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SYNCOPER, verbe trans.
A. − LING., PHONÉT., vieilli. Abréger (un mot) en lui enlevant une lettre, un phonème, une syllabe. Nos poètes, pour obéir au méchanisme du vers, dérogent à la règle générale de la formation des temps (...) [et] écrivent en syncopant, j'avoûrai, nous joûrons (...) [etc.], au lieu de j'avouerai, nous jouerons (Gramm.t. 61789).On le syncope [ce mot français] avec la terminaison mare; par là il s'argotise (...) j'ignore le nom d'un perruquier (...) je dirai: perruquemare (Moreau-Christophe, « Argot », Dict. convers., 1833, p. 60).
B. − MUSIQUE
1. Lier une note à une autre en formant une syncope. Que veut avant tout Beethoven! Que l'on joue legato (...) c'est (...) pour cette raison qu'il a syncopé, lié les deux ut croche et double croche de la 2emesure (Mathis-Lussy, Rythme mus., 1911, p. 13).
2. P. méton. Donner un rythme syncopé. Syncoper une harmonie, un rythme. Comme il n'a qu'infiniment d'esprit et point de passion, dès que l'expression de la passion n'est pas piquante, amusante, singulière, dès que surtout elle n'est que vraie et simple, Rossini a peur d'ennuyer et se hâte de syncoper sa musique (Stendhal, Corresp., t. 2, 1825, p. 380).Il n'est pas le seul qui sache syncoper une valse (Berlioz, Souv. voy., 1869, p. 43).
Prononc. et Orth.: [sε ̃kɔpe], (il) syncope [sε ̃kɔp]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1300 sincoper « couper, extirper » (Roman du lis, éd. F. C. Ostrander, 2297); b) 1385 syncoper les paroles de qqn « couper, écourter les propos de quelqu'un afin d'en altérer le sens » (Arrêts du parlem. de Paris, VII ds Gdf. Compl.); c) déb. du xvies. « interrompre, couper, arrêter » (J. d'Auton, Chronique, 1, 44 d'apr. FEW t. 12, p. 495a): 2. a) 1362-65 intrans. « tomber en syncope » (Martin de Saint-Gilles, Amphorismes Ypocras, éd. G. Lafeuille, II, 41); b) 1872 « surprendre vivement » (Littré); 3. gramm. a) déb. du xves. sincoper (un mot) (Donait françois, 56 ds Städtler Gramm., p. 282); 1798 mot syncopé (Ac.); b) 1559 « retrancher (un phonème ou une syllabe) à l'intérieur d'un mot » (Amyot, trad. des Éthiopiques d'Héliodore, 1. II, 21 rods Hug.); c) 1904 vers syncopé (Nouv. Lar. ill.); 4. mus. a) 1690 trans. « unir (une note à la suivante) par syncope » (Fur.); 1690 note syncopée (ibid.); 1933 syncopé « fortement accentué, au rythme marqué » (Guiraud, Busser, Instrument., p. 254); b) 1737 intrans. « former une syncope » (Rameau, Mus. théor., p. 79). Dér. de syncope*; dés. -er.