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THÈSE, subst. fém.
A. −
1. Proposition ou théorie que l'on tient pour vraie et que l'on soutient par une argumentation pour la défendre contre d'éventuelles objections. Avancer, appuyer, confirmer, contredire, défendre, infirmer, réfuter, renverser, soutenir une thèse; à l'appui d'une thèse; thèse militaire, historique; thèse idéaliste, marxiste, matérialiste; exposé des thèses en présence; thèses contraires; thèse essentielle, fondamentale. La thèse philosophique indémontrée a pris un faux air d'assurance scientifique en passant par la science, mais elle reste philosophie, et elle est plus loin que jamais d'être démontrée (Bergson, Deux sources, 1932, p. 290):
Il a vu, en quelques dizaines d'années, régner successivement, et même simultanément, des thèses contradictoires également fécondes, des doctrines et des méthodes dont les principes et les exigences théoriques s'opposaient et s'annulaient, tandis que leurs résultats positifs s'ajoutaient en tant que pouvoirs acquis. Valéry, Variété III, 1936, p. 164.
Loc. adj. À thèse. Qui est composé en vue d'illustrer et de défendre une idée philosophique, morale, politique. Film à thèse; littérature à thèse. Nous sommes ici bien loin du roman à thèse que pratiquait George Sand, car une thèse soutenue nuit à l'exactitude des constatations (Bourget, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 161).J'aurais pu faire sur ce sujet [le problème de la repopulation] qui n'a jamais été traité une pièce selon le ton sarcastico-mélodramatique qu'ont mis à la mode les faiseurs de « pièces à thèse » (Apoll., Tirésias, 1918, préf., p. 866).
Loc. adv., vx. En thèse générale. En règle générale. On peut établir en thèse générale, que les exercices forts et longtems continués, diminuent la sensibilité du système nerveux (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 100).
Loc. verb. fig., vieilli. Changer la thèse. Modifier la question, l'état des choses; donner un autre aspect à une situation. Ce que vous me dites change bien la thèse (Ac. 1835-1935). Une donation de cinq cent mille francs... ça change la thèse (Labiche, Point de mire, 1864, iv, 11, p. 509).
En partic. Point de doctrine, opinion d'une personne (savant, philosophe, écrivain, homme politique) sur une question précise. Synon. position.On pourrait remplir des pages entières avec l'exposé sommaire des thèses contradictoires, cocasses et charlatanesques qui forment le fond des harangues de nos grands hommes (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 171).Pour l'Europe, M. Churchill a paru se rallier totalement aux thèses américaines, en particulier en ce qui concerne le réarmement de l'Allemagne (L'Humanité, 19 janv. 1952, p. 3, col. 2).
2. PHILOSOPHIE
a) [P. réf. à Kant, p. oppos. à antithèse] ,,Première assertion d'une antinomie`` (Morf. Philos. 1980).
b) [P. réf. à Hegel et à Fichte; chez Hamelin, p. oppos. à antithèse et synthèse] ,,Premier terme d'un système formé par trois concepts, ou trois propositions dont les deux premiers s'opposent l'un à l'autre, et dont le dernier lève cette opposition par l'établissement d'un point de vue supérieur`` (Lal. 1968). Le mot « thèse » représente une forme spéciale d'affirmation discursive ou logique, soit comme premier moment (...), soit comme type d'affirmation de nature dialectique (Marxisme1982).
c) PHÉNOMÉNOL. Action de poser par la pensée, sans que cette position implique nécessairement l'affirmation d'une vérité ou d'une réalité (d'apr. Foulq. St-Jean 1969).
B. −
1. HIST. DE L'ÉDUC. Proposition ou série de propositions que le candidat à un grade de bachelier, de licencié, de docteur s'engageait à soutenir publiquement dans une université. La Sorbonnique était une thèse solennelle, durant une journée entière, au cours de laquelle tous les docteurs de la faculté pouvaient attaquer le récipiendaire sur sa doctrine (MarionInstit.1923).
