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SUR, prép.
I. − Domaine spatial.[Le compl. désigne le lieu d'un contact, par pesanteur, par pression, par recouvrement] Anton. sous.
A. − [Le compl. désigne le sol ou bien un support quelconque où s'exerce la pesanteur]
1. [Après un verbe exprimant la position du corps relativement au sol]
a) [Le compl. désigne le lieu] S'allonger, se coucher, se dresser, s'effondrer, se mettre debout, se rouler, tomber sur le sol, sur le tapis; s'asseoir, s'agiter, s'assoupir, se laisser tomber sur une chaise, sur un banc; s'allonger, dormir, se retourner, se vautrer sur un lit. D'autres [gamins], à califourchon sur le mur, agitaient leurs jambes, en fauchant avec leurs sabots les grandes orties (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 127).
P. anal. [En parlant de choses] L'ermite (...) nous fait visiter l'église, une grande salle rectangulaire, avec un plafond de charpente supporté par de larges ogives qui s'appuient directement sur le sol (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 59).
Dans des expr. fig. Mettre qqn/être sur la braise, sur des charbons ardents, sur le gril, sur la sellette; monter, passer sur le billard; coucher qqn, laisser qqn/rester sur le carreau; se reposer sur ses lauriers; mettre qqn/coucher, être, mourir sur la paille; être couché sur un lit de roses, sur des roses. Pendant ce long entretien, MmeDebée-Leeman était sur les épines: sa conscience lui faisait deviner la matière de notre conversation (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 136).
b) [Le compl. désigne la partie du corps en contact avec le sol et qui, par conséquent, supporte le poids du corps]
[En parlant de l'être qui exécute l'action] Coucher, se coucher, dormir, être, se mettre, se retourner, tomber sur le côté, sur le dos, sur le flanc, sur le ventre; se soulever sur un coude, sur les coudes; descendre l'escalier sur les fesses; se mettre sur ses pieds; sauter sur un pied; se traîner sur les genoux; trembler sur ses jambes; se hausser, marcher sur la pointe des pieds; pivoter sur ses talons. Il tomba sur les genoux, d'abord, puis s'abattit, la face en avant (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p. 195).
Tourner, pivoter sur soi-même. D'une main, élevant celle de la jeune fille, Emmanuel la faisait tourner sur elle-même dans un mouvement qui soulevait sa jupe (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 161).La grosse Destine tournoyait sur elle-même, frappant une main contre l'autre et criant comme si elle avait perdu la raison (J. Roumain, Gouverneurs de la rosée, Paris, Éditeurs fr. réunis, 1946, p. 190).
[En parlant d'un patient] Coucher, mettre, retourner qqn sur le dos; mettre, remettre qqn sur pied, sur ses pieds; faire tomber qqn sur le dos.
Dans des expr. fig. Tomber, en rester sur le cul, sur son cul. V. cul I A 1 c.Être sur les dents. Être exténué. V. dent C 5.Être en alerte. Toutes les brigades de gendarmerie furent sur les dents durant huit jours (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 198).Se dresser, monter sur ses ergots. V. ergot A 1 a.Mettre qqn, être sur le flanc. V. flanc I A 1 a.Retomber sur ses pieds, mettre sur pied. V. pied 1reSection I B 1 a.Être tombé sur la tête*. Dormir sur ses deux oreilles. Dormir en toute quiétude. Vous n'allez pas faire de bêtises? Les soldats se mirent à rire:Ah! dit l'un d'eux avec conviction, avec nous, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 145).
P. anal. [En parlant de choses] La voiture s'est couchée sur le côté; la porte tourne sur ses gonds. Elles tremblent sur leurs tiges comme pour s'envoler (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Cas de div., 1886, p. 1072).Elle fixa le petit ventilateur dont l'hélice pivotait sur un axe (Green, Moïra, 1950, p. 36).
2.
a) [Après un verbe exprimant l'action de déplacer un objet] Apporter, jeter, placer, poser qqc. sur le sol, sur un meuble; éparpiller, étaler des papiers sur le bureau; ranger des livres sur une étagère; mettre un vêtement sur un cintre; suspendre du linge sur un fil. Les femmes étendaient du linge sur la dune et posaient des cailloux dessus pour le tenir (Queffélec, Recteur, 1944, p. 128).
[Le verbe exprime le résultat de l'action] Les papiers s'accumulent sur le bureau; le linge pend sur un fil.
Dans des expr. fig. Mettre, remettre qqc. sur le métier; jouer sur plusieurs tableaux; jouer cartes sur table; mettre, remettre qqc. sur le tapis; trier sur le volet.
b) En partic. [Après un verbe exprimant l'action d'empiler] Mettre des livres les uns sur les autres; ne pas laisser pierre sur pierre. Oui, ah! il en avait dû mettre, des jours, des semaines, des mois, à confectionner ce monument [un fichier] !... Que de fiches culbutées les unes sur les autres (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 216).Les araucarias qui bordent le rond-point central lancent sur plusieurs étages de courts rameaux strictement horizontaux, nets et secs (Cl. Ollier, Le Maintien de l'ordre, 1988 [1961], p. 30).
Au fig. Vivre, être les uns sur les autres. Vivre, être dans la promiscuité. Bien que l'on vive tous les uns sur les autres, personne ne put savoir si les femmes avaient été battues par leurs maris (Queffélec, Recteur, 1944, p. 90).
3. [Après un verbe exprimant l'action de transporter, de supporter]
a) [Le compl. désigne la partie du corps qui supporte la charge] Emporter, porter qqc./qqn sur son dos, sur ses épaules; charger, placer qqc./qqn sur le dos de qqn. Je vois toutes ces femmes, de tenue correcte, s'en aller pieds nus, portant le linge à laver sur leur tête (Michelet, Chemins Europe, 1874, p. 119).Le régiment, au pas cadencé, l'arme sur l'épaule, inonde jusqu'aux bords la rue de Gauchin-l'Abbé (Barbusse, Feu, 1916, p. 72).
Garder, porter qqc. sur soi. Garder en permanence avec soi. Il n'avait presque rien sur lui et refusa les quelques billets que proposa de lui avancer le vicomte (Gide, Faux-monn., 1925, p. 961).
Dans des expr. fig. Mettre (une affaire) sur le dos de qqn. Lui en attribuer la responsabilité. V. dos I B 3 d.Avoir, se mettre qqc./qqn sur les bras. Avoir, prendre à charge. V. bras I B 2 a.Avoir, se mettre, prendre qqc. sur le dos. Supporter la charge ou les désagréments de. Regarde-moi un peu, je ne serais plus Nana, si je me collais un homme sur le dos... Et, d'ailleurs, c'est trop sale (Zola, Nana, 1880, p. 1457).Avoir un poids sur le cœur, sur la conscience. V. cœur II D 1, conscience II B.En avoir gros sur le cœur, sur la patate. V. gros3B 2, patate B 2 b.Avoir le cœur sur la main. Être charitable, généreux. Des êtres ruisselants de vertu et qui ont le cœur sur la main (Mauriac, Th. Desqueyroux, 1927, p. 169).
b) [Le compl. désigne une monture ou un véhicule, un support] Monter sur son âne, sur son vélo; transporter un blessé sur un brancard, une civière.
