anal. de parfum rose-thé (Observateur des modes, 4eannée, 10 avr., no20, p. 160; cf. Desportes, Rosetum gallicum ou énumération des espèces de roses, Le Mans, 1828 ds Roll. Flore t. 4, p. 259); 1861 rosier thé (Chevreul, Moyen déf. et nommer coul., p. 458); b) 1880 rose thé « de la couleur de la rose thé » (Zola, Nana, p. 234); cf. aussi Goncourt, Journal, 1869, p. 499: ciel couleur de rose-thé; et note 2: jaune d'une rose thé; 2. 1862 couleur thé (Hugo, loc. cit.); 1881 vert de thé (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 1, p. 205); 1885 thé « couleur de thé » (Hugo, Alpes et Pyr., p. 81). Empr., par l'intermédiaire des Hollandais, sous la formethe des textes en lat. (cf. Ph. Morisset, Praeside an The chinensium menti confert? Thèse, Paris, 1648), au malais teh ou à la forme du sud de la Chine corresp. au chinois tcha, cette forme étant empl. par les Chinois d'Amoy qui apportaient le thé dans les régions bordant la mer de Chine méridionale (v. Arv., pp. 470-474, König 1939, p. 202, NED, s.v. tea et FEW t. 20, p. 111b). Le chinois tcha a donné des formes telles que ciaa et chia att. dès 1589 et 1603 (Arv., loc. cit.). Au sens A 2 thé est empr. à l'angl. dont la forme tea est att. dans cet empl. dep. 1738 (NED) sans désigner spécialement la prise de thé de fin d'après-midi telle qu'elle a été pratiquée par la suite (v. five o'clock étymol.), cet empl. a connu un tel succès pour désigner des réceptions en fr. que l'angl. a empr. le mot fr. thé pour désigner ce genre de réception, appelée normalement tea-party (1788 ds NED Suppl.2). Fréq. abs. littér.: 1 709. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 609, b) 1 905; xxes.: a) 2 834, b) 3 169.
DÉR.
Théisme, subst. masc.,méd. Ensemble des manifestations pathologiques, aiguës ou chroniques, superposables à celle du caféisme, dues à une consommation abusive de thé. Le théisme chronique a été décrit en Amérique par Morton, en 1879, chez les dégustateurs de thé, puis chez les grands buveurs par Balard, Eloy, Wood, King, Lander-Brunton (A. Porot, Les Toxicomanies, 1971, p 111).En partic. [En Tunisie, à une époque récente] Forme particulièrement grave résultant de la préparation du thé par des décoctions prolongées et répétées pratiquées sur une même dose de feuilles, et destinées à les épuiser en totalité. V. caféisme ex. de H. Bazin. [teism̭]. 1reattest. 1871 (Journ. de méd. et de chir. pratiques, XLII, pp. 561-2 ds Quem. DDL t. 8); de thé, suff. -isme*.
BBG.Dufrenoy (M.-L.). Le Robert et le vocab. exotique. In: Congrès internat. de Ling. et Philol. rom. 13. 1971. Québec, 1976, t. 2, p. 38. − Gohin 1903, p. 269 (s.v. théisme). − Quem. DDL t. 1 (s.v. thé vert), 3 (s.v. théiforme), 8 (s.v. théisme), 16, 28 (s.v. thé menteur).