P. méton. Grande feuille de papier ou de parchemin souvent richement décorée où étaient écrites ces propositions. Pour rendre ces thèses plus dignes d'être offertes, on les décorait d'images exécutées avec un soin spécial, et quelques unes étaient ornées de gravures de tout premier mérite (Havard1890).
2. [P. oppos. à mémoire2]
a) Travail présenté sous forme d'ouvrage exposant une recherche scientifique originale et ses résultats dans un établissement d'enseignement supérieur habilité, soumis à soutenance publique devant un jury pour l'obtention du grade de docteur. Thèse principale, complémentaire; préparer, publier sa thèse; présider une thèse; titre d'une thèse; soutenance, sujet de thèse; thèse (de doctorat) de/en droit, sciences politiques, géographie, histoire, lettres, médecine; thèse de doctorat ès lettres, ès sciences, ès sciences économiques. Faites-lui faire son Droit, je paierai les inscriptions et les frais de thèse (Balzac, Début vie, 1842, p. 431).Une fois sa thèse pour le doctorat juridique soutenue, il avait annoncé son dessein d'en commencer une seconde, d'économie politique (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 429).V. doctorat A ex. de Mallarmé, de Civilis. écr. et passer11reSection I C 2 α ex. de Balzac.
Thèse de troisième cycle, thèse d'État. Si la thèse de troisième cycle est surtout appréciée en fonction de ses qualités méthodologiques, la thèse d'État doit constituer un apport plus général et plus synthétique à la connaissance (Éduc.1979).
Thèse inaugurale. V. inaugural A ex. de Hist. gén. sc.
b) P. méton. Livre imprimé où figure ce travail. Il m'a envoyé sa thèse (Ac.).
Prononc. et Orth. : [tε:z]. Martinet-Walter 1973 distingue entre durée longue et surlongue (11, 6). Ac. 1694, 1718: these; dep. 1740: thèse. Homon. formes de taire: taise, -s, -nt. Étymol. et Hist. 1. a) 1579 « proposition théorique qu'on avance avec l'intention de la défendre contre les objections éventuelles » (P. de Costal, Disc. philos., p. 58 ds Gdf. Compl.); 1807 en thèse générale (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois, p. 307); b) 1885 pièce, roman à thèse (Bourget, loc. cit.); 2. a) 1602 « proposition ou ensemble de propositions que le candidat à un grade de bachelier, etc., s'engage à soutenir » (Peiresc, Lettres, éd. Tamizey de Larroque, t. 6, p. 16); 1835 « ensemble de travaux présentés, sous forme d'ouvrage, en vue de l'obtention du grade de docteur » (Ac.); b) 1643 « grande feuille (de papier, de parchemin), souvent richement décorée, où sont imprimées les propositions d'une thèse » (Naudé, Advis pour dresser une bibliothèque, p. 96); c) 1680 « exposé public et discussion d'un ensemble de travaux devant un jury universitaire » (Rich.); 3. 1904 philos. (Nouv. Lar. ill.); 4. 1968 log. « théorème » (Lar. encyclop. Suppl.). Empr. au lat.thesis « sujet, proposition, thème », gr. θ ε ́ σ ι ς « action de poser, de placer; convention; (en philos.) action de poser une thèse, proposition ». Fréq. abs. littér.: 1 365. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 672, b) 1 301; xxes.: a) 2 268, b) 3 169.
DÉR.
Thésard, -arde, subst.,fam. Personne qui prépare une thèse de doctorat. Un directeur de recherches a un certain pouvoir sur ses thésards, mais ceux-ci ont aussi la possibilité de le quitter pour un autre (La Nef, juin 1970ds Gilb. 1980). [teza:ʀ], fém. [-aʀd]. 1reattest. 1965 (Le Nouvel Observateur, 14 janv., p. 13, col. 3 ds Quem. DDL t. 40); de thèse, suff. -ard*.