B. − [Le compl. désigne un lieu où s'opère un déplacement, où s'exerce une activité, où se déploie un phénomène, où se constate une présence]
1. [Le compl. désigne le lieu d'un déplacement]
a) [Le compl. désigne le lieu d'un déplacement ou bien l'endroit auquel il aboutit] Marcher sur le trottoir; courir sur la route; monter sur la colline; descendre sur la plage; se pavaner sur la place; se rendre sur les lieux, sur place; s'arrêter sur le pas de la porte; la barque glisse sur l'eau; des feuilles flottent sur la rivière; le patin sur glace. Je débouche sur une place dont les efforts qu'elle fait pour être un parc ont quelque chose d'attendrissant, d'inutile et de solennel (Morand, New-York, 1930, p. 132).L'attelage de bœufs tourne paisiblement sur l'aire en écrasant les gerbes (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, préf., p. 8).
En partic. [Le compl. désigne ce qui fait obstacle au déplacement] Buter, trébucher sur les cailloux, sur un corps. Tout se met à la traverse; elle trébuche sur les pierres et sa jupe s'enroule dans ses jambes (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 169).Au fig. Broncher sur les imparfaits du subjonctif, en effet, prouve deux fois votre culture puisque vous les reconnaissez d'abord et qu'ils vous agacent ensuite (Camus, Chute, 1956, p. 1478).
b) P. méton. [Le compl. désigne le parcours] Ne rencontrer personne sur le parcours; revenir sur ses pas; le cyclone a tout détruit sur son passage. Comme c'était sur mon chemin, j'ai ramené son attelage par ici (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 35).
ASTRON., ASTRONAUT. Les astres roulent sur leurs orbites; mettre un satellite sur orbite. V. orbite II A 1 ex. du Nouvel Observateur.
MAR. Le navire continue sur son erre*. P. anal. Continuer sur sa lancée*.
Dans des expr. fig. Mettre qqn/être sur la piste*, sur les traces de qqn. V. trace I A 6 c.Être sur la bonne voie*. Mettre qqn/être sur la voie* de la vérité, d'une découverte. Marcher sur les brisées de qqn. V. brisée.
2. [Le compl. désigne le lieu d'une activité] Discuter sur le palier; bronzer, manger sur la terrasse; piqueniquer sur les bords de la Moselle; attendre qqn sur le trottoir; aller en vacances sur la Côte d'Azur; travailler sur le secteur de, sur Lunéville. À n'en pas douter, le spectacle le plus intéressant n'était pas sur la scène, mais bien dans la salle (Huysmans, Marthe, 1876, p. 14).
Dans des expr. fig. Être sur la brèche; faire grève sur le tas; danser, vivre sur un volcan. Quand j'appris qu'il avait été mauvais sujet sur le pavé de Londres, travaillant pour les journaux (...), je m'étonnai bien qu'il ne fût pas chevalier d'industrie (Stendhal, Souv. égotisme, 1832, p. 68).
3. [Le compl. désigne le lieu où se produit une chute, un écoulement]
a) [Le compl. désigne le point d'impact d'une chute] Les pétales tombent sur les plates-bandes; la pluie crépite sur le toit. Les fleurs qui s'effeuillent et dont les étamines pleuvent sur les tombes (Lamart., Raphaël, 1849, p. 158).
b) [Le compl. désigne le lieu où s'écoule un fluide] L'eau se répand, ruisselle sur le sol. Il savait ce qu'elle pensait: en cette minute des villages belges brûlaient, la mer déferlait sur les campagnes hollandaises. Pourtant ici c'était un soir de fête (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 16).
c) [Le compl. désigne l'espace où se déploie un phénomène atmosphérique] Il pleut sur Brest, sur tout l'est du pays. C'est une des vapeurs infernales qui, par bouffées, du sommet de Sion, s'épandent sur la plaine (Barrès, Colline insp., 1913, p. 208).Les jardins des faubourgs défilèrent sans agrément; un air glacial stagnait sur les campagnes humides, je me pelotonnai au fond de la voiture (Gracq, Syrtes, 1951, p. 12).
Dans des expr. métaph. (suggérant une atmosphère accablante ou oppressante). Une atmosphère d'orage pesait sur la maison et les cœurs (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 106):
1. Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l'horizon embrassant tout le cercle Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits... Baudel., Fl. du Mal, 1861, p. 118.
Au fig. Une incompréhensible torpeur pesait sur lui, qui n'était peut-être que de la fatigue: il renonçait (Gide, Caves, 1914, p. 866).Une ombre menaçante s'appesantissait sur elle, prête à l'étouffer (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 115).
4. [Le compl. désigne le lieu où se constate une présence] Il y a foule sur le port, sur la place; sur la colline se dresse une tour; le village est construit sur le versant; on aperçoit des maisons sur l'autre rive. Un ou deux villages blanchâtres, avec leurs églises à plates-formes (...), étaient posés sur un des renflements de la plaine (Fromentin, Dominique, 1863, p. 8).
En partic. [Dans des dénom. de villes] Boulogne-sur-Mer, Conflans-sur-Anille, Francfort-sur-le-Main. Une autre source connue est celle de Sainte-Quiterie, à Aire-sur-l'Adour. Elle guérit les maux de tête, et même la folie (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 128).
C. − [Le compl. désigne le lieu d'une pression, le point d'impact d'un coup]
1. [Le compl. désigne l'endroit où prend appui une pers.] S'appuyer, prendre appui sur une canne, sur le coin d'un meuble; s'appuyer sur qqn, sur le bras de qqn. Lorenzo chancelle; il s'appuie sur la balustrade et glisse à terre tout d'un coup (Musset, Lorenzaccio, 1834, i, 4, p. 108).
De sur.Sans bouger les mains de sur les accoudoirs elle leva juste le doigt (Cl. Simon, Histoire, 1973 [1967], p. 333).
2. [Le compl. désigne l'endroit où l'on exerce une pression, où a lieu un contact, où l'on frappe]
a) [Le compl. désigne la partie d'une masse] Appuyer, presser, exercer une pression sur le bouton, sur la sonnette, sur la gâchette.
[P. invers. du sens de la poussée] Tirer sur une corde, sur une poignée.
[Lorsque la surface est verticale, sur est en concurrence avec contre (plus usuel)] Tout à coup, il frappe avec son couteau sur son verre. Chacun se tait (Barrès,, Colline insp., 1913p. 140).
b) [Le compl. désigne le corps ou une partie du corps] Cogner, frapper, taper sur qqn, sur le dos, sur la nuque d'un animal, d'une personne; abattre sa main, sa pogne sur l'épaule de qqn; lever la main sur qqn; poser ses lèvres sur les lèvres de qqn; mettre sa main sur son cœur; se taper sur les cuisses. Je vas lui coller ma main sur la figure (Zola, Nana, 1880, p. 1201).Il te leur abattait ça sur le coin de la gueule: « Tiens, ma vache! » (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 244).
