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SURDITÉ, subst. fém.
A. − Diminution (unilatérale ou bilatérale) de l'acuité auditive provoquant une gêne dans la conversation ou l'abolition complète du sens de l'ouïe; état d'une personne sourde. Il vaut encore mieux qu'un juge soit réputé imbécile ou profond, que sourd. Il mettait donc grand soin à dissimuler sa surdité aux yeux de tous, et il y réussissait d'ordinaire si bien qu'il était arrivé à se faire illusion à lui-même. (...) Il se croyait tout au plus l'oreille un peu rebelle (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 232).Pour la première fois depuis les quatorze ans de notre intimité, nous eûmes quelque peine à nourrir l'entretien. Gide le portait au compte (...) de sa moindre réceptivité, due aux suites de son otite et du reliquat de surdité qui l'accompagne (Du Bos, Journal, 1925, p. 356).
SYNT. Surdité acquise, congénitale, héréditaire, professionnelle, traumatique; surdité bilatérale, unilatérale; surdité de l'enfant, de l'adulte; surdité complète, incurable, lacunaire, légère, moyenne, partielle, profonde; être atteint de surdité; diagnostic, étude, mesure, siège, thérapeutique, traitement de la surdité.
PATHOL. Baisse de l'acuité auditive d'au moins 30 décibels et entraînant une gêne dans la conversation. Une surdité légère représente une perte de 30 db, ce qui correspond à une perception de la voix chuchotée à une distance de 1 mètre et de la voix haute à 5 ou 6 mètres. Une surdité moyenne représente une perte de 45 db, ce qui correspond à une perception de la voix chuchotée à 10 cm et de la voix haute à 2 mètres. Une surdité importante représente une perte de 60 db correspondant à une voix chuchotée perçue au contact et à la voix haute perçue de 50 cm à un mètre (A. Moulonguet, La Surdité dans la sociétéds La R. du Praticien, t. 15,11 juill. 1965, p. 2732).
Surdité de transmission. Surdité caractérisée par une atteinte de la fonction de transmission des ondes sonores provoquée par une altération de l'oreille externe et/ou de l'oreille moyenne. Les surdités de transmission pour la majeure partie d'entre elles vont être chirurgicales et leur traitement a fait depuis quelques dizaines d'années d'énormes progrès (J. Bouche, Ch. Frèche, Les Surdités de transmission de l'adulteds La R. du Praticien, t. 1511 juill. 1965, p. 2653).
Surdité de perception. Surdité due à une lésion des organes sensoriels (de l'oreille interne au cortex). Surdité de perception brusque, chronique, progressive. [Les] surdités de perception post traumatiques (...) sont malheureusement les plus fréquentes; elles traduisent une lésion de l'oreille interne qui, dans la majorité des cas, est définitive (Y. Guerrier, Y. Desjean, Surdités traumatiques et professionnellesds La R. du Praticien, t. 1511 juill. 1965, p. 2707).
Surdité mixte. Diminution de l'acuité auditive liée à l'existence simultanée d'une surdité de transmission et d'une surdité de perception (d'apr. Méd Biol. t. 3 1972).
Surdité centrale. Surdité due à une lésion du cortex temporal ou des voies infracorticales. (Dict. xxes.).
Surdité périphérique. Surdité due à une lésion de l'oreille externe, de l'oreille moyenne ou de l'appareil cochléaire de l'oreille interne (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972).
Surdité verbale. Atteinte élective de la compréhension orale des mots dont le son est perçu, avec conservation relative de la reconnaissance des messages non verbaux, due à une lésion corticale du lobe temporal gauche. Dans la surdité verbale pure, la symptomatologie se réduit donc à la perte de la compréhension de la parole et à la perte de l'écriture sous dictée, les paroles étant alors perçues par les malades (...) comme un murmure (H. Hécaen, R. Angelergues, Pathol. du lang., 1965, p. 79).
Surdité corticale. Surdité due à une lésion du cortex temporal. Le malade atteint de surdité corticale peut se comporter comme s'il était inconscient de sa surdité (H. Hécaen, Introd. à la neuropsychol., 1972, p. 238).
Surdité musicale, tonale. ,,Incapacité de reconnaître la hauteur des sons, leurs rapports et leur place sur l'échelle musicale`` (Lal. 1968). Il est vraisemblable que le trouble essentiel dans la surdité tonale est l'impossibilité de différencier des intervalles lorsque ces intervalles ne sont pas très grands (A. Ombredame, L'Aphasie et l'élaboration de la pensée explicite, 1951, p. 337).
Surdité mentale. ,,Déficience ou absence de l'ouïe consécutives à un trouble mental, l'appareil auditif étant intact`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
Surdité fonctionnelle, psychogénique. Surdité qui ne peut être attribuée à aucune lésion organique et qui apparaît généralement après un choc émotionnel. (Dict. xxes.).
B. − Au fig. État d'une personne qui refuse de prendre en compte certaines réalités, qui est sourd, insensible à certaines sollicitations. Quand je vois un grand nombre de personnes à qui il me va falloir parler, j'ai un mouvement de recul et n'entends plus bien ce qu'on me dit. Je me réfugie dans une surdité passagère. Je suis présent, mais comme un somnambule (Green, Journal, 1949, p. 268).
Prononc. et Orth.: [syʀdite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xives. pathol. medecines de la surdité (Moamin, éd. H. Tjerneld, II, 39 [titre du chapitre]); 1478 (N. Panis, Le Guidon en françoys, fol. 198 ds Sigurs, p. 419); 2. 1651 fig. (Corneille, Imitation de Jesus-Christ, livre III, chap. 3, 173 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 8, p. 268). Empr. au lat. class.surditas « fait d'être sourd » au propre et au fig., dér. de surdus, v. sourd. A éliminé le m. fr. sourdesse « id. » fin xives. (E. Deschamps, Double Lay de la fragilité humaine, 252 ds Œuvres compl., éd. de Queux de St Hilaire, t. 2, p. 265) − 1660, Oudin Fr.-Esp. Fréq. abs. littér: 105. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 28.