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TAPIR (SE), verbe pronom.
A. −
1. [Le suj. désigne un animal] Se cacher en se tenant dans une posture raccourcie, ramassée, en occupant le moins de place possible. Elle enfile rapidement son ouverture étroite et ténébreuse, se tapit au fin fond, et là, tout accroupie et ramassée sur elle-même, le cœur lui battant à coups redoublés, elle écoute les aboiements lointains de la meute et les cris des chasseurs (M. de Guérin, Journal, 1834, p. 205).Le perdreau rouge se rencontre dans les guérets, dans les terres labourées. Il s'y blottit, il s'y tapit dans un sillon ou sous une motte de terre (Vidron, Chasse, 1945, p. 11).
Part. passé en empl. adj. De l'œil d'un milan qui a longtemps plané en rond du plus haut du ciel autour d'une pauvre alouette tapie dans les blés (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 373).
2. [Le suj. désigne une pers.] Se cacher, se dissimuler en se blottissant. Quoique ultra-repus, nous n'avions laissé de notre passage que des traces imperceptibles. Ainsi, bien munis jusqu'au dîner, on se dispersa; et j'allai me tapir dans un bon lit, où je dormis en attendant la messe, semblable au héros de Rocroy et à d'autres encore, qui ont dormi jusqu'au moment de commencer la bataille (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 372).
Part. passé en empl. adj. Être tapi derrière la porte. Un homme était tapi au fond de son fauteuil. Il fixa sur Mathilde et sur Andrès ses yeux brillants et balbutia: − C'est l'émotion qui m'a flanqué une crise (Mauriac, Anges noirs, 1936, p. 119).
B. − Au fig. Se cacher. J'en suis venu à souhaiter de tout mon cœur la déroute du capitalisme et de tout ce qui se tapit à son ombre, d'abus, d'injustices, de mensonges et de monstruosités (Gide, Journal, 1932, p. 1116).
Part. passé adj. Caché. Mais déjà pour elle ou pour son adorateur, la misère, tapie là-dessous, dressait la tête et leur faisait sentir ses dents aiguës (Balzac, Gobseck, 1830, p. 393).Une seule impulsion l'anime [l'homme freudien normal], le principe du plaisir, tapi dans l'inconscient, qui exige sans délai les satisfactions les plus primaires (Mounier, Traité caract., 1946, p. 580).
Rem. Les formes plur. des temps simples s'emploient peu à cause de l'homon. avec les formes corresp. du verbe tapisser.
Prononc. et Orth.: [tapi:ʀ], (il se) tapit [tapi]. Homon. tapir, tapis. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1155 « (d'une personne) se retirer, se cacher, s'enfermer » (Wace, Brut, 14270 ds T.-L.); 2. 1160-74 « (d'un animal) se cacher en se mettant dans une posture ramassée » (Id., Rou, éd. A. J. Holden, II, 2753). De l'a. b. frq. *tappjan « fermer, enfermer », issu de la famille de *tappo (v. tapon). FEW t. 17, p. 308. Fréq. abs. littér.: 372. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 418, b) 348; xxes.: a) 459, b) 756. Bbg. Brown (L. P.). Some rom. words of Arabic or Germanic origin. Los Angeles, 1938, p. 17, 22-24.