D. − [Le compl. désigne le lieu d'un recouvrement ou d'une adhérence]
1. [Après un verbe exprimant l'action de recouvrir ou de découvrir] Étendre du beurre sur une tartine; mettre des housses sur les meubles; plier, replier un tissu sur lui-même. Il endossa sur sa blouse d'écolier un des grands manteaux dont il releva le collet plissé (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 83).[Il porte] un pantalon en lambeaux qu'il a roulé pour le retrousser sur son mollet (Pagnol, Marius, 1931, i, 1, p. 10).
Mordre sur, empiéter sur. Les guerriers se retrouvaient la proie d'une vie réelle qui empiétait sur le songe (Cocteau, Enfants, 1929, p. 114).
[Le compl. désigne ce qui est caché ou dévoilé] Les eaux se referment sur l'épave. Je ferme rudement la porte sur lui (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 266).L'action a pour cadre une institution de jeunes filles: le rideau se lève sur le cabinet de la directrice (Breton, Nadja, 1928, p. 36).
Au fig. Jeter un voile pudique sur un scandale. C'était comme une chaste image interdite sur laquelle ma vue répandait un nuage en entrant, et, au départ, je tirais le rideau sur les souvenirs (Sainte-Beuve, Volupté, t. 1, 1834, p. 53).
2. [Le compl. désigne une surface verticale ou bien une surface autre, mais envisagée indépendamment de la pesanteur]
a) [Après un verbe exprimant l'écoulement d'un fluide; sur est en concurrence avec le long de] L'eau coule, ruisselle sur les parois, sur les carreaux; des larmes roulent sur les joues de l'enfant. Barthélemy a senti la sueur lui couler sur le front et le long du cou (Ramuz, Gde peur mont., 1926, p. 189).
[En parlant d'une masse fluide] Le lierre retombe sur le mur; ses cheveux se répandent sur ses épaules; une mèche lui tombe sur les yeux. Sa barbe blanche tombait sur sa poitrine (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Marquis de F., 1886, p. 69).Sa robe bleu noir glissa sur son maigre corps avec un léger bruit qui ressemblait à un soupir (Green, Moïra, 1950, p. 37).
b) P. anal. [Le compl. désigne le corps ou une partie du corps, siège de sensations] Avoir des frissons sur tout le corps. Un air subtil, comme l'haleine de la vie, sur elle allait et venait (Jouve, Scène capit., 1935, p. 99).Elle sentit sur son front, sur ses joues, sur tout son corps presque nu sous la robe légère, l'air glacé (Bernanos, Mouchette, 1937, p. 1326).
Dans des expr. fig. Et voilà que soudain une peur me frôla, une peur sinistre qui me glissa sur la peau comme le contact d'un monstre invisible (Maupass., Contes et nouv., Mis. hum., 1886, p. 651).Mais tout glissait sur cette femme trop lisse (Nizan, Conspir., 1938, p. 166).
3. [Le compl. désigne le support d'un reflet, d'une projection] Des ombres, des reflets bougent sur les rideaux, sur le plafond. Sur le petit lac immobile, noir de son immense profondeur, passait quelquefois l'ombre d'un nuage (Baudel., Poèmes prose, 1867, p. 76).
Sur l'écran. Je suis allé au cinéma deux fois avec Emmanuel qui ne comprend pas toujours ce qui se passe sur l'écran. Il faut alors lui donner des explications (Camus, Étranger, 1942, p. 1148).
4.
a) [Le compl. désigne le support matériel de l'écriture ou de signes graphiques] Écrire, noter qqc. sur un cahier; s'inscrire sur les listes électorales; graver son nom sur les arbres; imprimer des motifs sur une toile; cocher un nom sur une carte; se reconnaître sur une photo.
Dans des expr. fig. Mettre qqc. noir sur blanc; coucher qqn sur son testament; jeter des idées sur le papier; mettre qqn/être sur une liste noire. Tu ne risques rien, va, c'est une sœur [une religieuse], ça a fait la croix sur tout ce qui est bon (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 227).
b) [Le compl. désigne le visage] La tristesse se peint sur son visage; lire sur les lèvres de qqn. Je crus voir plus d'une fois se peindre sur ses traits des signes de sympathie et d'approbation (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 314).
5. [Le compl. désigne un arrière-plan avec lequel paraissent coïncider, pour l'observateur, des objets interposés] Des nuages courent sur le ciel; des arbres, des silhouettes se découpent sur le ciel. L'église Sainte-Cécile dresse sa monstrueuse masse blanche: un blanc de craie sur un ciel sombre (Sartre, Nausée, 1938, p. 66).Le profil (...) se détachait sur la coulée de fleurs (Gracq, Syrtes, 1951, p. 55).
P. anal. [En parlant de bruits] Tout cela faisait que nous reposions mal, en plusieurs sommeils interrompus, et sur un arrière-fond de vacarme qui ne cessait guère de minuit à l'aube (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 72).
II. − Domaine spatial.[Le compl. désigne l'objet en direction duquel s'exerce une action, la cible, l'objet atteint, ou p. méton., la direction elle-même]
A. − [Après un verbe exprimant un déplacement]
1. [Le compl. désigne un point de l'espace, un lieu]
a) [Le compl. désigne un objectif] Marcher sur Rome; lancer une attaque, un raid sur une position ennemie. Les derniers tanks, peu à peu cachés par une bosse du terrain, foncent sur les lignes républicaines (Malraux, Espoir, 1937, p. 633).
MAR. Mettre le cap sur. V. cap2A 1 ex. de Loti.
b) [Le compl. désigne un point de l'environnement, envisagé en fonction de l'axe latéral du corps] Obliquer, tourner, prendre sur la/sa gauche; se retourner sur qqn, sur le passage de qqn. Il se retournait sur toutes les filles qui passaient (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 59).
2. [Le compl. désigne un être animé]
a) [Après un verbe exprimant un déplacement] S'avancer, courir, foncer, se précipiter sur qqn. Judith! Ah garce! Ah femelle! Il alla sur elle. Elle s'abritait, levait devant son visage ses mains (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 33).J'arrivais sur lui avec une telle force qu'il roula par terre (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 77).
Lancer les chiens sur. Nous fûmes repris (...) par six hommes de la Feldgendarmerie qui lancèrent sur nous leurs molosses (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 80).
b) [Après un verbe exprimant une attaque par bond] S'abattre, bondir, se jeter, sauter, tomber sur une proie, sur un antagoniste. Nous montons vers le soleil comme une flèche, nous fondons en bas sur notre proie comme un aigle, comme le carreau de la foudre! (Claudel, Poète regarde Croix, 1938, p. 192).[Le compl. désigne une partie du corps] Bondir, sauter, tomber sur le dos, sur les épaules, sur le râble de. Il n'a pas encore compris comment il a pu être fait comme un rat le jour où le Conan d'en face lui est tombé sur le poil! (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 172).
P. métaph. ou au fig. Le malheur s'abat sur une famille. Mais, tandis qu'ils [les Anglais dans Londres bombardé] déblayaient leurs ruines, d'autres angoisses fondaient sur eux et sur leurs pauvres alliés (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 121).
B. − [Le compl. en sur désigne un niveau par rapport auquel qqn ou qqc. est dans une position dominante]
1. [Après un verbe décrivant la posture d'une pers.] Se pencher, être penché, s'incliner, incliner le buste sur un malade, sur un établi. La romance qu'autrefois elle chantait sur mon berceau (A. France, Vie fleur, 1922, p. 477):
2. Yvonne fit de nouveau tourner les boutons de réglage. La voix ressurgit, plus nette, puis s'éteignit. La jeune fille se pencha sur le poste, lui donna de petites tapes amicales, le flatta comme d'un cheval la cuisse, le caressa comme d'un chat la nuque. Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 142.
De sur.Il releva la tête de sur les papiers (Cl. Simon, Histoire, 1973 [1967], p. 338).
Dans des expr. fig. Abaisser, avoir, garder le nez sur son assiette, sur la carte. P. hyperb. Se pencher au point de toucher. Se pencher sur un problème, sur une question. Les étudier attentivement.
2. [Après un verbe décrivant la position de la partie supérieure d'un arbre, d'une paroi, etc.] Les branches penchent, pendent, s'inclinent sur l'eau. Une roche qui plombe sur les eaux, une branche qui projette son ombre sur le sable désert, lui donnent un sentiment d'asile, de paix, de solitude (Senancour, Rêveries, 1799, p. 59).C'est une chose étrange que ce cañon vertigineux en plein milieu d'une ville, cette espèce de Verdon dominé par des maisons blanches suspendues sur le vide (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 135).
C. − [Après un verbe exprimant ou impliquant l'action de regarder]
1. [Le compl. désigne une cible] Tirer, braquer une arme sur qqn/qqc. On braqua ces canons sur la porte du ksar, d'après les règles les plus modernes de la tactique (Mille, Barnavaux, 1908, p. 140).
2. [Le compl. désigne le but d'un regard (dans des loc. constr. avec œil, coup d'œil, yeux, regard)]
a) [Le suj. désigne la pers. qui regarde] Arrêter, laisser, fixer, jeter, lancer, lever, porter, poser son regard, un regard curieux, les yeux sur qqn/qqc.; jeter, lancer un coup d'œil sur qqn/qqc.; avoir, garder le regard, les yeux fixé(s) sur qqn/qqc. Respellière louchait sur le buffet (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 151).
Lever les yeux de sur. Cesser de regarder. « Oui, chez une princesse du demi-monde! » avait répondu ma tante en haussant les épaules sans lever les yeux de sur son tricot, avec une ironie sereine (Proust,Swann,1913,p. 18).
Au fig. Avoir, garder l'œil, un œil sur. Surveiller. J'aurai l'œil sur les journaux du soir (Zola, Nana, 1880, p. 1127).Fermer les yeux sur. V. fermer II B 3 b.Avoir des vues sur. V. vue.
b) [Le suj. désigne le regard, les yeux en action] Le regard, les yeux (de qqn) s'abaisse(nt), s'arrête(nt), s'attarde(nt), se fixe(nt), se lève(nt), passe(nt), se porte(nt), se pose(nt), tombe(nt) sur qqn/qqc. Ils (...) s'arrêtèrent pour souffler, laissant errer distraitement leurs regards sur le triste paysage décoloré (Bernanos, Crime, 1935, p. 821).
3. [Le compl. désigne la vue qui s'offre à partir des ouvertures d'une maison ou d'une pièce] La façade, les fenêtres du salon donne(nt), regarde(nt) sur la rue, sur une cour intérieure; avoir une chambre avec vue sur la mer; avoir pignon sur rue (fig.). La porte d'entrée béait sur la nuit (Sartre, Nausée, 1938, p. 108).
D. − Au fig. Tirer sur.Tendre vers. Une maison à un seul étage, d'un marron sale avec des plaies tirant sur le rose (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 115).
E. − [Le compl. désigne une position dominante, sans idée de contact] Synon. usuel au-dessus de.
1. [Après un verbe exprimant l'action de voler] Des avions passent sur la ville. Nous songions à repartir, quand deux oiseaux, le col droit et les ailes tendues, glissèrent brusquement sur nos têtes (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Amour, 1886, p. 740).Une chevêche passait sur la maison, étirant dans le noir son aigre plainte, son grincement triste de girouette (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 9).
2. Au fig. [Dans des énoncés exprimant une menace, l'imminence d'un danger] Une menace plane sur la ville. [Quand on voit] la mort se balançant au-dessus de vous et sur l'ennemi, hésitante, sans qu'on sache celui qu'elle choisira, tout paraît un jeu (Genet, Un Captif amoureux, 1986, p. 227).
III. − [Empl. temp. ou temp.-causal]
A. − [Sur introd. un compl. exprimant un repère temp.]
1. [Il marque la coïncidence, la concomitance (idée de recouvrement)]
a) [Avec idée d'approximation]
α) [Le repère est l'heure] Vieilli ou rare. Sur les huit heures. Elle osa sortir de la maison par une fenêtre du derrière, sur les onze heures, quand elle vit sa tante et son oncle profondément endormis (Stendhal, Lamiel, 1842, p. 134).
Sur le coup de huit heures. Il s'agissait de faire une surprise à Maigret, qui téléphonait invariablement sur le coup d'onze heures (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 102).
β) [Le repère est une division naturelle de la journée] Des gelées ont eu lieu sur le matin. Et comme c'est demain dimanche, tu viendras voir ta mère sur le jour (Sand, Pte Fadette, 1849, p. 41).Sur le soir, des soldats arrivèrent (Barbusse, Feu, 1916, p. 103).Un dimanche d'octobre, sur le tantôt, une voiture attira soudain mon attention (R. Depestre, Hadriana dans tous mes rêves, 1988, p. 17).
Sur le/les midi. J'irai vous voir vendredi prochain sur les midi (Balzac, Corresp., 1842, p. 506).J'aurais pourtant voulu que nous mangions de bonne heure de façon à partir sur le midi (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 28).
γ) Sur la fin (de). Dans la phase terminale (de). L'action, dans Valentine, s'avance constamment rapide et entraînante vers le dénouement. Il semble seulement (...) que les forces lui aient quelque peu manqué sur la fin de sa course (Mussetds R. des Deux Mondes, 1832, p. 607).Souvent ivre après minuit, sur la fin des bals (Loti, Pêch. Isl., 1886, p. 212).
[En parlant de la vie humaine] Un tel idéal l'avait conduit, sur le tard, à être juge d'instruction (G. Leroux, Myst. ch. jaune, 1907, p. 13).Je vas gérer un bistrot à Montrouge. Faut se caser, bon diou, sur ses vieux jours! (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 238).
b) [Avec idée de succession immédiate]
α) [Dans une loc. désignant l'espace de temps pendant lequel dure le procès] Sur le moment (v. moment I E 1 m), sur l'instant (v. instant C 1 h). Tout, de leur vie, nous était sensible. J'allais écrire intelligible et ce ne serait pas tout à fait exact, car, sur l'instant, j'étais fort loin de tout comprendre (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 81).
β) [Dans une loc. signifiant que la réalisation du procès a lieu sans délai] Synon. aussitôt, immédiatement.
Sur l'heure. Avale-le, te dis-je, avale-le sur l'heure! Va, ne crains rien, tu le digèreras! (Milosz, Amour. init., 1910, p. 71).
Sur le coup. Alors lui, qu'avait les jetons, il a tout avoué sur le coup (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 235):
3. ... elle atteignit ma bouche avec une violence que je n'ai pas pu oublier. J'en augurai mal, par la suite, des puissances de vie et de séduction qui habitaient en elle; mais, sur le coup, je fus pris d'une sorte d'égarement... Bosco, Mas Théot., 1945, p. 27.
2. Dans des loc. verb.
a) Être sur le point de + inf. [Exprime l'imminence de la réalisation du procès que désigne l'inf.] V. point1III B 2.
b) Type aller sur ses quinze ans. Être dans l'année où l'on aura quinze ans. MmeBontemps n'avait pu s'empêcher de regarder son mari, qui avait répondu:Dame, elle [Albertine] va sur ses quatorze ans (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 355).
c) Être sur + subst. avec l'art. déf. ou le poss. Être sur le retour (d'âge). V. retour II A 1 c.Être sur le déclin. Il n'est aucune sorte de jeunesse vers laquelle un homme mûr, ou sur son déclin, puisse se retourner avec autant d'approbation heureuse, que celle qu'il passa dans les stades (Montherl., Olymp., 1924, p. 229).
B. − [Sur signifie que le procès que désigne le verbe est lié à l'acte ou à la circonstance que désigne le compl.]
1. [Le compl. désigne une circonstance qui précède immédiatement le procès, qui en est comme le signal] Se séparer sur un baiser. Oui (...) sa conduite est injustifiable, comme elle est inqualifiable. Sur ce bon mot, le député de la Seine continua son chemin sans vouloir entendre une syllabe de plus (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 99).Des heures durant, se succédaient les scènes pathétiques et alarmantes. On se quittait sur des sommations, faute que nous ayons cédé (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 141).
Sur ce. Après ce qui a été dit, après ce qui s'est passé. Je m'entends ... sur ce, MlleReceveur s'arrêta, apparemment effrayée de la grosseur de la médisance (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1937, p. 47).
Sur quoi. Même sens. Nous avons tellement regretté d'avoir manqué votre visite, l'autre jour (...) à l'ambassade! Nous étions allés chasser en Asie. Sur quoi, silence. La politesse est satisfaite (Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 63).
À la suite de. Se quitter sur un malentendu. Jef: Sois heureuse avec ton petit jeune homme. Mais tu me regretteras vite, c'est moi qui te le dis ... Marceline: Tu vas me laisser partir sur cette histoire idiote? (Achard, J. de la lune, 1929, iii, 4, p. 29).
[Après s'achever, finir, se terminer, sur est en concurrence avec par] Le récit de Pluvinage s'achevait sur ces phrases confuses (Nizan, Conspir., 1938, p. 243).Le déjeuner se terminait sur l'infusion rituelle (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 156).
Attraper, prendre une personne sur le fait. Pendant qu'elle agit. Saisie sur le fait, elle nie, les paupières baissées, le visage pincé (Frapié, Maternelle, 1904, p. 83).
2. [Marque la répétition rapide, l'enchaînement; type faire bêtise sur bêtise] On va faire flambée sur flambée. Au matin, je veux qu'il y ait ici dedans un tas de cendres, de quoi remplir une brouette (Bernanos, Mouchette, 1937, p. 1282).
Coup sur coup, loc. adv. À la suite. Sarah s'était amusée à lui faire boire coup sur coup six coupes de champagne (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1013).
3. Sur ces entrefaites*, loc. adv.
C. − [Sur marque qu'il y a relation de cause à effet entre l'action que désigne le compl. et le procès que désigne le verbe]
1. [Le subst. désigne un fait] Toutes les plaques [d'un camion blindé] jouaient. Sur un coup de frein, le tintamarre cessa (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 251).
2. [Le subst. désigne une demande, une incitation, un ordre, une prise de position (dans cet empl., sur est parfois en concurrence avec à)] Faire qqc. sur les conseils, sur l'invite, sur les instances, sur l'ordre, sur la prière, sur la proposition, sur la requête de qqn. Sur le désir de Madeleine, il y eut une messe à Saint-Sulpice (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 302):
4. Songez-y! Sur un simple appel lancé par nos chefs, le même jour, à la même heure, partout à la fois, la vie du pays peut s'arrêter, bloquée net!... Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 497.
[Dans la lang. juridico-admin., le subst. peut ne pas être actualisé] Agir sur ordre; catalogue sur demande; bal sur invitation; nomination sur proposition du Premier Ministre. On obtint, sur requête, un jugement pour pouvoir vendre dans les lieux mêmes (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 611).Le cœur ne fournit pas de la compassion sur commande (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1116).
3. [Le subst. désigne un geste manifestant une incitation] Sur un signe, elle s'approche. L'œil au guet, ils [les bookmakers] inscrivaient des paris, sur un geste, sur un clignement de paupières, si rapidement, que des curieux, béants, les regardaient sans comprendre (Zola, Nana, 1880, p. 1394).
IV. − Au fig., domaine notionnel.[Avec idée de subordination, de dépendance]
A. − [Le compl. désigne le support abstr., ce sur quoi on s'appuie, on se fonde]
1. [Le compl. désigne une réalité qui sert de réf.]
a) [Il désigne la mesure d'une grandeur]
[Une longueur] Qqc. s'étend sur une distance, une largeur, une longueur, une profondeur de tant. L'équipe, conduite par son chef, avait entamé le champ de lin. Elle l'attaquait de front, sur toute la largeur (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p. 29).
[Le compl. peut exprimer directement la quantité] Le cycliste a été traîné sur dix mètres. D'immenses vergers se déroulent sur des centaines de kilomètres (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 23).
[Il exprime la mesure d'une durée] La peinture de la société s'étale sur une durée plus ample (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. ix).Certaines ruptures s'étirèrent sur des années, provoquées insensiblement par l'usure du temps (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 95).
b) [Sur exprime le rapport entre la longueur et la largeur d'un quadrilatère] Cette pièce mesure, fait trois mètres sur cinq.
c) [Sur exprime le nombre qui sert de réf. pour l'établissement d'une proportion] Avoir une chance sur deux de s'en sortir; les devoirs sont notés sur vingt. Je tire fort bien, je casse neuf poupées sur douze (Stendhal, Souv. égotisme, 1832, p. 114).
Dans la lang. des transmissions. Recevoir un message cinq sur cinq. Le vocabulaire militaire, s'il s'installe, risque de nous conduire à ceci:Tu m'aimes?Affirmatif. − Comment?Cinq sur cinq (Le Monde, 30 janv. 1991, p. 9, col. 4-5).
d) [Le compl. désigne la pers. ou le mobile par rapport auquel s'évalue la position d'une autre pers., d'un autre mobile] Gagner, perdre du terrain sur qqn; avoir vingt mètres d'avance, de retard sur qqn. Me voilà donc en train de courser le gamin qui avait bien cent mètres d'avance sur moi (Aymé, Jument, 1933, p. 57).
[Le compl. désigne un événement ou sa prévision] Être en avance, en retard sur l'horaire, sur le planning. Il aurait fallu (...) redescendre rapidement, gagner à force sur la menace du gros temps (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 221).
e) [Le compl. désigne une caution] Prêter sur gages, sur hypothèque. V. prêter I A 1 ex. de Aymé.
[Il désigne une caution mor.] Jurer sur la tête de sa mère, sur la Bible; faire une déclaration sur l'honneur. Elle avait juré sur le Saint-Sacrement; elle n'était pas assez philosophe pour se dédire, pas assez pieuse pour se résigner (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 141).
f) [Le compl. désigne l'événement aléatoire qui sert de base à un pari] Miser, parier sur tel cheval. P. ext. Spéculer sur une valeur, compter sur qqn. Au fig. Vous avez tiré une traite sur l'avenir, une traite à très longue échéance (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 273).
g) [Le compl. désigne un revenu ou des ressources dont une proportion est prélevée] Pratiquer une retenue sur un salaire; prélever une somme sur la recette, sur un compte bancaire. [Clou] se mit à boire, buvant à crédit sur la somme qu'il devait retirer à la fin de la saison (Ramuz, Gde peur mont., 1926, p. 40).Il fallait vivre sur les réserves de l'été (Queffélec, Recteur, 1944, p. 100).
[P. méton. du compl.] Vivre sur qqn. Son pâtissier s'était montré assez mufle pour la menacer de la vendre, lorsqu'elle l'avait quitté; oui, des hommes vivaient sur leurs maîtresses avec ce truc-là (Zola, Nana, 1880, p. 1315).
2. [Le compl. désigne un modèle]
a) [Le compl. désigne un princ. d'organ.] S'aligner sur le premier de la file, sur la politique américaine; émettre sur ondes courtes; se faire faire un costume sur mesure; faire paraître un journal sur huit pages; régler son pas sur celui de qqn, sa montre sur l'heure de la télé; se ranger sur plusieurs files; se mettre sur les rangs.
b) [Le compl. désigne une forme prédéterminée en fonction de laquelle s'exécute le procès] Brailler sur l'air des lampions; parler sur un mode ironique; vivre sur un rythme fou; répondre sur un ton amer, enjoué. La voix très enrouée chantait une psalmodie sur quatre notes (Jouve, Scène capit., 1935, p. 128).Nous commençons à répéter la tragédie de 89, d'accord, sur le mode comique (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 60).
c) [Le compl. désigne un type de conduite codifiée] Être/se mettre sur la défensive, sur ses gardes, sur le pied de guerre, sur le qui-vive. Malartic se releva; mais, avant qu'il se fût remis sur la défensive, Sigognac lui fit sauter la rapière de la main (Gautier, Fracasse, 1863, p. 409).Ton silence et cette condescendance provisoire où tu t'enfermes me mettent sur mes gardes (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 256).
3.
a) [Le compl. désigne le fondement d'un raisonnement ou d'un comportement] Qqn s'appuie, se base, se fonde sur qqc. pour dire, affirmer, conclure que...; l'argumentation, la démonstration, le raisonnement de qqn s'appuie, se base, se fonde, repose sur...; croire qqn sur sa bonne mine; juger qqn sur les apparences. On aime sur un sourire, sur un regard, sur une épaule. Cela suffit; alors, dans les longues heures d'espérance ou de tristesse, on fabrique une personne, on compose un caractère (Proust, Fugit., 1922, p. 531).Vous me direz que ce soupçon ne tient pas debout du point de vue du romancier, puisqu'enfin cela revient à juger l'homme sur sa mine et son cœur sur ses signes extérieurs de vertu, ce qui manque de sérieux (Nizan, Conspir., 1938, p. 176).
b) [Le compl. désigne une opinion dont la vérité n'est pas garantie] Je l'ai fait sur la foi de ce qu'on m'a dit. Dimitri est arrêté avec son ami, sur un simple soupçon. Il ignorait tout du complot (Bourget, Actes suivent, 1926, p. 79).
B. − [Le compl. désigne l'être ou l'obj. dominé, subordonné, dépendant (comme est dominé l'obj. sur lequel s'exerce la pesanteur, la pression, le recouvrement ou bien comme est dépendant l'obj. en direction duquel s'exerce l'action)]
1. [Le suj. désigne une pers.; le compl. désigne une pers. ou une collectivité, leur sensibilité mor. ou intellectuelle]
a) [Le compl. désigne la pers. ou la collectivité soumise à une activité ou une tutelle] Régner sur un pays, sur un peuple; veiller sur qqn; exercer son autorité, sa domination, son pouvoir sur; avoir la haute main sur. Le commissaire et ses agents avaient la haute main sur la ville (Tharaud, Fête arabe, 1912, p. 249).
b) [Le compl. désigne une pers. subissant un ascendant, une domination, une infl.] Prendre l'avantage, le dessus sur; obtenir la victoire sur; avoir de l'ascendant, une emprise sur; exercer une fascination sur qqn, sur l'esprit de qqn. Saint-Avit avait voulu prendre barre sur nous (Benoit, Atlant., 1919, p. 32).Lacordaire (...) l'emportait sur moi aux échecs (Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p. 384).
2. [Le suj. désigne une cause]
a) [Le compl. désigne une pers.] Agir, influer sur qqn, sur l'esprit de qqn; produire un effet, une forte impression sur qqn, sur l'esprit, la sensibilité de qqn. Elle admirait naïvement la beauté de la jeune comédienne. Ce doux visage exerçait une séduction sur elle, qui n'avait vu jusqu'alors que des mines hagardes et féroces (Gautier, Fracasse, 1863, p. 386).
Dans des loc. fig. Taper sur les nerfs de qqn. V. nerf A 2.
Taper sur le système (fam.). Au mois de mars, il est revenu un coup de pluie, le ciel était lourd à subir, il tape quand même sur le système, à la fin, au bout des mois qu'il vous écrase (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 296).
b) [Le compl. désigne une chose] L'acide agit sur le cuivre. Point d'acides, rien de fort ni de pesant: ces choses agissent sur la digestion, qui réagit sur le système nerveux (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 262).Les électrons agissent donc les uns sur les autres, mais cette action n'est pas directe (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 190).
C. − [Sur introd. le régime d'un verbe exprimant une activité intellectuelle ou un jugement]
1. [Le compl. est en corrél. avec le signifié du verbe]
a) [Le verbe n'admet pas de compl. d'obj. dir. désignant un destinataire] Discuter, disputer, disserter, enquêter, épiloguer, méditer, raisonner, réfléchir, rêver sur qqc. Empl. pronom. S'expliquer, s'exprimer, s'extasier, se prononcer, se taire sur qqc. Je regardai mon professeur qui insistait sur l'importance qu'il y avait à bien distinguer les trois voix des verbes grecs (A. France, Vie fleur, 1922, p. 387).
[Le verbe est à la forme pronom. réciproque] S'accorder, s'entendre sur. Les femmes se comprennent sur une quantité de petites choses (Chardonne, Épithal., 1929, p. 176).
b) [Le verbe est soit à la forme pronom., soit constr. avec un compl. d'obj. dir. désignant le destinataire] S'informer/informer qqn sur; s'interroger/interroger qqn sur; se renseigner/renseigner qqn sur; se tromper/tromper qqn sur.
c) [Le verbe est à la forme active et constr. avec un compl. d'obj. dir. désignant le destinataire] Consulter, questionner qqn sur. Le prince (...) m'entreprit immédiatement sur Racine (Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 90).
2. [Le compl. est en corrél. avec le compl. d'obj. dir. du verbe, celui-ci n'ayant par lui-même qu'une fonction de support: exprimer, donner, écrire son avis sur la question; ce subst. a une autonomie comparable à un subst. déverbal et peut constituer le noyau d'une phrase en conservant son compl.: son avis sur la question m'importe beaucoup] Attirer, fixer l'attention de qqn/son attention sur; avoir une conversation, lancer la conversation sur; demander, obtenir des éclaircissements, des détails sur; avoir une/mettre la discussion sur; n'avoir aucun doute, avoir des doutes sur; avoir des idées, son idée sur; avoir, se faire des illusions sur, être sans illusions sur; avoir, donner son opinion sur; avoir, tenir des propos désabusés, sévères sur; poser une/des question(s) sur; mener une recherche, faire des recherches sur; faire une/des réflexion(s) sur; connaître, rechercher, vouloir la vérité sur.
[Le subst. désigne des productions intellectuelles] Écrire, publier un essai, un article, un livre, un pamphlet, des pages sublimes sur. Je ne connais pas sur cette époque de plus joli livre (Morand, New-York, 1930, p. 114).
[Dans des titres, pour indiquer le sujet traité] Essai sur les mœurs (Voltaire), Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (Montesquieu), Essai sur les données immédiates de la conscience (Bergson), etc.
REM.
Sur-le-champ, loc. adv.[Corresp. à supra III A 1 b α] Immédiatement. V. champ1III ex. de Erckm.-Chatr. et de Ponson du Terr.
Prononc. et Orth.: [sy:ʀ]. Féraud relève l'omission de r devant cons., su la table ,,dans la conversation``, et ,,la substitution d'un z à r devant une voyelle, suz une table`` (Fér. 1768, Fér. Crit. t. 3 1788), le 1erdemeurant actuel, quoique moins bien toléré (v. Nyrop Phonét. 1951, p. 43). Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. sûr, -e, sur, -e, (ils) surent (forme de savoir1). Étymol. et Hist. I. Sens abstr. A. désigne son régime comme signifiant quelque chose d'inférieur, de dominé 1. 881 (Ste Eulalie, 12 ds Henry Chrestomathie, p. 3: Maximiien, Chi rex eret a cels dis soure pagiens); 1394, 17 mars sur (Arch. Côte d'Or, E 759 ds Mém. Ac. Dijon, 3esérie, t. 7, p. 161: lez seignourie et justice [...] sur tuittes lez ville, finaige et territoire); 2. ca 1050 « plus que » (St Alexis, éd. Chr. Storey, 18: Sur tuz ses pers l'amat li emperere); ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 1617: Sur tute gent est la tue hardie). B. Le compl. introd. le n. de la pers. ou de la chose qui subit l'action 1. ca 1100 aux dépens d'une pers. (ibid., 721: Entre ses poinz teneit sa hanste fraisnine. Guenes li quens l'ad sur lui saisie); ca 1130 (Gormont et Isembart, éd. A. Bayot, 479: Sur els n'ert terre conquestee); ca 1165 (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1556-57: Que plus doit on celui amer Sor cui l'an ne peut rien clamer Que celui sor cui on a droit); 1387, 19 déc. spéc. de contribuables (ds Choix de pièces [...] Charles VI, éd. L. Douët d'Arcq, XLII, t. 1, p. 85: la somme de [...] vous imposez hastivement sur tous les habitans); 2. 1206, avr. Tournai, aux dépens d'un bien imposable (ap. M. Gysseling ds Scriptorium t. 3 1949, p. 196: rente [...] sour se maison). C. Le compl. désigne ce qui sert de base, de fondement, de référence 1. notion de garantie a) ca 1130 dans un serment [à l'orig., en raison du geste de la main posée sur la Bible ou sur des reliques] (Lois de Guillaume, éd. J. E. Matzke,10, p. 9a: jurra sur seinz que); ca 1165 jurer sur toz les Deus (Benoît de Ste-Maure, Troie, 1430 ds T.-L.); b) ca 1150 caution morale sur sa foi (Wace, St Nicolas, 734, ibid.); 1160-74 caution matérielle (Id., Rou, éd. A. J. Holden, III, 9678: VI mile [...] mars [...] li livra Sor la terre qu'il li bailla); 1393, 17 mars sur (Arch. Côte d'Or, E 759, op. cit., p. 160: dote [...] sur son chastel); 2. a) 1176 « relativement à, à propos de » plorer sur [aucun] (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 2102-2103); b) 1306 sermon sur les gens de religion (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett, 657, p. 221); 3. ca 1245 notion de modèle « en se fondant sur, d'après » sour les laitres de l'ABC (Philippe Mousket, Chron., 3687 ds T.-L.); xiiies. (Chans. à la Vierge ds Arch. St. n. Spr. t. 43 1868, p. 244: Ke sor un chant ki jaidis Soloit estre mult öis Chantaisse). D. Valeur temp. [issue de celle de proximité spatiale, cf. II A 2] 1. fin xiiies. approximation sor l'ajorner (Gautier d'Arras, Ille et Galeron, éd. A. G. Cowper, 1116, var. P); 2. a) ca 1195 proximité, imminence (Ambroise, Guerre sainte, 5289 ds T.-L.: Li reis [...] iert sor eire); mil. xiiies. (Jean de Thuin, Jules César, 92, 11, ibid.: li blet estoient sour le mëurer par les chans); ca 1260 (Récits Menestrel de Reims, 22, ibid.: estoit sor l'aage de vint ans); b) 1269-78 prendre [sa fame] provee seur l'euvre « la surprendre en flagrant délit » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 14160); c) 1568 « immédiatement après » (Gabr. Meurier, Rec. de Sentences, Anvers ds Gdf.: Sur poyre vin boire). II. Marque une position plus élevée d'un objet par rapport à un autre A. 1. 937-952 l'objet désigné par le compl. est sans contact avec celui situé au-dessus de lui (Jonas, éd. G. de Poerck, 145: et praparavit Dominus un edre sore sen cheve [de Jonas]); fin xiies. (Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 102, 13: Li ciel furent auvert sor luy [le Christ] et li sainz esperiz dexendit en luy); 2. ca 1100 p. ext. id., la notion de proximité se substituant à celle de position supérieure (Roland, 2758: Il jut anuit [Carles] sur cel'ewe de Sebre [Ebre]; 1583: Envres sur le Rosne [topon. non identifié]); 1174-76 (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 4632: Duvre sur mer); 1306 sur (Joinville, op. cit.,230, p. 130); avec un régime de sens temp., sor indique la proximité d'un moment, v. supra I D. B. L'objet désigné par le compl. est en contact avec son support 1. a) 2emoit. xes. l'objet désigné est la partie du corps grâce à laquelle on prend appui (St Léger, éd. J. Linskill, 165: super [latinisme] lis piez ne pod ester; 230: Lo corps estera sobre.ls [provençalisme] piez); b) fin xes. l'objet désigné en porte ou soutient un autre, ici, les deux objets sont de même nature (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 64: Pedra ssubr'altre [provençalisme] non laiseront); ca 1050 (St Alexis, 246: il gist sur sa nate; 572: le posent a la terre [...] Seat jurz le tenent sor terre a podestet); ca 1100 (Roland, 1943: Li Marganices sist sur un ceval sor); 1306 sur (Joinville, op. cit.,115, p. 106: sur une charrette); c) p. ext. l'objet désigné est en contact avec un autre sans être par rapport à lui dans une position élevée α) fin xes. (Passion, 107: Jesus [...] Sobre son peiz fez condurmir Sant Johan); β) ca 1179 (Renart, éd. M. Roques, 1983: Se dant Renart l'avoit [le brief] sor lui); γ) ca 1210 « contre, le long de (une surface verticale) » (Raoul de Houdenc, Meraugis, 5829 ds T.-L.: Onques [...] n'ot Clef sor celier ne sor despense); d) ca 1100 « sur la surface de (en parlant d'un signe tracé, marqué, imprimé) » (Roland, 2848: Sein Gabriel [...] Levet sa main, sur lui [Carle] fait sun signacle); 1130-40 (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 279 [mss MAT]: Lors fit signe de croix sor soi [ipsa consignavit corpus suum signaculo Christi]); ca 1590 sur la papier (en parlant d'un écrit) (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 593). C. Notion de mouvement vers un objet à atteindre a) fin xes. (Passion, 475: Spiritus Sanctus sobr'elz [les disciples] ched); ca 1050 (St Alexis, 264: Lur lavadures li getent sur la teste); b) fin xes. fig. (Passion, 240: Ensems crident tuit li Judeu: ,,Sobre nos sia toz li pechez``); ca 1050 (St Alexis, 463: Granz est li dols ki sor moi est vertiz); c) ca 1100 notion d'hostilité, d'agression (Roland, 3392: ,,Ferez, baron sur la gent chrestiene!``); 1174-76 (Guernes de Pont-Ste-Maxence, op. cit., 5574: Main sur vostre arcevesque metez a grant pechié). D. Le compl. désigne une direction 1. a) fin xes. avec un verbe de mouvement (Passion, 400: de gran pavor que sobl'elz vengre); ca 1050 (St Alexis, 316: Tuz s'en returnent sur dam Eufemïen); ca 1170 (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, Bisclavret, 294: E tuz les hus sur lui ferma); b) ca 1135 id. cont. défavorable, notion d'hostilité (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 60: Peres de gloire, tu soies mercïé Qu'estranges rois n'est sor nos devalé); 1160-74 chevauchier sur aucun (Wace, Rou, III, 677); 2. ca 1100 sans mouvement (Roland, 1018: Guardet su destre); ca 1283 (Livre Roisin, éd. R. Monier, 66, p. 49: fenestres sour rue ou sour cauchie). Du lat. super dans son empl. de prép. régissant l'acc.: sens local « sur, au-dessus de » (avec ou sans mouvement; avec ou sans contact avec l'objet supporté: scuto super caput elato, Tite Live; « (domaine géographique) près de, le long de » (super flumen, Tite Live); fréq. à basse époque, v. Blaise Lat. chrét.); sens temp. « pendant » (super cenam, Quinte Curce); sens abstr. « en plus de, outre; plus que » (super omnia « plus que tout » Virgile); à basse époque se développent les sens de « contre (notion d'hostilité) » (venerunt super me undique, St Jérome); de « au-dessus de (notion de supériorité, de domination) » (non est discipulus super magistrum, Matth. X, 24). Au sens de « au sujet de », super régit l'ablatif à l'époque class. (l'acc. également à basse époque) et semble surtout empl. avec scribere (super aliqua re scribere, Cicéron); à basse époque, super connaît des empl. plus variés, Blaise, loc. cit. Super est aussi empl. comme adv. aux sens de « par dessus; en plus, en outre », de là l'adv. a. fr. sore « dessus » (ca 1135 corre seure aucun « assaillir, attaquer » Couronnement de Louis, réd. AB, 2133; 1130-40 corre sore a aucun « accabler » Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1486). La forme sur relevée dep. le xives. dans des textes où elle ne semble pas due à un traitement dial., se développe pendant la période du m. fr. et évince peu à peu les formes sovre, sour(e), sor(e); elle est prob. due à l'infl. de sus*, FEW t. 12, p. 433b. Fréq. abs. littér. Sur: 342 468. Sur-le-champ: 1 373. Fréq. rel. littér. Sur: xixes.: a) 480 306, b) 510 653; xxes.: a) 495 249, b) 475 170. Sur-le-champ: xixes.: a) 3 358, b) 2 865; xxes.: a) 890, b) 901. Bbg. Boons (J.-P.). Préliminaires à la classification des verbes locatifs... Ling Investig. 1985, t. IX, no2, pp. 195-267. − Dervillez-Bastuji (J.). Struct. des rel. spatiales dans qq. lang. naturelles. Thèse, Paris, 1979, pp. 92-99. − Gary-Prieur (M.-N.). Contribution à l'ét. de qq. règles sémantiques... Thèse, Paris, 1979, pp. 467-481. − Gougenheim (G.). Syst. gramm. de la lang. fr. Paris, 1962, pp. 309-324. − Gross (G.). Les Constr. converses en fr. Paris, 1989, pp. 286-288, passim. − Guillet (A.). Prép. de lieu et verbes supports. R. québéc. Ling. 1983,t. 13, no2, pp. 59-93. − Meunier (A.). La Sém. locative de certaines struct. R. québéc. Ling. 1983, t. 13, no2, pp. 95-121. − Pottier 1962, pp. 234-236. − Spang-Hanssen (E.). Les Prép. incolores du fr. mod. Copenhague, 1963, p. 227, 235, passim. − Vandeloise (Claude). L'Espace en fr. Paris, 1986, pp. 100-102.